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Avec Concertante, Aleksandra Kurzak et le Morphing Chamber Orchestra dialoguent au sommet

par Romaric HUBERT 21 octobre 2021
par Romaric HUBERT 21 octobre 2021
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Les artistes

Mozart Concertante

Aleksandra Kurzak soprano
Yuuki Wong violon solo
Tomasz Wabnic alto solo
Péter Keserü cor solo
Morphing Chamber Orchestra

Label Aparté

Crédits
Enregistré par Little Tribeca & Tonzauber du 1er au 5 février 2021 au Casino Baumgarten, Vienne

Direction artistique, prise de son : Nicolas Bartholomée & Georg Burdicek (Tonzauber)
Montage, mixage et mastering : Blaise Carpene
Enregistré en 24-bits/96kHz

Le programme

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

1. Die Zauberflöte, K.620 “Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen”
2. Mitridate, re di Ponto, K.87 “Lungi da te, mio bene”
Peter Keseru · cadenzas & solo horn
3. La clemenza di Tito, K.621 “Ecco il punto… non più di fiori”
4. Zaide, K.344/336b “Ruhe sanft, mein holdes Leben”
5. Così fan tutte, K.588 “Ei parte… Per pietà”
6. Die Entführung aus dem Serail, K.384 “Welcher Kummer… Traurigkeit ward mir zum Lose”

Sinfonia concertante for violin, viola and orchestra in E flat Major, K.364/320d
7. I. Allegro maestoso
8. II. Andante
9. III. Presto

La soprano polonaise Aleksandra Kurzak consacre son tout nouvel enregistrement à Mozart et explore avec les musiciens du Morphing Chamber Orchestra de Vienne le versant concertant des airs les plus célèbres du maître salzbourgeois. Un programme-concept convaincant et une réussite musicale indéniable. 

Le grand apport de Mozart au genre lyrique est incontestablement dans l’articulation de la musique et du drame qui fonctionnent de concert dans son écriture. Plus de récitatif cantonné à faire avancer l’action, plus d’aria dédiée à la seule expression des sentiments des personnages mais une imbrication intime de ces deux éléments musicaux en une seule trame théâtrale. L’aria devient alors autant le lieu de l’exploration de la psyché des personnages que de la narration.

La musique de Mozart ne singe pas le texte mais invite à suivre l’action tout autant que l’évolution psychologique ou théâtrale. Le génie du compositeur sera alors de confiner la virtuosité vocale à sa seule nécessité expressive et, surtout d’émanciper l’orchestre et ses instruments. L’opéra gagne en efficacité dramatique et le personnage peut interagir, échanger, concerter avec un orchestre doté d’un vrai rôle à part entière dans le théâtre mozartien.

Concertante offre de nombreux exemples de cette dialectique voix-instrument qui imprègnera par la suite l’œuvre symphonique de Mozart jusqu’à ses concertos de soliste.  Traversant l’ensemble de sa vie compositionnelle,  le programme éclectique du nouveau disque d’Aksandra Kurzac réunit des extraits de ses opéras serie de jeunesse (Mitridate, re di Ponto) ou de maturité (La clemenza di Tito), ses plus grandes réussites en matière de buffa (Cosi fan tutte) et ses singspiele, des plus populaires (Die Zauberflöte et Die Entfürhrung aus des Serail) à l’inachevé Zaide. La soprano n’est pas toute seule a défendre ce Mozart concertant. Il est vrai qu’il aurait été dommage d’occulter la musique symphonique de Mozart dans ce parcours didactique. La Symphonie concertante pour violon, alto et orchestre, composée dans une période créative féconde, ajoute une pierre de taille incontestable à l’édifice musicale mozartien.

On remercie Aleksandra Kurzak pour ce retour à Mozart alors que son parcours artistique la porte maintenant vers des emplois bien différents. La soprano sera bientôt Tosca au Metropolitan Opera de New-York avant d’y revenir pour le rôle plus léger de Musetta dans La Bohème du même Puccini. Preuve en est que sa voix a gardé ses luminosité et agilité même si elle a gagné en corps et en largeur. Cela se confirme d’ailleurs dans le première air qui ouvre cet album.  Aleksandra Kurzak connait bien cette Reine de la nuit qu’elle interprétait dès ses débuts sur scène. La vocalise est précise, l’aigu juste et puissant, la ligne est tenue et sa Reine a du tempérament à revendre. Des qualités qu’on retrouvera tout au long des six airs au programme de Concertante. Ajoutons la qualité du trille, la concentration du timbre, la maîtrise du vibrato et des graves charnus (La clemenza di Tito, “Ecco il punto… non più di fiori”). Tout juste notons-nous que la voix d’Aleksandra Kurzaka a tout de même gagné en métal avec les années et que son « Ruhe sanft,… » perd par là même en douceur ce qu’il conquiert en incarnation.

On sent chez la soprano un naturel et une probité artistique constante soulignés par la qualité d’une prise de son qui ne gomme et n’enjolive rien. Voilà une belle réalisation technique sur tous les plans. Un bémol cependant pour un enchainement quelque peu rapide des plages de ce disque qui oublie de laisser à l’oreille de l’auditeur le temps de profiter de chacune ces réussites musicales. Le Morphing Chamber Orchestra de Vienne n’est pas en reste, instruments et chant se répondent, s’imitent, se cherchent et concertent tout simplement. Comme pour faire écho à ce dialogue vient s’ajouter au programme la Symphonie concertante pour violon, alto et orchestre, l’un des sommets du compositeur dans le genre. Yuuki Wong au violon et Tomasz Wabnic à l’alto y rivalisent de virtuosité sans oublier la poésie des parties plus élégiaques. 

Pour cette symphonie, pour Aleksandra Kurzak et pour Mozart, Concertante est un disque à ne pas manquer.

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MozartAleksandra KurzakMorphing Chamber Orchestra
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Romaric HUBERT

Licencié en musicologie, Romaric Hubert a suivi des études d’orgue, de piano, de saxophone et de chant. Il a chanté dans plusieurs chœurs réputés, ou encore en tant que soliste. Il est titulaire d’une certification qualifiante professionnelle d’animateur radio délivrée par l’Institut National de l’Audiovisuel, et a fait ses premiers pas au micro sur France Musique. Il a fondé la compagnie Les Papillons Electriques avec sa complice Jeanne-Sarah Deledicq et est co-créateur du site Première loge.

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