À la une
Ça s’est passé il y a 100 ans : mort...
À Liège, Faust et Marguerite approfondissent leur connaissance du Bien...
La Bohème revient à l’Opéra Bastille dans la conception spatiale...
Se préparer à FLORA MIRABILIS – Opéra national de Grèce,...
Se préparer à FAUST, Opéra Royal de Wallonie-Liège, 12-20 septembre...
Le cycle FOLIES PARISIENNES du Palazzetto Bru Zane
CD – The World Feels Dusty, récital de Sarah Connolly...
Les brèves de septembre –
JULIE, Boesmans (2005) – dossier
CD – Erin Morley-Lawrence Brownlee : GOLDEN AGE, un parcours idéal sur...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

CD – CROISETTE, Opérette des années folles – Tapis rouge pour monter les marches !

par Laurent Bury 17 septembre 2022
par Laurent Bury 17 septembre 2022
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
1,8K
Les artistes

Patricia Petibon, Amel Brahim-Djelloul et Marion Tassou, sopranos
Pauline Sabatier, mezzo-soprano
Philippe Talbot et Rémy Mathieu, ténors
Guillaume Andrieux, baryton
Laurent Naouri, baryton-basse 

Orchestre national de Cannes, dir.  Benjamin Levy

Le programme

Croisette

Extraits d’oeuvres de Reynaldo Hahn, André Messager, Maurice Yvain, Henri Christiné, Moisés Simons et Raoul Moretti.

1 CD Erato, septembre 2022 (enregistré du 1er au 5 décembre 2020 au Palais des Festivals et des Congrès de Cannes)

Audace, talent, fantaisie : tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce CD une totale réussite, qui nous rend impatients d’assister au spectacle homonyme programmé par le Châtelet en octobre prochain !

Grâce aux efforts de quelques audacieux – les Brigands il y a peu, Les Frivolités Parisiennes désormais – il est redevenu permis de prononcer sans rougir le mot « opérette ». Et surtout, il paraît à présent légitime de s’intéresser à tout un répertoire longtemps délaissé, chronologiquement situé entre le très adulé Offenbach et le honni Francis Lopez. Évidemment, cela demande du savoir-faire et une grande habileté, car ces partitions sont plus délicates qu’on ne le croit parfois, et la moindre erreur de dosage peut leur être fatale.

On ne peut donc que saluer l’entreprise de Benjamin Lévy, qui a souhaité enregistrer un bouquet de morceaux choisis à la tête de l’Orchestre national de Cannes dont il est le directeur depuis 2016. Et si les instrumentistes ne comptent peut-être pas (encore) parmi les formations les plus connues de notre pays, le label Erato n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands, en conviant une équipe de chanteurs prestigieux à monter les marches du Palais des Festivals de Cannes où ont eu lieu les séances d’enregistrement. Dans l’entre-deux-guerres, ces œuvres étaient souvent confiées à des artistes qui étaient un peu plus comédiens que chanteurs, et il va de soi que l’on ne retrouvera pas dès demain une Arletty ou une Pauline Carton, sans même évoquer le cas d’une Yvonne Printemps, aussi chanteuse qu’actrice, elle. On peut néanmoins compter sur quelques très solides talents qui font du disque Croisette un véritable bonheur à écouter.

Sur les huit solistes ici réunis, Rémy Mathieu n’apparaît que dans le cocasse septuor de Pas sur la bouche (on se rappelle la version qu’Alain Resnais en avait réalisée pour le cinéma en 2003). Celui qu’on entend peut-être le moins ensuite, c’est Philippe Talbot. Heureuse surprise que de retrouver ici cet excellent ténor rossinien : il est ici un très sérieux jeune premier, les rôles qui lui sont confiés n’appelant guère la fantaisie (l’officier Kermao dans Coup de roulis, Robert dans Passionnément).

Patricia Petibon fait un peu figure de guest-star, et n’intervient que dans le duo-culte des Palétuviers, tiré de Toi c’est moi de Moïse Simons, ressuscité en 2005 au Théâtre de l’Athénée, et dans le premier air d’Aspasie dans Phi-Phi : il est assez piquant que l’on ait sollicité l’une des interprètes actuelles de Manon pour chanter ce qui est justement une parodie de l’air d’entrée de l’héroïne de Massenet. Connue pour ses facéties vocales, la Petibon trouve ici un juste équilibre, surtout pour les Palétuviers, où il est bien difficile de proposer une alternative à la version enregistrée par les créateurs en 1934.

