À la une
OPERAFEST 2025 – LISBONNE & OEIRAS : Amours interdites !
Retour gagnant de ROBERTO DEVEREUX à Naples après plus de...
CD – La poésie à fleur de lèvres : « Je te...
Les brèves de juillet –
Les festivals de l’été –Alessandro Scarlatti investit la chapelle de...
Les festivals de l’été –Le double et l’inceste : relire...
Les festivals de l’été –Le Corum de Montpellier en élévation...
Les festivals de l’été –Beaune : de la Résurrection du Christ...
Les festivals de l’été – Aix-en-Provence : Calisto sous naphtaline
Barcelone – Concert Asmik Grigorian/Matthias Goerne : sous le signe...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

À l’Opéra du Rhin, une Alcina intelligemment adaptée aux contraintes actuelles

par Gilles Charlassier 28 mai 2021
par Gilles Charlassier 28 mai 2021
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
1,2K

Crédits photos : © Klara Beck

Comme nombre d’opus du genre opera seria, les quasi quatre heures – avec entractes – que dure Alcina de Haendel étaient incompatibles avec une vie économique et sociale à peu près normale balisée par un couvre-feu à 21 heures. Aussi, Alain Perroux et l’Opéra national du Rhin ont-ils opté pour une version abrégée en concert légèrement scénographiée. La sélection d’airs – une vingtaine, sur les quarante-quatre numéros que compte l’ouvrage – tient compte non seulement des équilibres dramatiques entre les rôles, et des incontournables moments de bravoure, vaillants ou intimes, mais aussi, peut-être, des choix de la mise en scène de Serena Sinigaglia initialement programmée – étrennée à Nancy pour une seule représentation le 11 mars 2020, avant la fermeture précipitée des salles au public, pour les causes sanitaires que l’on sait – et qui avait maintenu le petit rôle d’Oberto, souvent sacrifié.

Pour compenser la suppression des récitatifs, à l’exception de deux ou trois attaca qui font presque partie intégrante des arie qu’ils préparent, un monologue narratif aux allures d’adresse à Alcina a été commandée à Louis Geisler –  ce dernier a signé, il y a quelques années, avec l’actuel directeur de l’Opéra national du Rhin, un ouvrage pour les soixante-dix ans du Festival d’Aix-en-Provence. Déclamé de manière calibrée pour éviter tout risque de larsen par Jean-François Martin, le texte, fonctionnel, se glisse habilement dans le point de vue moral, voire moralisateur, sous-jacent au livret inspiré de l’Arioste, avec un récit qui laisse affleurer dans sa conclusion le ressac de mélancolie au moment de la libération des sortilèges – perceptible dans un intermède orchestral non repris ici et qui refermait la production de Carsen à l’Opéra national de Paris.

Réparti sur la seconde partie du plateau, l’Orchestre symphonique de Mulhouse se départ de toute épaisseur symphonique, témoignant que l’orthodoxie baroque n’est plus exclusivement réservée aux ensembles spécialisés. Expert dans ce répertoire, Christopher Moulds, qui assume également les éléments de continuo au clavecin, privilégie une diététique de timbres et de dynamique que l’on pourrait qualifier de britanniques, où l’horlogerie des rythmes et des sentiments ne laisse que peu de place aux élans plus sanguins.

Cette approche précise, qui ne s’abandonne pas aux débordements déplacés d’une sensualité romantique, se confirme dans une distribution vocale cohérente du point de vue stylistique, peu versée dans les ivresses des arrières-mondes d’une émission en fond de gorge. Dans le rôle-titre, Ana Durlovski résume un trouble amoureux galbé dans un grain discrètement frémissant mais sans épaisseur inutile. La musicalité de ses da capo se retrouve dans ceux du Ruggiero de Diana Haller, à la couleur homogène qui s’épanouit dans la vigueur chasseresse de « Sta nell’ircana pietrosa tana », comme dans ceux de la Morgana d’Elena Sancho Pereg, dont le babil souple et légèrement acidulé est sans doute le plus immédiatement séduisant de tout le cast. Marina Viotti condense l’ambiguïté androgyne de Bradamante dans un monochrome maîtrisé, entre prudence et investissement. Tristan Blanchet défend le ténor clair d’Oronte, tandis que le Melisso parfaitement équilibré d’Arnaud Richard ne confond jamais autorité et pesanteur. Quant à Oberto, son intervention revient à une Clara Guillon d’une appréciable limpidité juvénile, et complète le plateau d’une réouverture intelligemment adaptée aux contraintes actuelles.

Les artistes

Alcina  Ana Durlovski 
Morgana  Elena Sancho Pereg
Ruggiero  Diana Haller
Bradamante  Marina Viotti 
Oronte  Tristan Blanchet
Melisso  Arnaud Richard 
Oberto  Clara Guillon 
Récitant  Jean-François Martin 

Orchestre symphonique de Mulhouse, dir.  Christopher Moulds

Le programme

Alcina

Dramma per musica en trois actes de George Frideric Händel, livret d’après Antonio Fanzaglia, créé le 16 avril 1735 au Royal Theatre, Covent Garden (Londres). 

Opéra national du Rhin, jeudi 27 mai 2021

 

image_printImprimer
Marina ViottiDiana HallerAna DurlovskiChristopher Moulds
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Gilles Charlassier

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Le Théâtre de l’Athénée cède aux Sept péchés capitaux
prochain post
La Forza del destino à Toulouse, ou le triomphe des voix

Vous allez aussi aimer...

Retour gagnant de ROBERTO DEVEREUX à Naples après...

17 juillet 2025

Les festivals de l’été –Alessandro Scarlatti investit la...

15 juillet 2025

Les festivals de l’été –Le double et l’inceste...

14 juillet 2025

Les festivals de l’été –Le Corum de Montpellier...

14 juillet 2025

Les festivals de l’été –Beaune : de la Résurrection...

14 juillet 2025

Les festivals de l’été – Aix-en-Provence : Calisto sous...

13 juillet 2025

Barcelone – Concert Asmik Grigorian/Matthias Goerne : sous...

12 juillet 2025

Les festivals de l’été –Louise prostrée au festival...

11 juillet 2025

Saison d’été du Maggio Musicale Fiorentino : un...

11 juillet 2025

Stagione estiva del Maggio Musicale Fiorentino: un fresco...

11 juillet 2025

Annonces

OPERAFEST LISBOA & OEIRAS 2025

En bref

  • Les brèves de juillet –

    17 juillet 2025
  • Brèves de juin –

    13 juin 2025

Humeurs

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Transon dans Les festivals de l’été –
    Le double et l’inceste : relire le Don Giovanni à Aix, deuxième point de vue
  • Marc Dumont dans Les festivals de l’été –
    Le double et l’inceste : relire le Don Giovanni à Aix, deuxième point de vue
  • Lecaillon Gérard dans Denise SCHARLEY
  • Tchétérian dans Les festivals de l’été –
    Le double et l’inceste : relire le Don Giovanni à Aix, deuxième point de vue
  • Peter Nikolič dans Les festivals de l’été –
    À Aix-en-Provence , un DON GIOVANNI sans séduction

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Retour gagnant de ROBERTO DEVEREUX à...

17 juillet 2025

Les festivals de l’été –Alessandro Scarlatti...

15 juillet 2025

Les festivals de l’été –Le double...

14 juillet 2025