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Des musiques en jeu au 43e festival d’Ambronay (3/3)

par Sabine Teulon Lardic 14 octobre 2022
par Sabine Teulon Lardic 14 octobre 2022

© Bertrand PICHENE CCR Ambronay

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Le dernier week end du Festival d’Ambronay déploie une offre séduisante pour sa 43e édition. Comme les éditions antérieures, cette offre est portée par les jeunes ensembles européens sélectionnés par le programme EEEmerging.

Journal de bord 3 : 09 octobre 2022

En dernière journée de l’ultime week end festivalier, la variété des propositions est toujours au rendez-vous. Le matin, le spectacle Derviche de l’ensemble franco-syrien Bad Assalam rassemble le public « famille » pour un voyage oriental. Cette fantaisie circassienne est conduite par le danseur aux cerceaux (Sylvain Julien), les frères Aljaramani à l’oud, percussion et chant, le clarinettiste Raphaël Vuillard. Une rencontre Orient-Occident (la Pavane de Fauré s’y glisse), que la musique traditionnelle puis elektro nimbe d’une poésie envoutante et d’une transe graduée.

L’après-midi, deux quatuors à cordes néerlandais du programme EEEmerging+ se succèdent. Puracorda propose une redécouverte de compositrices britanniques de premier plan, marquées par la maladie ou la seconde guerre mondiale. Le Poème de Rebecca Clarke (1926) semble aussi torturé dans son écriture de tonalité élargie que le sextuor de Schönberg (La Nuit transfigurée). L’écriture contrapuntique structurée de Quatuor à cordes n° 5 d’Elisabeth Maconchy (1948) fait valoir l’exigence des quartettistes qui demande juste à murir. Ce sont également deux compositrices sous-estimées, celles du Settecento que le performant Butter Quartet révèle au public. En effet, la naissance du quatuor à cordes après 1750 ne se déroule pas seulement chez les Viennois, mais en Italie avec les compositrices Felice Giardini (Quatuor op. 25 n° 1), Maddalena L. Lombardini Sirmen (Quatuor n° 5), sans omettre Luigi Boccherini (Quatuor op. 2 n° 1), le violoncelliste virtuose. Chacun de ces quatuors distribue avec élégance la parole aux partenaires alto et violoncelle, en sus des violons 1 et 2 virtuoses (les noms sous la rubrique Artistes). Et la dimension symphonique du Quatuor n° 2 de Gaetano Pugnani atteint le pic des derniers opus de Joseph Haydn.

En clôture festivalière, le concert Passions sacrées remet en selle les lauréats de l’Académie d’Ambronay 2021, conduits par Geoffroy Jourdain (de retour du spectacle Dafne à l’Athénée). Dans l’abbatiale, près de la sculpture Descente de croix, la formation orchestrale et vocale des académiciens restitue les œuvres de déploration du Settecento : cantates spirituelles de Luigi Rossi, oratorios latins de Giacomo Carissimi et de M.-A. Charpentier. Leur dénominateur commun réside dans l’exercice de la pénitence et la vision musicalisée des épisodes fondateurs de la Contre-Réforme. Dans cette veine, l’Historia di Jephte de Carissimi (d’après le Livre des Juges, Ancien-Testament) est le chef d’œuvre que le narrateur en latin (Historicus) ou le chœur des Israelites magnifient. De même pour le Reniement de Saint-Pierre (H 424) de Charpentier, sous l’influence de ses études romaines. Avec l’expérience acquise, le chef Geoffroy Jourdain (Les Cris de Paris) choisit de varier les distributions de ces entités narrateur / chœur, en sus de l’écho des collines de Jephte. Cette variété permet aux 6 chanteurs académiciens et au quatuor vocal Cantoria (issu d’Emerging+) de s’exprimer, notamment dans le sublime final de Jephte, « Plorate filii Israel », repris en bis. Autant les solistes de Cantoria (notamment le contre-ténor Samuel Tapia, le soprano Inès Alonso) et l’académicienne soprano Marie Théoleyre[1] sont convaincants dans leurs soli, autant des faiblesses diverses minorent ceux des chanteurs académiciens : accentuation de l’italien, justesse, soutien respiratoire et dérapage vériste pour l’un des ténors. Ce n’est en revanche pas le cas des 10 instrumentistes qui constituent l’orchestre de cette session, expressifs et soudés dans leur jeu.

[1] Soprano de l’ensemble La Palatine, dont le concert est chroniqué au Journal de bord 1.

Les artistes
  • Ensemble Puracorda : M. Sargent, P. Charalampidis, E. Fortuny, A. Seferli.
  • Butter Quartett : Anna Jane Lester, Chloe Prendergast, Isabel Franenberg, Evan Buttar.
  • Académie d’Ambronay 2021, direction Geoffroy Jourdain – Ensemble Cantoria : Inès Alonso, Samuel Tapia, Jorge Losana, Valentin Miralles.
Le programme
  • Quatuor à cordes de Rebecca Clarke (1926), d’Elisabeth Maconchy (1948), de Felice Giardini, de M. L. Lombardini Sirmen, de Luigi Boccherini, de Gaetano Pugnani.
  • Concert « Passions sacrées » : cantates Un peccator pentito, Ancor satio non sei de Luigi Rossi ; Historia di Jephte de Giacomo Carissimi, Le Reniement de Saint Pierre H 424 de M.-A. Charpentier.
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CantoriaPuracordaButter QuartettAcadémie d’Ambronay
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Sabine Teulon Lardic

Sabine Teulon Lardic est chercheure à l'université de Montpellier 3. Spécialiste de l'opéra-comique du XIXe siècle et des spectacles lyriques dans les Théâtres de plein air (XIXe-XXIe siècles), elle a collaboré aux volumes collectifs de Carmen Abroad (Cambridge Press), The Oxford Handbook of the Operatic Canon (Oxford Press), Histoire de l'opéra français, t.3 (Fayard, 2022). Elle signe également des articles pour les programmes de salle (Opéra-Comique, Opéra de Montpellier) ou la collection CD du Palazzetto Bru Zane.

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