À la une
Se préparer au TRITTICO – Opéra de Paris, 29 avril...
Ni veuve, ni franchement joyeuse : Strasbourg redécouvre la GIUDITTA de...
Brèves de mai –
Vézelay, « phare choral de l’Europe »
La dernière saison d’Alain Perroux à l’Opéra national du Rhin
Elle aurait 100 ans aujourd’hui : PATRICE MUNSEL
Une pléiade de stars pour le Concert des Ambassadeurs Rolex...
Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de l’Opéra Bastille
Lyon, Peter Grimes : Chronique de l’homophobie ordinaire
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

MédiathèqueLivres

Vincent Borel, Vertige de l’Hélice : caprice des vieux

par Laurent Bury 4 octobre 2021
par Laurent Bury 4 octobre 2021
0 commentaires 2FacebookTwitterPinterestEmail
1,4K

« L’opéra, mon cher, c’est le dernier caprice des vieux ». Cette phrase cinglante est prononcée par Nikolaus von Seebach, surintendant du Semperoper de Dresde, alors que  Pedro Gailhard, directeur de scène à l’Opéra de Paris, vient tenter de négocier – en vain – que le théâtre allemand libère la mezzo autrichienne Irene von Chavanne pour qu’elle participe à la création d’Ascanio de Saint-Saëns. Nous sommes en 1889, et c’est l’une des scènes qu’imagine Vincent Borel dans son roman Vertige de l’Hélice, dont le héros n’est autre que ce compositeur français dont on commémore en 2021 le centenaire de la mort. 

Ce n’est pourtant pas dans les coulisses des maisons d’opéra que notre confrère critique a situé cette nouvelle fiction, mais aux Canaries. Vincent Borel se penche sur la mystérieuse disparition d’un Saint-Saëns encore tout endeuillé par la mort de sa mère l’année précédente, qui décide fuir loin de Paris, en adoptant une identité d’emprunt. C’est donc le voyage de monsieur Charles Sanois que retrace le roman, mais aussi, plus largement, toute la trajectoire du compositeur, depuis l’enfant-prodige jusqu’à cette année d’exposition universelle. Une jeunesse émaillée d’amitiés particulièrement intenses, conclue sur le tard par un mariage de convenances avec la sœur de son élève Jean Truffot.

Et puis un jour, à Las Palmas, « Sanois » entend une jeune fille jouer sa Danse macabre au piano. Mais c’est surtout Jonay, le jeune portier de la maison, qui s’attache au touriste français et lui offre ses services de guide dans l’île. L’adolescent jouera surtout un rôle d’initiateur pour le compositeur quinquagénaire, l’éveillant à une sensualité à laquelle il s’était toujours refusé, lui révélant des plaisirs qu’il n’avait jamais osé consommer.

Jusqu’au jour du printemps 1890 où, après avoir publié les plus folles spéculations, la presse internationale proclame que Saint-Saëns a été retrouvé. Bientôt happé par le tourbillon des mondanités parisiennes, le compositeur ne conservera guère de cette brève idylle qu’une mélodie intitulée « Désir d’amour ». Là aussi, simple caprice de vieux ? Non, car le roman laisse entendre que l’existence du voyageur s’en trouva transformée. Par-delà cette incursion dans l’imagination créatrice autant que dans la vie intime de Saint-Saëns, recréée avec beaucoup de sensibilité, ce qu’offre Vertige de l’hélice, c’est aussi une plongée dans la France de la Troisième République. Après La Vigne écarlate (2018), dont Anton Bruckner était le héros, Vincent Borel ajoute une nouvelle pierre remarquable à l’édifice de musicologie-fiction qu’il bâtit depuis une vingtaine d’années.

 

Vincent Borel. Vertige de l’Hélice. Sabine Wespieser, octobre 2021. 224 pages. ISBN 978-2-84805-416-2, 19 euros

image_printImprimer
Saint-Saëns
0 commentaires 2 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
4 octobre : Journée nationale des aveugles et malvoyants – Ponchielli, La Gioconda, air de la Cieca
prochain post
Carnet de bord du 42e festival d’Ambronay (3/3)

Vous allez aussi aimer...

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni Terminator

2 mai 2025

CD – I puritani : une gravure de...

25 avril 2025

CD – Indomita, le premier album d’Eleonora Buratto

11 avril 2025

Osez les inconnus de BIZET !

3 avril 2025

CD – LIZA LEHMANN – A brillant destiny

28 mars 2025

CD – Ermione sur le vif au Festival...

24 mars 2025

CD- Par amour, le chant racé et énamouré...

24 mars 2025

CD – Les lumineux fantômes baroques d’Hamlet

28 février 2025

CD – Transalpin, récital de Lou Benzoni Grosset...

17 février 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    15 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman
  • Stéphane Lelièvre dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Bernet Yannick dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni...

2 mai 2025

CD – I puritani : une...

25 avril 2025