À la une
Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek – La chanteuse à...
Il aurait 100 ans aujourd’hui : JAMES KING
Ça s’est passé il y a 100 ANS : création de...
La Cité des compositrices fait chanter La Terre (et les...
Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une production inclusive et émancipatrice
Ni opéra, ni concert : le Stabat Mater de Pergolèse...
CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor – Éloge...
BENJAMIN APPL en concert à Genève : un récital à l’émotion...
Teatro regio de Turin – HAMLET ténor… et quel ténor...
Festival de Saint-Denis : « Nos esprits libres » par Il Caravaggio...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

CD – Salome : ni Lolita, ni Terminator

par Laurent Bury 2 mai 2025
par Laurent Bury 2 mai 2025
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
369
Les artistes

Salome : Malin Byström
Jochanaan : Johan Reuter
Hérode : Gerhard Siegel
Hérodias : Katarina Dalayman
Narraboth :Bror Magnus Tødenes
Le page :Hanna Hipp
Premier Nazaréen : Clive Bayley

Bergen Philharmonic Orchestra, dir. Edward Gardber

Le programme

Salome

Opéra en un acte de Richard Strauss, livret du compositeur, d’après la traduction allemande par Hedwig Lachmann de la pièce de théâtre Salomé d’Oscar Wilde, créé au au Königliches Opernhaus de Dresde le 9 décembre 1905.

Chandos, 2 CD, mai 2025.

Mais quelle mouche piqua les compositeurs, au tout début du XXe siècle, pour qu’ils aient tout à coup envie de mettre en musique les amours compliquées d’adolescentes ? Tandis que Puccini offrait une geisha de quinze ans en pâture à un marin américain, Richard Strauss, lui, remportait son premier grand succès scénique avec une gamine à l’âge incertain, mais sans doute à peine plus âgée. Avec, à l’arrivée, le même problème : aucune chanteuse apte à affronter la partition n’aurait jamais le physique de nymphette exigé par le livret, et les sopranos devraient donc de leur mieux jouer à la petite fille avec plus ou moins de bonheur. Puisqu’il était presque impossible d’être totalement crédible sur le plan théâtral et vocal, il faudrait bien faire des compromis. Et le disque allait aider à imaginer des Salomé « idéales » : puisque le mélomane n’aurait accès qu’à leur voix, il serait aisé de leur inventer un corps juvénile. Les plus grandes titulaires, de Ljuba Welitsch à Inge Borkh, nous fascinent par leur totale adéquation sonore, et tant mieux si nous n’en avons plus d’images.

Aujourd’hui, à l’heure où les intégrales d’opéra au disque sont devenues rarissimes, nous pouvons du moins apprécier comme témoignages les captations de certaines interprètes réputées. C’est lors d’un concert donné en 2022 qu’a été enregistrée la Salome que publie Chandos, avec la soprano suédoise Malin Byström qui, depuis quelques années, chante un peu partout Salomé et Tosca (quand même pas Butterfly). Soyons clair : cette princesse-ci est une adulte, pas une enfant. Elle n’a pas une voix de fillette, elle n’est pas l’ingénue perverse qu’on peut attendre, mais au moins elle n’a pas besoin d’un orchestre réduit pour passer la rampe, et l’artiste est expressive et sait varier les couleurs.

Son Jochanaan, pour le coup, est beaucoup moins vieux radoteur que ceux que l’on entend parfois : rien de marmoréen chez Johan Reuter. Wagnérien et straussien aguerri, ce prophète-ci n’est pas un robot, une machine à prophéties, mais un être humain, il chante plus qu’il n’éructe, et c’est fort appréciable.

Autour de ce duo, une distribution de qualité a été réunie. Certes, les attentes sont moindres pour le tétrarque et son épouse : Gerhard Siegel est l’habituel ténor de caractère, et Katarina Dalayman, si elle n’est plus tout à fait à son zénith, a le mérite d’être une vraie mezzo et non une soprano à bout de souffle. Beau tandem pour Narraboth et le page : Bror Magnus Tødenes est un très poétique syrien, et Hanna Hipp prête un timbre velouté à son rôle travesti. Parmi toutes les figures secondaires qui grouillent autour d’eux, on remarque notamment le vétéran Clive Bayley en premier Nazaréen.

Après un Peter Grimes extrêmement réussi et plusieurs autres enregistrements, on retrouve le chef britannique Edward Gardner à la tête de l’Orchestre philharmonique de Bergen. Plus que les paroxysmes, cette lecture exalte la limpidité et la délicatesse de l’écriture straussienne dans bon nombre de passages, et sait conférer aux instruments cette sensualité décadente que n’a pas forcément la voix de l’héroïne, notamment après le baiser à la tête coupée.

image_printImprimer
Johan ReuterMalin ByströmEdward Gardner
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
La Morte vinta sul Calvario  à l’église Notre-Dame de Dijon
prochain post
Barbe-bleue d’Offenbach : Opéra Junior assume à Montpellier

Vous allez aussi aimer...

Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek – La...

23 mai 2025

CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor...

18 mai 2025

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025

CD – I puritani : une gravure de...

25 avril 2025

CD – Indomita, le premier album d’Eleonora Buratto

11 avril 2025

Osez les inconnus de BIZET !

3 avril 2025

CD – LIZA LEHMANN – A brillant destiny

28 mars 2025

CD – Ermione sur le vif au Festival...

24 mars 2025

CD- Par amour, le chant racé et énamouré...

24 mars 2025

CD – Les lumineux fantômes baroques d’Hamlet

28 février 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    15 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Nanou dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Kan Jean-Paul dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek...

23 mai 2025

CD – Ernelinde, princesse de Norvège...

18 mai 2025

CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié

8 mai 2025