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Les Maîtres de Bayreuth, roman de Charlie Roquin – Règlement de comptes sur la colline sacrée

par Laurent Bury 15 janvier 2024
par Laurent Bury 15 janvier 2024
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Les romans qui prennent pour objet l’art lyrique ne sont pas rares, mais il n’est pas si fréquent qu’ils émanent d’une plume qui connaisse vraiment ce domaine. Voilà une chose qu’on ne pourra pas reprocher à Charlie Roquin : à part une bizarrerie initiale – un Ring en quatre jours consécutifs à Bayreuth, cela ne s’est jamais vu, mais c’est sans doute plus simple ainsi pour le lecteur profane – l’auteur donne l’impression de bien connaître le sujet, et les personnages émaillent leurs discours de formules empruntées à Tristan, à Tannhäuser ou à la Tétralogie. Comme le titre l’indique, l’intrigue se déroule à Bayreuth et, ô surprise, elle a pour protagoniste principal un critique musical. On lit même sous la plume de Charlie Roquin ce qui ressemble à un éloge de la profession qu’exercent modestement les contributeurs de Première Loge : « Avec lui, l’opéra prenait vie. C’était comme la physique expliquée par Einstein, la guerre par Sun Tzu :

sans rien connaître, on comprenait tout » (40). Les choses se gâtent un peu quand on apprend que Moshe Griebnisch est, avec l’âge, devenu un peu sourd et qu’il n’a jamais eu beaucoup d’oreille, d’où son habitude de « noy[er] le poisson dans de grandes phrases littéraires » (104).

Mais rassurez, Les Maîtres de Bayreuth ne parle pas que de critique musicale, il y est aussi question de chanteurs, jusqu’aux plus récents à s’être produits au Festspielhaus. Et on savourera la demi-douzaine de pages où deux personnages s’affrontent au sujet de Klaus Florian Vogt, désormais incontournable dans les rôles de heldentenor, même si d’aucuns lui dénient justement le qualificatif de helden (142-147). On y parle aussi de mise en scène contemporaine, avec un « Ring vert » qu’approuverait peut-être Greta Thunberg, et où l’on rencontre un Siegfried aux allures de « styliste berlinois amateur d’art performatif et d’orgies bisexuelles » (169) : la lecture n’en est donc peut-être pas conseillée aux « extasiés du Regietheater » (183). Ce roman est surtout une histoire d’amour, de famille et de vieillesse, un peu comme ce qui se déroule dans le clan Wagner à Bayreuth, et l’on y voit notamment passer un ardent chef d’orchestre américain aux cheveux « gondolés » (« ondulés » aurait peut-être été plus naturel en français), juif et homosexuel qui évoque irrésistiblement la personnalité de feu Leonard Bernstein.

Une fiction forcément amusante pour le lyricomane, donc, où l’on est tout ému d’apprendre in extremis que la passion de Wagner a été transmise au romancier par son défunt professeur de classe prépa au lycée Janson-de-Sailly. Les Maîtres de Bayreuth lui est dédicacé avec le « souvenir affectueux » de son ancien élève.

 

Charlie Roquin, Les Maîtres de Bayreuth. Le Cherche Midi, août 2023, 240 pages, 20 euros

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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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