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« Un violoncelle à l’opéra » : histoires sans paroles

par Laurent Bury 19 mars 2021
par Laurent Bury 19 mars 2021
© Caroline Doutre
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1,5K

Que reste-t-il d’un opéra quand on le prive de son livret ? A cette étrange question, Ophélie Gaillard donne une des réponses possibles, avec son récent disque Cellopera, dont le programme faisait l’objet d’une captation audio et vidéo, ce jeudi 18 mars, en la cathédrale Sant-Louis-des-Invalides.

C’est de l’opéra, et ce n’en est pas, puisqu’aux cordes vocales se substituent les cordes du violoncelle, mais pour interpréter tout un florilège d’airs du répertoire, de Mozart à Puccini. Que la « voix » vibrante et grave du violoncelle soit adaptée à l’exercice, on le concède volontiers. Mais attention : dans sa volonté de planter son drapeau sur le domaine lyrique, Ophélie Gaillard voit grand et ne se contente pas de reprendre des airs destinés à des voix graves.

Un violoncelle qui peut remplacer toutes les voix…

Certes, son instrument ne « chante » ni les Clochettes de Lakmé ni la Reine de la Nuit, mais le programme qu’elle a élaboré ne reprend pas que des morceaux pour baryton-basse. S’il commence par prendre la voix de Don Giovanni et termine en se faisant Wolfram de Tannhäuser ou Dapertutto des Contes d’Hoffmann, son violoncelle profite de l’occasion pour explorer toutes les tessitures : il devient soprano angélique chez Bellini, dramatique chez Verdi, mezzo chez Tchaïkovski, ténor chez Donizetti. Il peut même être plusieurs voix à la fois, puisque le programme inclut notamment le quatuor de Rigoletto. Et il lui arrive aussi de se substituer à d’autres instruments, comme dans cette ouverture de Guillaume Tell (ici privée de son dernier mouvement, toutefois), où le violoncelle commence logiquement par être le… violoncelle solo qu’on entend ordinairement à l’orchestre, pour ensuite s’approprier le Ranz des vaches, en dialogue avec la flûte. Car comme une diva à l’opéra, le violoncelle d’Ophélie Gaillard s’appuie sur un orchestre – le soyeux Morphing Chamber Orchestra (quintette à cordes plus flûte et clarinette), complété par quatre instrumentistes, qui tiennent ici le rôle de la formation qui serait en fosse, et qui deviennent même deuxième voix soliste et chœur dans la barcarolle des Contes d’Hoffmann.

© Caroline Doutre

… mais dans un répertoire adapté

Quant au programme, on ne s’étonnera pas de constater qu’il fait la part belle aux pages sérieuses, voire mélancoliques : pas question ici de virtuosité acrobatique, on s’en doute, et le quatuor de Rigoletto, déjà mentionné, sonne presque guilleret si on le compare à son voisinage : l’air de Pamina, le « Morrò, ma prima in grazia » du Bal masqué, ou la lugubre romance de Pauline dans La Dame de Pique. On accepte finalement très vite la disparition des paroles, qui ne pose problème que dans le cas d’airs strophiques, ou l’on courrait le risque de la monotonie si n’intervenait alors l’ornementation, la variation pour éviter cet écueil. Sur cette bonne quinzaine de morceaux, libre à chacun de désigner celui qui le touchera le plus – on avoue simplement un gros faible pour l’air de Lenski dans Eugène Onéguine – mais la palme de l’excentricité va incontestablement à la seule page vraiment comique de ce programme, l’air de la griserie de La Périchole, où le violoncelle se hisse dans l’extrême aigu, non sans de brusques sauts vers le grave, avec des effets tout à fait étonnants. Par rapport au disque, on gagne en bonus la « Chanson que ma mère m’apprenait » de Dvořák. Au fait, bien qu’il soit absent du concert, il faut rendre à César ce qui appartient à César : c’est au chef Frédéric Chaslin qui l’on doit la plupart de ces belles transcriptions.

Les artistes

Ophélie Gaillard, violoncelle
The Morphing Chamber Orchestra Wien
Frédéric Chaslin, direction

Le programme

Wolfgang Amadeus Mozart
Sérénade de Don Giovanni / Air de Pamina / « Dalla sua pace »

Vincenzo Bellini
Air de Juliette (I Capuleti e i Montecchi)

Gioachino Rossini
Ouverture de Guillaume Tell

Gaetano Donizetti
« Una furtiva lagrima »

Giuseppe Verdi
Quatuor de Rigoletto / « Morrò, ma prima in grazia » (Un ballo in maschera)

Giacomo Puccini
« E lucevan le stelle » / « Un bel di vedremo »

Piotr Ilytch Tchaïkovski
Air de Lenski / Romance de Pauline

Richard Wagner
Romance à l’étoile

Jacques Offenbach
« Scintille, diamant » / Barcarolle / Air de la griserie

Antonín Dvořák
« Chanson que ma mère m’apprenait »

Diffusion le 1er mai sur Radio Classique à 21h.
Aucune date annoncée pour la diffusion de la captation vidéo

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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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