À la une
Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek – La chanteuse à...
Il aurait 100 ans aujourd’hui : JAMES KING
Ça s’est passé il y a 100 ANS : création de...
La Cité des compositrices fait chanter La Terre (et les...
Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une production inclusive et émancipatrice
Ni opéra, ni concert : le Stabat Mater de Pergolèse...
CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor – Éloge...
BENJAMIN APPL en concert à Genève : un récital à l’émotion...
Teatro regio de Turin – HAMLET ténor… et quel ténor...
Festival de Saint-Denis : « Nos esprits libres » par Il Caravaggio...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

Strauss et Chostakovitch à Montpellier

par Yseult 12 décembre 2022
par Yseult 12 décembre 2022
© OONM
0 commentaires 6FacebookTwitterPinterestEmail
1,5K

À l’Opéra Berlioz, l’incandescence straussienne des Quatre dernier Lieder brille avec la soprano Iwona Sobotka, remplaçant au pied levé Elza von den Heever, souffrante. Ces lieder précèdent la 5e Symphonie de Chostakovitch, furieusement interprétée par l’Orchestre national de Montpellier, sous la direction du chef Roderick Cox.

Grâce au courage du soprano Iwona Sobotka, remplaçant son homologue souffrante (Elza van den Heever, la Salome de l’Opéra Bastille), le concert montpelliérain a heureusement pu se dérouler en maintenant son programme. Arrivée pour la générale avec orchestre, l’artiste polonaise a assuré le cycle straussien des Vier letze Lieder op. 150 avec musicalité, intelligence et expressivité, quand l’orchestre demeurait sage par manque de modelé … et par prudence. L’expérience de la scène internationale de la soliste, de Poznan à Chicago, des rôles mozartiens jusqu’à Lulu de Berg, sans omettre son expérience du cycle straussien avec l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg (2020), ont triomphé de ces conditions. Aussi, l’ovation à la chanteuse a-t-elle récompensé non seulement son courage, mais aussi la fluidité des vocalises aiguës dans Frühling (Printemps), l’onctuosité du timbre, à l’égal du cor solo dans September, avant l’étirement des nuances vers la morbidezza dans Im Abendrot (Au couchant). Si ce dernier Lied aborde intimement l’interrogation Ist dies etwa der Tod ? (serait-ce donc la mort ?), cette ultime confession du poète von Eichendorff (et de Richard Strauss, en 1946) émeut tout auditeur auditrice.

La gravité de cette première partie de concert s’instaurait dès la pièce Epitaph for a Man Who Dreamed (1980) de l’américain Adolphus Hailstork, en hommage à la digne action décisive de Martin Luther King, assassiné en 1968. Depuis les profondeurs des cordes graves, le tombeau se dressait sobrement, monumental dans son auréole cuivrée.

En seconde partie, l’Orchestre national de Montpellier Occitanie a rompu les amarres pour donner vie à la Symphonie n° 5 op. 47 de Dimitri Chostakovitch, sous la direction incisive de Roderick Cox (lauréat du prix Georg Solti, 2018), à présent très engagé. Percevoir à quel point le compositeur russe est un génial symphoniste à Leningrad, en 1937 (un an après l’opéra Lady Macbeth de Mtsensk) est peu dire, tant les quatre mouvements sont sidérants de modernité. La puissante architecture sur l’ostinato implacable du Moderato n’éclipse pas les sarcasmes de l’Allegretto dansant. Et les soli chambristes d’un Largo angoissant en diable (excellents bois et harpe solistes de la phalange montpelliéraine) ne préfigurent en rien l’orchestration furieuse du final. Celle-ci s’inspire probablement du visionnaire Pas d’acier de Sergueï Prokofiev, tout en l’outrepassant. Chez Chostakovitch, la saturation sonore et la scansion rythmique trépidante sont également censées exalter les consignes du régime soviétique qui soumettent alors le compositeur : il s’agit d’exalter le machinisme, la conquête martiale, etc.  En 2022, si cette apologie peut effrayer au vu de l’actualité tragique, sa vitalité surpasse néanmoins l’interprétation du totalitarisme russe. Elle déclenche également l’ovation du public au cœur de l’Opéra Berlioz.

Les artistes

Iwona Sobotka, soprano

Orchestre national de Montpellier Occitanie, dir. Roderick Cox

Le programme
  • Adolphus Hailstork, Epitaph for a Man Who Dreamed
  • Richard Strauss, Quatre dernier Lieder op. 150
  • Dimitri Chostakovitch, Symphonie n° 5 op. 47

Concert du vendredi 9 décembre 2022, Opéra Berlioz (Montpellier)

image_printImprimer
Roderick CoxIwona Sobotka
0 commentaires 6 FacebookTwitterPinterestEmail
Yseult

Encore appelée Yseult la Blonde, Yseult est reine de Cornouailles. Épouse du Roi Marc, elle n'en est pas moins passionnément amoureuse de Tristan. Lorsque ses escapades dans la forêt du Morrois le lui permettent, Yseult se livre à des activités de chercheuse, de musicienne et de pédagogue. Elle fréquente également assidûment les salles d'opéras, et envoie à l'occasion ses impressions de spectatrice à Première Loge.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Les Béatitudes de César Franck à Liège – Victoire 8-0 pour Jésus
prochain post
Lancement du label Présence Compositrices

Vous allez aussi aimer...

La Cité des compositrices fait chanter La Terre...

21 mai 2025

Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une production inclusive...

19 mai 2025

Ni opéra, ni concert : le Stabat Mater...

19 mai 2025

BENJAMIN APPL en concert à Genève : un récital...

18 mai 2025

Teatro regio de Turin – HAMLET ténor… et...

17 mai 2025

Festival de Saint-Denis : « Nos esprits libres » par...

17 mai 2025

Un Paradis de Schumann onirique à la Seine...

16 mai 2025

Ni veuve, ni franchement joyeuse : Strasbourg redécouvre la...

15 mai 2025

Une pléiade de stars pour le Concert des...

12 mai 2025

Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza

12 mai 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    15 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Nanou dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Kan Jean-Paul dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

La Cité des compositrices fait chanter...

21 mai 2025

Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une...

19 mai 2025

Ni opéra, ni concert : le...

19 mai 2025