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Opéra de Québec, Gala – Journée mondiale de l’opéra, 25 octobre 2020 – Presque toute la Belle Province

par Laurent Bury 7 novembre 2020
par Laurent Bury 7 novembre 2020
Gala à l'Opéra de Québec
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Gala lyrique à l'Opéra de Québec

À l’occasion de la journée mondiale de l’Opéra, l’Opéra de Québec a réuni dans un gala la fine fleur du chant québécois.

Nommé directeur artistique de l’Opéra de Québec en octobre 2019, le baryton Jean-François Lapointe a pris ses fonctions en septembre dernier. Faut-il rappeler que les temps sont durs pour les salles de spectacle partout dans le monde ? Pour la Journée mondiale de l’opéra, un grand gala était prévu, avec une jauge réduite, mais il finalement fallu s’estimer heureux de pouvoir filmer ledit concert, sans public (et donc sans applaudissements, ce qui est un peu glaçant pour ce genre de programme où les tubes lyriques s’enchaînent). La captation est disponible sur le site de l’Opéra de Québec, assortie d’un appel aux dons, car l’institution a grand besoin de soutiens dans cette passe difficile.

Depuis une bonne décennie, les artistes lyriques originaires du Québec sont devenus incontournables, et pour ce gala, ils sont venus, ils sont (presque) tous là : Frédéric Antoun, récemment Des Grieux à l’Opéra Comique, ou la mezzo Julie Boulianne, elle aussi régulièrement applaudie en France, auraient dû être de la fête mais en ont finalement été empêchés. Qu’à cela ne tienne, il restait encore bien assez de grands talents originaires de la « Belle Province » pour concevoir un beau programme.

La soirée se divise en deux parties : dans la première on chante en italien, dans la seconde en français (rappelons que, parmi les projets de Jean-François Lapointe figure notamment l’idée d’un festival consacré à l’opéra français ou en français, initiative d’autant plus excellente qu’on pressent qu’elle sera servie par des artistes idoines).

Après l’ouverture des Noces de Figaro dirigée d’une baguette nerveuse par Jean-Marie Zeitouni, c’est Philippe Sly qui ouvre le bal avec un « Non più andrai » interprété les mains dans les poches, à l’image d’un Figaro blasé. Hélène Guilmette enchaîne avec un fort bel air de Suzanne, rôle parfaitement à sa mesure et où on avait pu l’entendre à Nantes au printemps 2017. Haendel n’étant pas à l’ordre du jour, Karina Gauvin propose un opulent « Dove sono », alors que la tendance serait plutôt aujourd’hui à confier la Comtesse à des voix un peu trop légères. On passe au XIXe siècle avec Jean-François Lapointe dans un émouvant air de Germont. Marie-Nicole Lemieux poitrine et exploite son vibrato avec beaucoup d’intelligence pour camper une Azucena inquiétante. Et l’on découvre dans « E lucevan le stelle » et « Nessun dorma » le ténor Éric Laporte, qui fait surtout carrière dans le monde germanophone, avec un répertoire allant du Barbier de Séville à Lohengrin. Le timbre n’est peut-être pas inoubliable, mais les moyens sont impressionnants.

Le volet français démarre avec une très dynamique ouverture de L’Etoile. Stupeur de découvrir ensuite la Lakmé suprêmement capiteuse de Karina Gauvin et la Mallika de luxe de Marie-Nicole Lemieux dans un duo des Fleurs pris à un tempo un peu dilaté pour tenir compte de l’ample format vocal de ces dames. Surprise bienvenue, Eric Laporte parvient à alléger son émission dans le duo des Pêcheurs de perles avec Jean-François Lapointe. Philippe Sly confirme son orientation vers les rôles de baryton-basse (il est désormais plutôt Leporello et Figaro que Don Giovanni ou le Comte) avec la sérénade de Méphistophélès dans Faust, avec une articulation du français un peu décevante par rapport à celle de ses collègues. Karina Gauvin revient une dernière fois pour l’air de Lia dans L’Enfant prodigue de Debussy : que ne l’entend-on plus souvent dans le répertoire de cette époque ? Dans « Pourquoi me réveiller », Eric Laporte convainc moins, même s’il y évite tout effet vériste. Hélène Guilmette prouve en revanche qu’elle est une Marguerite possible, au moins pour l’air des Bijoux. La Dalila de Marie-Nicole Lemieux est connue, et l’on espère qu’elle pourra chanter l’été prochain à Orange le rôle qu’elle aurait dû interpréter lors des dernières Chorégies et dont elle est sans doute la meilleure titulaire actuelle. À tout seigneur tout honneur : le concert se termine en beauté avec l’air de Valentin par Jean-François Lapointe, digne héritier d’une longue tradition de barytons français, ou plutôt francophones.

Le gala de l’Opéra de Québec peut être vu ici.

 

Crédits photos : © DR, Pol Baril / OnP, Julien Faugère, Rémi Angeli.

Les artistes

Philippe Sly, baryton-basse
Jean-François Lapointe, baryton
Éric Laporte, ténor
Hélène Guilmette, Karina Gauvin, sopranos
Marie-Nicole Lemieux, contralto 

Orchestre symphonique de Québac, dir. Jean-Marie Zeitouni

Le programme

Extraits de Les Noces de Figaro, La Traviata, Le Trouvère, Tosca, Turandot, L’Étoile, Lakmé, Les Pêcheurs de permes, Faust, L’Enfant prodigue, Werther, Samson et Dalila

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Hélène GuilmetteMarie-Nicole LemieuxPhilippe SlyKarina GauvinJean-François LapointeEric Laporte
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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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