À la une
Il aurait 100 ans aujourd’hui : JAMES KING
Ça s’est passé il y a 100 ANS : création de...
La Cité des compositrices fait chanter La Terre (et les...
Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une production inclusive et émancipatrice
Ni opéra, ni concert : le Stabat Mater de Pergolèse...
CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor – Éloge...
BENJAMIN APPL en concert à Genève : un récital à l’émotion...
Teatro regio de Turin – HAMLET ténor… et quel ténor...
Festival de Saint-Denis : « Nos esprits libres » par Il Caravaggio...
Un Paradis de Schumann onirique à la Seine musicale
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

CD – La Fille de Madame Angot : Inc’oyable ? Me’veilleuse !

par Laurent Bury 21 octobre 2021
par Laurent Bury 21 octobre 2021
0 commentaires 5FacebookTwitterPinterestEmail
1,4K

Dernier né de la série « Opéra Français » du Palazzetto Bru Zane, La Fille de Madame Angot sort demain, le 22 octobre. Quand on sait à quel point Alexandre Dratwicki est attaché aux « r » roulés dans le répertoire français, il y a un certain piquant à ce que l’institution dont il est le directeur artistique se soit intéressée à une œuvre qui met à l’honneur l’élision des « r » adoptée par les cercles à la mode sous le Directoire, où « les conspi’ateu’s » portent « pe’’uque blonde et collet noi’ ».

Il était temps

La Fille de Madame Angot comptait déjà au moins deux intégrales au disque, l’une de 1958 affichant Gabriel Bacquier en Pitou et Suzanne Lafaye en Mlle Lange, l’autre datant de 1973, avec Mady Mesplé dans le rôle-titre, sans oublier une sélection d’extraits dirigée en 1957 par Jésus Etcheverry avec, outre Claudine Collart et Henry Legay, deux sociétaires de la Comédie-Française, Mathilde Casadesus en Amaranthe et Jacques Charon en Trénitz. Autrement dit, un demi-siècle s’étant écoulé depuis le dernier enregistrement, il n’était donc pas superflu de se pencher à nouveau sur la partition la plus célèbre de Charles Lecocq, avec un soin musicologique qui ne lui avait été jamais accordé : retour à l’orchestration originale, celle de la création mondiale à Bruxelles de décembre 1872, moins lourde que la version parisienne de février 1873, sans oublier d’inclure à la fin du second CD la variante parisienne pour deux morceaux, dont le fameux « duo patriotique » entre Lange et Pitou. Surnommé le « Meyerbeer de la Renaissance », Lecocq s’y révèle fin musicien, habile à choisir les timbres instrumentaux et à mener des ensembles dans la meilleure tradition de l’opéra-comique. Les dialogues ont été raccourcis : il y aurait eu la place d’en conserver plus, puisque les deux galettes ne durent que 110 minutes au total, mais sans doute ne fallait-il pas trop exiger d’artistes n’ayant jamais tenu en scène les rôles qu’ils interprètent ici.

Un cast typiquement PBZ

À la tête de l’Orchestre de chambre de Paris, Sébastien Rouland ne précipite jamais les tempos, soucieux à juste titre de mettre en valeur l’élégance de cette œuvre qu’on regrette de ne pas avoir revu dans la capitale depuis plusieurs décennies. Par rapport au concert de juin, les micros restituent toute la présence souhaitable au Chœur du Concert Spirituel, relégués en fond de scène au Théâtre des Champs-Elysées. Autour d’Anne-Catherine Gillet, Clairette irréprochable et pétillante d’esprit, dont c’est sauf erreur la première collaboration avec le Palazzetto Bru Zane, la distribution aligne toute une série d’habitués. Cela fait ainsi quelque temps que Véronique Gens s’encanaille délicieusement dans des productions estampillées PBZ : qui d’autre qu’elle pour aussi noblement incarner Mademoiselle Lange ? Face à ces dames, deux ténors qui, eux aussi, participent de plus en plus fréquemment aux recréations d’opéra français menées par le PBZ, aux voix idéalement contrastées, le très éthéré Artavazd Sargsyan en Pomponnet et le nerveux Mathias Vidal en Pitou. Mathieu Lécroart est un Larivaudière plein de verve, excellent acteur dans le texte parlé. Avec le PBZ, Ingrid Perruche est abonnée aux rôles de caractère et c’est logiquement à sa truculence qu’échoient les fameux couplets du premier acte retraçant l’histoire de Madame Angot. Flannan Obé marque de sa personnalité l’Incroyable Trénitz, Antoine Philippot et David Witczak assurant les divers seconds rôles masculins.

La preuve est faite que, non content de nous révéler bien des trésors en premier enregistrement mondial, le Palazzetto Bru Zane est aussi capable de nous offrir de nouvelles gravures d’œuvres bien connues, mais où notre époque peut, d’un regard neuf, dissiper le spectre de la ringardise. Incroyable ? Merveilleux !

Les artistes

Clairette Angot : Anne-Catherine Gillet
Mademoiselle Lange : Véronique Gens
Amaranthe, Babette, Javotte : Ingrid Perruche 
Ange Pitou : Mathias Vidal
Pomponnet : Artavazd Sargsyan
Larivaudière : Mathieu Lécroart
Trénitz : Flannan Obé
Louchard : Antoine Philippot
Cadet, un Incroyable, un Officier : David Witczak

Orchestre de Chambre de Paris, Chœur du Concert Spirituel, dir. Sébastien Rouland.

Le programme

La Fille de Madame Angot

Opéra-comique en trois actes de Charles Lecocq, livret de Clairville, Paul Siraudin et Victor Koning, créé le 4 décembre 1872 aux Fantaisies-Parisiennes de Bruxelles. 

2CD + un livre de 180 pages, Palazzetto Bru Zane, octobre 2021.

image_printImprimer
Mathias VidalPalazzetto Bru ZaneAnne-Catherine GilletLecocq
0 commentaires 5 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Avec Concertante, Aleksandra Kurzak et le Morphing Chamber Orchestra dialoguent au sommet
prochain post
Louis Langrée, nouveau directeur du Théâtre National de l’Opéra Comique

Vous allez aussi aimer...

CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor...

18 mai 2025

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni Terminator

2 mai 2025

CD – I puritani : une gravure de...

25 avril 2025

CD – Indomita, le premier album d’Eleonora Buratto

11 avril 2025

Osez les inconnus de BIZET !

3 avril 2025

CD – LIZA LEHMANN – A brillant destiny

28 mars 2025

CD – Ermione sur le vif au Festival...

24 mars 2025

CD- Par amour, le chant racé et énamouré...

24 mars 2025

CD – Les lumineux fantômes baroques d’Hamlet

28 février 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    15 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Nanou dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Kan Jean-Paul dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – Ernelinde, princesse de Norvège...

18 mai 2025

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – Salome : ni Lolita, ni...

2 mai 2025