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CD – CROISETTE, Opérette des années folles – Tapis rouge pour monter les marches !

par Laurent Bury 17 septembre 2022
par Laurent Bury 17 septembre 2022
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Les artistes

Patricia Petibon, Amel Brahim-Djelloul et Marion Tassou, sopranos
Pauline Sabatier, mezzo-soprano
Philippe Talbot et Rémy Mathieu, ténors
Guillaume Andrieux, baryton
Laurent Naouri, baryton-basse 

Orchestre national de Cannes, dir.  Benjamin Levy

Le programme

Croisette

Extraits d’oeuvres de Reynaldo Hahn, André Messager, Maurice Yvain, Henri Christiné, Moisés Simons et Raoul Moretti.

1 CD Erato, septembre 2022 (enregistré du 1er au 5 décembre 2020 au Palais des Festivals et des Congrès de Cannes)

Audace, talent, fantaisie : tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce CD une totale réussite, qui nous rend impatients d’assister au spectacle homonyme programmé par le Châtelet en octobre prochain !

Grâce aux efforts de quelques audacieux – les Brigands il y a peu, Les Frivolités Parisiennes désormais – il est redevenu permis de prononcer sans rougir le mot « opérette ». Et surtout, il paraît à présent légitime de s’intéresser à tout un répertoire longtemps délaissé, chronologiquement situé entre le très adulé Offenbach et le honni Francis Lopez. Évidemment, cela demande du savoir-faire et une grande habileté, car ces partitions sont plus délicates qu’on ne le croit parfois, et la moindre erreur de dosage peut leur être fatale.

On ne peut donc que saluer l’entreprise de Benjamin Lévy, qui a souhaité enregistrer un bouquet de morceaux choisis à la tête de l’Orchestre national de Cannes dont il est le directeur depuis 2016. Et si les instrumentistes ne comptent peut-être pas (encore) parmi les formations les plus connues de notre pays, le label Erato n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands, en conviant une équipe de chanteurs prestigieux à monter les marches du Palais des Festivals de Cannes où ont eu lieu les séances d’enregistrement. Dans l’entre-deux-guerres, ces œuvres étaient souvent confiées à des artistes qui étaient un peu plus comédiens que chanteurs, et il va de soi que l’on ne retrouvera pas dès demain une Arletty ou une Pauline Carton, sans même évoquer le cas d’une Yvonne Printemps, aussi chanteuse qu’actrice, elle. On peut néanmoins compter sur quelques très solides talents qui font du disque Croisette un véritable bonheur à écouter.

Sur les huit solistes ici réunis, Rémy Mathieu n’apparaît que dans le cocasse septuor de Pas sur la bouche (on se rappelle la version qu’Alain Resnais en avait réalisée pour le cinéma en 2003). Celui qu’on entend peut-être le moins ensuite, c’est Philippe Talbot. Heureuse surprise que de retrouver ici cet excellent ténor rossinien : il est ici un très sérieux jeune premier, les rôles qui lui sont confiés n’appelant guère la fantaisie (l’officier Kermao dans Coup de roulis, Robert dans Passionnément).

Patricia Petibon fait un peu figure de guest-star, et n’intervient que dans le duo-culte des Palétuviers, tiré de Toi c’est moi de Moïse Simons, ressuscité en 2005 au Théâtre de l’Athénée, et dans le premier air d’Aspasie dans Phi-Phi : il est assez piquant que l’on ait sollicité l’une des interprètes actuelles de Manon pour chanter ce qui est justement une parodie de l’air d’entrée de l’héroïne de Massenet. Connue pour ses facéties vocales, la Petibon trouve ici un juste équilibre, surtout pour les Palétuviers, où il est bien difficile de proposer une alternative à la version enregistrée par les créateurs en 1934.

Avec sa voix aux belles couleurs sombres, Pauline Sabatier sait faire un sort à ces textes pour la plupart signés Albert Willemetz. Marion Tassou a prouvé, notamment dans Normandie, qu’elle n’a pas sa pareille pour distiller les couplets confiés aux fausses ingénues, et brille ici notamment dans « Comme j’aimerais mon mari s’il était mon amant ». Amel Brahim-Djelloul, titulaire du rôle-titre dans la dernière reprise parisienne de Véronique (au Châtelet en 2008), possède un timbre exquis qui devrait faire d’elle l’interprète idéale de ces héroïnes, et campe une délicieuse Ciboulette.

Terminons par les deux messieurs qui font peut-être la plus forte impression. Alors qu’il est aujourd’hui l’un de nos meilleurs Pelléas, Guillaume Andrieux se montre suprêmement à son aise dans ces pages où il révèle une vis comica qui n’attend que d’être davantage exploitée sur les scènes. Quant à Laurent Naouri, il semble avoir mangé du lion, tant il déploie d’abattage dans ses diverses interventions : en superbe forme vocale, ce qui ne gâte rien, il excelle aussi bien dans le duo des Palétuviers que dans « Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo », le tube de Trois Jeunes Filles nues (1925), on adore son accent britannique d’opérette – c’est le cas de le dire – dans Pas sur la bouche, et il est formidable dans « Quand on est chic » tiré de Gosse de riche de Maurice Yvain.

Les quatre ouvertures réparties au milieu de ce programme passent comme des lettres à la poste, et c’est un public enthousiaste qui devrait accueillir la même équipe dans « Croisette » au Châtelet le 8 octobre prochain, seul Jean-Christophe Lanièce se substituant à Guillaume Andrieux.

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Philippe TalbotLaurent NaouriGuillaume AndrieuxPatricia PetibonBenjamin LevyPauline Sabatier
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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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