À la une
LA CHAUVE-SOURIS  à l’Opéra Royal de Wallonie-Liège –Entre opéra et Moulin...
CD – Au salon de JoséphineLes plaisirs de la Malmaison
PETR NEKORANEC – À nous deux, Faust !
LA DAMNATION DE FAUST au TCE : un vide… comblé par...
LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau vocal triomphant...
Turin – L’ENLÈVEMENT AU SÉRAIL : un harem sans étincelles,...
MARIA NOVELLA MALFATTI – Gilda, Leonora, Violetta :  retour sur...
Manuel de Falla à Angers Nantes Opéra : comme un air...
Les Talens Lyriques dans la série « Il était une fois… »...
Se préparer aux CONTES D’HOFFMANN, Opéra National de Lyon, 16...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduRécital

Une soirée musicale 1900 avec Véronique Gens à l’Éléphant Paname

par Patrice Gay 23 septembre 2019
par Patrice Gay 23 septembre 2019
© Franck Juery
0 commentaires 0FacebookTwitterPinterestEmail
1,4K

De retour de Venise où elle inaugurait la dixième saison du Palazzetto Bru-Zane, Véronique Gens proposait mardi un récital de mélodies françaises à l’Éléphant Paname dans le cadre du cycle L’instant lyrique. Le programme constitue un parfait complément à la soirée vénitienne avec un florilège musical puisé dans le répertoire de mélodistes connus (Reynaldo Hahn, Henri Duparc, Ernest Chausson) ou plus confidentiels (le prince Edmond de Polignac, Théodore Dubois).

C’est une soirée pleine de poésie dont profite un public conquis. L’auditeur peut reconnaître Théophile Gautier dans Où voulez-vous aller ? de Charles Gounod, une mélodie composée sur le même poème que la 6e Nuit d’été de Berlioz, ou encore Paul Verlaine (dans La chanson bien douce d’Ernest Chausson). Le récital alterne des mélodies charmantes et fort émouvantes, comme le Lamento d’Edmond de Polignac, avec des airs plus légers, voire facétieux (deux fables de La Fontaine mises en musique par Jacques Offenbach).

Véronique Gens met en valeur avec une grande sensibilité le registre, tantôt lyrique, voire élégiaque, tantôt léger – dans Viens, les gazons sont verts de Charles Gounod – et drôle, des mélodies choisies pour ce concert. Son timbre rond et clair met en valeur l’exaltation amoureuse croissante dans le très rare et mélancolique Ce qui dure de Théodore Dubois (sur un poème du sentimental Sully Prudhomme).

Ses talents de comédienne – que l’on a pu voir au printemps dans Maître Péronilla d’Offenbach – servent parfaitement une voix dont le chant est toujours nuancé et subtil, évitant une interprétation trop uniforme. L’élégance naturelle de la mélodiste donne une unité incontestable et une grande force à ce programme, conférant à la jeune paysanne Perrette – dans La laitière et le pot au lait d’Offenbach – une faconde presque aristocratique qui amuse beaucoup le public.

La soprano est accompagnée au piano par Susan Manoff, dont le goût pour la mélodie française n’est plus à démontrer. L’harmonie entre l’instrument et la voix est parfaite. Véronique Gens peut s’appuyer avec confiance sur ce clavier assuré et sonore qui soutient merveilleusement le chant.

Ce très beau concert fait revivre l’ambiance musicale, toute de délicatesse, de raffinement et de pas feutrés, des salons 1900 chers à Marcel Proust. Son ami Reynaldo Hahn est au demeurant représenté par plusieurs mélodies : l’aérien Rossignol des lilas, mais aussi L’allée est sans fin (cycle des Chansons grises, sur un poème de Paul Verlaine), ou encore le tendre Aimons-nous (poème de Théodore de Banville).

Lors des bis, Véronique Gens offre avec générosité trois pépites à un public conquis et enthousiaste. Elle propose tout d’abord une interprétation de La Vie en rose pleine de suavité, de délicatesse mais aussi de force. Le second rappel permet d’entendre la très émouvante et élégiaque Néère de Reynaldo Hahn, une mélodie du cycle des Études latines (d’après les Poèmes Antiques de Leconte de Lisle) qui n’est pas sans faire songer à un lamento baroque et que l’on ne se lasse pas d’écouter (disque Alpha, 2015).

Hahn, Néère, par Véronique Gens

C’est avec la mélancolique valse chantée des Chemins de l’amour de Francis Poulenc que la soprano prend congé du public. Grâce au talent de Véronique Gens, l’amateur de mélodie se croit transporté, le temps d’une soirée, dans le salon fin-de-siècle de la princesse de Polignac qui fit tant pour la musique. 

Poulenc, Les Chemins de l’amour par Véronique Gens

Les artistes

Véronique Gens, soprano
Susan Manoff, piano

Le programme

Concert du lundi 23 septembre 2019

Mélodies de Gounod, Polignac, Chausson, Lalo, Dubois, Hahn, Duparc, Massenet, Offenbach.

image_printImprimer
Véronique GensSusan Manoff
0 commentaires 0 FacebookTwitterPinterestEmail
Patrice Gay

Patrice Gay est agrégé de Lettres modernes. Après des études de Lettres à l’Université de Clermont-Ferrand, il enseigne en collège, puis en lycée. Il est aujourd’hui professeur de culture générale en classe préparatoire économique à Versailles. Passionné d’opéra, il a conduit de nombreux projets pédagogiques autour d’un spectacle lyrique (Châtelet, Opéra national de Paris, TCE) avec des élèves de lycée (seconde et première) et également avec des étudiants de CPGE technologique.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Disparition tragique d’un papillon dans la lagune vénitienne
prochain post
Feu d’artifice napolitain et italien au Louvre

Vous allez aussi aimer...

LA DAMNATION DE FAUST au TCE : un vide…...

14 novembre 2025

LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau...

13 novembre 2025

Turin – L’ENLÈVEMENT AU SÉRAIL : un harem...

12 novembre 2025

Manuel de Falla à Angers Nantes Opéra : comme...

11 novembre 2025

Les Talens Lyriques dans la série « Il était...

11 novembre 2025

La Messe en ut selon Julien Chauvin au...

9 novembre 2025

L’Écume des jours à l’Opéra de Lille :...

9 novembre 2025

Die Englische Katze à Munich : Minette prima donna

8 novembre 2025

Rouen – L’incomplétude d’un Voyage d’hiver

7 novembre 2025

Aux confins du sublime et de l’abject :...

7 novembre 2025

En bref

  • Les brèves de novembre –

    8 novembre 2025
  • Les brèves d’octobre –

    27 octobre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Serge dans LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau vocal triomphant !
  • Phalippou dans LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau vocal triomphant !
  • Renza dans Intervista al soprano MARIA NOVELLA MALFATTI
  • Luciano barilli dans Intervista al soprano MARIA NOVELLA MALFATTI
  • VILCOSQUI dans La place des femmes dans la musique : « J’accuse ! »

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

LA DAMNATION DE FAUST au TCE :...

14 novembre 2025

LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille :...

13 novembre 2025

Turin – L’ENLÈVEMENT AU SÉRAIL :...

12 novembre 2025