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Récital

Roberto Alagna triomphe Salle Gaveau

par Nicolas Mathieu 13 décembre 2021
par Nicolas Mathieu 13 décembre 2021
Roberto Alagna ©RAOff
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1,7K

Vingt ans après sa dernière apparition in loco, le ténor français a offert un récital exceptionnel au public de la Salle Gaveau avec un programme dense et généreux accompagné du non moins excellent Ensemble Appassionato dirigé par Mathieu Herzog.

Intitulé « Quand le Théâtre entre au Panthéon de l’Opéra », le programme proposé par Roberto Alagna ce soir Salle Gaveau invite le spectateur à (re)découvrir de grandes figures littéraires et théâtrales à l’opéra par un savant mélange d’airs célèbres et moins connus. Le tout agrémenté d’une scénographie lumière orchestrée par le Studio épatant et le Collectif Scale, élément « signature » de la série de concert Be Classical donnée Salle Gaveau dont ce récital fait partie (après celui de Ludovic Tézier dont le compte rendu est à lire ici), avec un rideau de néons qui agrémente de part et d’autre de la scène aux couleurs et dégradés modulant selon les airs, destinés à augmenter l’expérience du concert. 

Après quelques mesures introductives de l’orchestre, le ténor arrive sur scène sous les applaudissements déjà enthousiastes du public pour arborer le personnage de Pagliacci Tonio avec un « Si può ? » à la verve dramatique et au vibrato mesuré. (Le ténor lorgnerait-il du côté du répertoire de baryton, à l’instar de son collègue Domingo ? Hervé Casini s’était déjà posé la question cet été lors du concert Verdi donné à Orange, à l’occasion du duo d’Attila où Alagna avait chanté la partie d’Ezio). Libéré de la partition (il chante par cœur l’ensemble de son récital), l’interprète investit au possible l’espace (cependant limité par le dispositif lumière et l’orchestre sur scène) pour accrocher le public avec un jeu théâtral captivant. La projection est superbe, large et ample, les aigus confiants et solaires, sur le jeu instrumental bien dosé de l’Ensemble Appassionato. Les premiers bravi fusent de l’assemblée déjà conquise. Au tour de Cyrano de Bergerac d’Alfano avec l’air « Je jette avec grâce mon feutre », qui souligne, s’il fallait s’en convaincre encore, une diction exemplaire sur tout le registre, alliée à un phrasé élégamment filé. Et la prestance solennelle de la « Source Délicieuse » du Polyeucte de Gounod ne fera que redoubler les applaudissements du public.

La seconde partie du récital montre un chant qui se bonifie lui-même, et une complicité de plus en plus marquée avec l’orchestre. Les pianissimi finaux du « Quando le sere al placido » (Luisa Miller), la ferveur tendre du « Mia madre… Vedi io piango » (Fedora de Giordano) amènent le frisson… Et le « Giulietta son io » (Giuletta e Romeo de Zandonai) d’amener l’un des moments de grâce de la soirée avec une montée sublime jusqu’à un climax déchirant et à fleur de peau. Avant de quitter la langueur pour la fermeté avec un « Ora e per sempre » (Otello de Verdi) martelé, aux lignes fort poitrinées.

A ses côtés, l’Ensemble Appassionato dirigé par Mathieu Herzog force l’admiration. Arborant un jeu caméléon, celui-ci se métamorphose tout au long du concert au gré des styles et des répertoires avec une justesse de ton admirable. Des gammes fiévreuses de l’ouverture du Don Giovanni de Mozart jusqu’à l’ouverture de Luisa Miller de Verdi, c’est une palette de couleurs très riche que nous propose ici l’ensemble, dont la constante demeure une grande générosité de son et un aspect très « charnel » qui suit à merveille la verve dramatique du ténor.

Face aux acclamations redoublées du public, Roberto Alagna visiblement galvanisé d’un tel succès vient offrir 5 bis ! Un très solennel « O souverain » (Le Cid de Massenet) augmenté de guirlandes de bougies en mouvement, de saisissants « E luccevan le stelle » (Tosca de Puccini) et « Niun mi tema » (Otello de Verdi), avant d’en revenir au « Si può ? » initial, arguant que la version donnée en début de concert l’a laissé insatisfait ! Et en guise de clap de fin, il entonne a cappella une berceuse corse, dans un silence religieux. Loin d’endormir le public, Roberto Alagna assoit là son triomphe.

Et pour découvrir toute la saison Be Classical de la Salle Gaveau, c’est par ici !

Les artistes

Robero Alagna, ténor
Ensemble Appassionato
Mathieu Herzog, direction musicale

Le programme

Ruggero Leoncavallo
« Si può ? » (Pagliacci prologue)

Jean-Claude Petit
Thème du film Cyrano de Bergerac

Franco Alfano
« Je jette avec grâce mon feutre » (Cyrano de Bergerac)

Wolfgang Amadeus Mozart
Ouverture de Don Giovanni

Christoph Willibald Gluck
« Unis dès la plus tendre enfance » (Iphigénie en Tauride)

Charles Gounod
« Source Délicieuse » (Polyeucte)

Giuseppe Verdi
« O fede negar potessi… Quando le sere al placido » (Luisa Miller)
Ouverture de Luisa Miller

Umberto Giordano
« Mia madre … Vedi io piango »  (Fedora)

Riccardo Zandonai
« Giulietta son io » (Giullietta  e Romeo)

Giuseppe Verdi
« Ora e per sempre » (Otello)

Bis
Jules Massenet
« O souverain » (Le Cid)

Giacomo Puccini
« E luccevan le stelle » (Tosca)

Giuseppe Verdi
« Niun mi tema » (Otello)

Ruggero Leoncavallo
« Si può? » (Pagliacci, prologue)

Salle Gaveau, Paris, récital du vendredi 10 décembre 2021, 20h30

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Roberto AlagnaSalle GaveauMathieu HerzogEnsemble Appassionato
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Nicolas Mathieu

Après des études de philosophie à l'ENS de Lyon et de politiques culturelles à l'Université de Paris, Nicolas se tourne vers la gestion culturelle à HEC Paris. Formé aux conservatoires de Lille et de Lyon en piano et en écriture, il consacre ses projets personnels au dialogue entre la musique et les autres arts comme organisateur de ciné-concerts (S'émanciné), de lectures performées (Compagnie 44) et autres formats pluridisciplinaires.

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