Avec sa voix aux belles couleurs sombres, Pauline Sabatier sait faire un sort à ces textes pour la plupart signés Albert Willemetz. Marion Tassou a prouvé, notamment dans Normandie, qu’elle n’a pas sa pareille pour distiller les couplets confiés aux fausses ingénues, et brille ici notamment dans « Comme j’aimerais mon mari s’il était mon amant ». Amel Brahim-Djelloul, titulaire du rôle-titre dans la dernière reprise parisienne de Véronique (au Châtelet en 2008), possède un timbre exquis qui devrait faire d’elle l’interprète idéale de ces héroïnes, et campe une délicieuse Ciboulette.

Terminons par les deux messieurs qui font peut-être la plus forte impression. Alors qu’il est aujourd’hui l’un de nos meilleurs Pelléas, Guillaume Andrieux se montre suprêmement à son aise dans ces pages où il révèle une vis comica qui n’attend que d’être davantage exploitée sur les scènes. Quant à Laurent Naouri, il semble avoir mangé du lion, tant il déploie d’abattage dans ses diverses interventions : en superbe forme vocale, ce qui ne gâte rien, il excelle aussi bien dans le duo des Palétuviers que dans « Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo », le tube de Trois Jeunes Filles nues (1925), on adore son accent britannique d’opérette – c’est le cas de le dire – dans Pas sur la bouche, et il est formidable dans « Quand on est chic » tiré de Gosse de riche de Maurice Yvain.

Les quatre ouvertures réparties au milieu de ce programme passent comme des lettres à la poste, et c’est un public enthousiaste qui devrait accueillir la même équipe dans « Croisette » au Châtelet le 8 octobre prochain, seul Jean-Christophe Lanièce se substituant à Guillaume Andrieux.

image_printImprimer
Philippe TalbotLaurent NaouriGuillaume AndrieuxPatricia PetibonBenjamin LevyPauline Sabatier
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
La première saison de Cecilia Bartoli à l’Opéra de Monte-Carlo
prochain post
ELSA DREISIG et ROMAIN LOUVEAU proposent un concert « à la grecque » à l’abbaye de Royaumont

Vous allez aussi aimer...

CD – The World Feels Dusty, récital de...

12 septembre 2025

CD – Erin Morley-Lawrence Brownlee : GOLDEN AGE, un parcours...

9 septembre 2025

CD – Un chaînon manquant : Hortense, compositrice...

8 septembre 2025

CD – Georges Bizet, Les mélodies

7 septembre 2025

CD – Un vague extrêmement précis : le songe...

6 septembre 2025

Livre – Jérôme Pesqué : Villes lyriques – L’Opéra...

5 septembre 2025

CD – Kévin Amiel :  BACKSTAGE, premier essai discographique de...

5 septembre 2025

Livre – Hugues R. Gall – Mélanges

4 septembre 2025

CD – TOSCA : premier enregistrement opératique de...

3 septembre 2025

CD – Les Italiens à la cour de...

13 août 2025

Annonces

OPERAFEST LISBOA & OEIRAS 2025

En bref

  • Les brèves de septembre –

    12 septembre 2025
  • La vidéo du mois – TERESA BERGANZA chante Gluck

    7 septembre 2025

Humeurs

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito

  • Édito de septembre –
    L’opéra aujourd’hui : marcher – et chanter – sur des œufs !

    2 septembre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Stéphane Lelièvre dans LA RONDINE, Puccini (1917) – dossier
  • Panossian dans Les festivals de l’été –
    TRISTAN ET ISOLDE à Bayreuth : une mise en scène figée dans la mort
  • Wim Nikolas Wiemert dans LES ITALIENS À PARIS (9) : Donizetti, Les Martyrs (1840)
  • Stéphane Lelièvre dans In memoriam : Bob Wilson (1941-2025)
  • Repetto Robert dans LA RONDINE, Puccini (1917) – dossier

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – The World Feels Dusty,...

12 septembre 2025

CD – Erin Morley-Lawrence Brownlee : GOLDEN AGE,...

9 septembre 2025

CD – Un chaînon manquant :...

8 septembre 2025