À la une
Diva ma non troppo : le public du festival de Froville...
Dans le labyrinthe des opéras de RIMSKI-KORSAKOV
À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
Job, le procès de Dieu : création d’un opéra engagé et...
Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »
La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de vous !
Brèves de juin –
Découvrez la saison 25-26 de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille dans la...
Dernière saison d’Alain Surrans à ANGERS-NANTES OPERA
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduRécitalVu pour vous

Mikhaïl Timoshenko à l’Auditorium du Musée d’Orsay – Très Onéguine, trop Chaliapine ?

par Laurent Bury 8 février 2022
par Laurent Bury 8 février 2022
© Sophie Crepy
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
1,4K

Brillant sujet de l’Académie de l’Opéra de Paris, applaudi dans des rôles mozartiens – Figaro à Nancy, Masetto à Bastille en ce moment même –, Mikhaïl Timoshenko présente cette fois une facette cultivée dans le cadre de l’Académie Orsay-Royaumont, dont il est l’un des lauréats : la mélodie, dans un concert partagé entre répertoire français et répertoire russe. Équitablement partagé ? À voir.

D’Onéguine, Mikhaïl Timoshenko a la voix et l’allure : timbre glorieux de baryton-basse, crinière romantique, tenue de concert associant redingote et gilet noirs à une chemise blanche qui semble appeler le jabot, on l’imagine déjà dans le rôle du héros de Pouchkine, à moins qu’il ne campe Eletski dans La Dame de pique, ou le prince André dans Guerre et paix. Pourtant, le concert s’ouvre comme il se fermera, sur le personnage de Don Quichotte, d’abord vu par Ravel. Et là, dans les premières minutes, on se dit d’abord qu’un petit effort s’impose encore sur le plan de la diction du français : o trop systématiquement ouverts, nasales pas toujours exactes, quelques e muets surprenants… Cela sonne un peu trop « basse russe » ! Et puis il manque peut-être aussi un soupçon de second degré, dont la pianiste Elitsa Desseva, elle, semble avoir à revendre, tant elle paraît s’être assimilé l’idiome ravélien. Cette impression se confirme avec Banalités de Poulenc, recueil dans lequel on entend rarement des voix d’une étoffe aussi généreuse : c’est un vrai plaisir que d’écouter « Hôtel » si somptueusement servi, ou « Voyage à Paris » pour une fois repris aux sopranos, mais on ne comprend pas grand-chose à « Fagnes de Wallonie », où l’articulation se perd dans le débit rapide. Pour relever ce genre de défi, Mikhaïl Timoshenko devra se faire diseur, sans rien perdre de la beauté de son timbre.

Écueil naturellement surmonté dans la partie russe du programme. D’abord, une révélation pour le public français : un cycle de Georgy Sviridov composé en 1987 sur des poèmes de Sergueï Essénine, La Russie à la dérive. Malgré leur date récente, ces pièces ne jurent pas avec les Poulenc qui précèdent, et la musique en porte admirablement le texte, incarné par le chanteur avec une intense conviction. Après les paysages dépeints par les quatre premiers numéros, le dernier conclut sur une sorte d’hommage mystique au pays natal. Viennent ensuite trois mélodies de Tchaïkovski parmi les plus connues, aux caractères bien distincts : communion avec la nature, souffrance de l’amour, et enfin espagnolade truculente de la « Sérénade de Don Juan ». Là encore, Mikhaïl Timoshenko se montre totalement maître du style requis, et Elitsa Desseva trouve dans ces partitions de quoi déployer une belle sensibilité.

Retour à la France et à Don Quichotte pour la fin, cette fois sous la plume de Jacques Ibert, et dans un français qui sonne déjà plus juste. S’il veut poursuivre son exploration du héros de Cervantès, on rappellera au chanteur que, comme celui du film de Pabst, le Don Quichotte de Massenet fut certes créé par Chaliapine, à Monte Carlo, mais qu’il eut pour créateur parisien Vanni-Marcoux, qui mérite aussi une oreille en matière de diction. Heureusement, le Debussy donné en bis, la troisième mélodie du Promenoir des deux amants, confirme que Mikhaïl Timoshenko ne travaille pas en vain dans notre pays, car le poème de Tristan L’Hermite est déclamé avec un soin qui force le respect.

Les artistes

Mikhail Timoshenko, baryton

Elitsa Desseva, piano

Le programme
  • Maurice Ravel
    Don Quichotte à Dulcinée, O 84 
  • Francis Poulenc
    Banalités, FP 107

  • Georgij Vasil’evič Sviridov
    Osen
    Gde ti, gde ti otchii dom 
    Tam za mlechnimi kholmami 
    O, veryu, veryu schast’e est! 
    O rodina, schastlivii I neiskhodnii chas! 
  • Piotr Illich Tchaikovsky
    Blagoslavlâû vas, lesa, op. 47, no 5 
    Net, tol’ko tot, kto znal, op. 6, no 6 
    Sérénade de Don Juan, op. 38, no 1 
  • Jacques Ibert 
    Quatre chansons de Don Quichotte, L 46a
image_printImprimer
Mikhail Timoshenko
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Don Giovanni à l’Opéra Bastille : le brutaliste de Séville
prochain post
I was looking at the ceiling and then I saw the sky à l’Athénée

Vous allez aussi aimer...

Diva ma non troppo : le public du festival...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création d’un opéra...

14 juin 2025

Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »

13 juin 2025

La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de...

13 juin 2025

Brèves de juin –

13 juin 2025

Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille...

12 juin 2025

À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de...

9 juin 2025

Retour triomphal de Pretty Yende au Théâtre des...

9 juin 2025

Núria Rial et l’Accademia del Piacere donnent le...

9 juin 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Stéphane Lelièvre dans À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
  • HUBERT dans À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
  • cecile PABA ROLLAND dans Il trovatore à Marseille : Le chant de l’Extrémo
  • Stéphane Lelièvre dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • Alessandro dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Diva ma non troppo : le public...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des...

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création...

14 juin 2025