À la une
Les cadeaux de Parpignol pour les fêtes de Noël
Les brèves de décembre –
Crémone, I puritani  : la jeunesse à l’assaut d’un chef-d’œuvre !
Ça s’est passé il y a 200 ans : création...
« Gala lyrique à la française » salle Gaveau – Comme au...
CD – Sisters – Karine Deshayes et Delphine Haidan rendent...
CD – Mademoiselle Hilaire. Lully – Lambert – Cavalli –...
Au Maggio Musicale Fiorentino, la Passion selon saint Matthieu de...
Al Maggio Musicale Fiorentino la Matthäus-Passion di Bach con la...
Rome – Lohengrin, l’œuf et l’argent : la magie selon...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

ProductionCompte renduVu pour vous

Les festivals de l’été – L’Angelica de Porpora, arc-en-ciel pastoral et vocal à Martina Franca

par Gilles Charlassier 20 août 2021
par Gilles Charlassier 20 août 2021
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
1,7K

Crédit photos : © Clarissa Lapolla

Contemporain de la Griselda de Scarlatti, entendue la veille, L’Angelica de Porpora est un avatar exemplaire de l’opéra napolitain, sur le premier livret de Métastase porté à la scène, en 1720, et participe pleinement de l’identité du Festival de Martina Franca, à l’affût des raretés et des partitions oubliées. Cataloguée sérénade, l’œuvre puise la source de son argument dans l’Arioste, traduit dans un langage galant propice à une expression plus pastorale qu’héroïque et une musicalité virtuose et ornementée que le jeune Farinelli n’a pas dû manquer de démontrer lors de ses débuts en public, à quinze ans, aux côtés de gloires de l’époque, Marianna Bulgarelli, dite La Romanina ou le castrat Domenico Gizzi.

Le relatif contraste de la mise en scène de Gianluca Falaschi avec la proposition de Rosetta Cucchi dans la Griselda illustre les contraintes imposées par une intrigue diluée dans la prolixe dialectique des sentiments plutôt que le contrepoint, plus habituel dans une certaine tradition de l’opera seria, entre les raisons du cœur et celles des armes. La minceur dramatique oblige ainsi à une série de variations scénographiques autour d’une immense table de banquet, que l’on devine être celles de noces, pour signifier les épreuves de l’amour et de la fidélité. Sous les lumières habilement modulées par Pasquale Mari, le résultat renouvelle de manière contemporaine la fonction divertissante du spectacle, avec un langage visuel et des couleurs chamarrées qui actualisent certains codes du settecento, et où les masques valsent au gré des retournements d’affects. Les mouvements chorégraphiques réglés par Mattia Agatiello contribuent à restituer la dimension de fable morale de l’ouvrage, mise à l’heure d’une diversité des sexualités qui n’a pas attendu le vingt-et-unième pour s’exprimer, et n’a pas besoin de l’épilogue circonstanciel. La folie d’Orlando fait une chute finale d’une belle efficacité, autant théâtrale que musicale.

La direction à la fois vivante et scrupuleuse de Federico Maria Sardelli à la tête des pupitres de La lira di Orfeo témoigne d’une connaissance approfondie de l’opéra napolitain et des enjeux d’une résurrection scénique d’une œuvre rarement sortie du sommeil des bibliothèques. Le chef italien sait équilibrer avec souplesse les couleurs orchestrales et la fluidité mélodique, et accompagne avec tact l’inventivité des solistes dans les da capo. Dans le rôle-titre, Ekaterina Kakanova fait montre d’une séduction sinueuse au diapason des manœuvres d’Angelica, sans négliger la nervosité de l’expression. En Orlando, Teresa Iervolino impose une opulence androgyne qui condense toute la violence du caractère du chevalier, avec une belle largeur dans l’émission à la mesure de la carrure du personnage, fût-elle tournée en dérision par l’histoire. Face à ce timbre autant voix que théâtre, Paola Valentina Molinari confie à Medoro tous les charmes et les délicatesses du lyrisme, portés par  une évidente beauté dans le chant. Le couple formé par Licori et Tirsi est incarné avec une adéquate complémentarité par Gaia Petrone et Barbara Massaro, témoignant l’un et l’autre d’une jeunesse et d’une fraîcheur parfois relevée d’une touche acidulée qui ne s’avère pas inopportune. La présence ne fait pas défaut au Titiro de Sergio Foresti, dont la tessiture épouse un peu l’éméritat du vieillard. Plus qu’un livret réduit à l’anecdote, c’est le foisonnement napolitain des multiples facettes vocales de la musique de Porpora qui fait le sel d’une redécouverte servie avec un authentique soin musicologique, et justement applaudie.

Les artistes

Angelica : Ekaterina Kakanova
Orlando : Teresa Iervolino 
Medoro : Paola Valentina Molinari
Licori : Gaia Petrone 
Titiro : Sergio Foresti 
Tirsi : Barbara Massaro 

Ensemble La Lira di Orfeo, direction musicale : Federico Maria Sardelli 
Mise en scène : Gianluca Falaschi

Le programme

L’Angelica, serenata à six voix de Nicola Porpora, livret de Métastase, créée à Naples le 20 août 1720.

Festival de Martina Franca,  représentation du 30 juillet 2021.

image_printImprimer
Teresa IervolinoPaola Valentina MolinariFederico Maria SardelliGianluca Falaschi
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Gilles Charlassier

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Les festivals de l’été – Jakub Józef Orlinski : Facce d’amore au Festival de musique ancienne d’Innsbruck
prochain post
UNE MASTER CLASS D’ALEXIA COUSIN !

Vous allez aussi aimer...

Crémone, I puritani  : la jeunesse à l’assaut...

10 décembre 2025

Les cadeaux de Parpignol pour les fêtes de...

10 décembre 2025

« Gala lyrique à la française » salle Gaveau –...

9 décembre 2025

Au Maggio Musicale Fiorentino, la Passion selon saint...

8 décembre 2025

Al Maggio Musicale Fiorentino la Matthäus-Passion di Bach...

8 décembre 2025

Rome – Lohengrin, l’œuf et l’argent : la...

7 décembre 2025

Robinson, enfin !

5 décembre 2025

Cinéma – LUDOVIC – Le film évènement !

5 décembre 2025

Nice : en – bonne – Company de...

5 décembre 2025

Tous sur le podium : les virtuoses de l’ADAMI...

5 décembre 2025

En bref

  • Les brèves de décembre –

    11 décembre 2025
  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Don Giovanni, de Mozart – À Dom e-mots dans KOSTAS SMORIGINAS
  • Josy Santos dans L’Opéra de Liège inscrit le CHAPEAU DE PAILLE DE FLORENCE à son répertoire
  • STEFANI dans Le Chœur de Paris chante Schubert et Pergolesi
  • G.ad. dans Démission de Jean-Louis Grinda, un seul opéra programmé cet été en version de concert… : AVIS DE TEMPÊTE SUR LES CHORÉGIES D’ORANGE
  • Simon De Salmans dans LA WALKYRIE à l’Opéra Bastille : un plateau vocal triomphant !

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Crémone, I puritani  : la jeunesse...

10 décembre 2025

Les cadeaux de Parpignol pour les...

10 décembre 2025

« Gala lyrique à la française » salle...

9 décembre 2025