À la une
Une pléiade de stars pour le Concert des Ambassadeurs Rolex...
Brèves de mai –
Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de l’Opéra Bastille
Lyon, Peter Grimes : Chronique de l’homophobie ordinaire
CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié
Le retour de Riccardo Muti à Turin pour la saison...
Faust version 1859 à Lille : plus intense, plus dramatique...
Ça s’est passé il y a 200 ANS : mort d’ANTONIO...
Milan : IL NOME DELLA ROSA – Le Moyen Âge d’Umberto...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

THOMAS HAMPSON, un retour

par Marc Dumont 30 janvier 2022
par Marc Dumont 30 janvier 2022
© Jiyang Chen
0 commentaires 3FacebookTwitterPinterestEmail
1,8K

La curiosité était au rendez-vous ce vendredi à Strasbourg. Pour plusieurs raisons : c’était l’occasion d’entendre l’Orchestre National de Lyon sous la direction de son nouveau directeur, Nikolaj Szeps-Znaider dont les gazettes disent beaucoup de bien. Et de retrouver le grand Thomas Hampson.

La dernière fois que je l’avais entendu, c’était à l’automne 2017, à l’Opéra Bastille, dans le rôle de Danilo de La Veuve Joyeuse. Je n’avais pas été totalement convaincu par son interprétation, restant sur le beau souvenir de son enregistrement de 1994 aux côtés de Felicity Lott.

Disons d’emblée que ce fut lui qui donna à cette soirée son caractère exceptionnel. Car à 66 ans, le baryton américain a donné une interprétation absolument bouleversante des Quatre chants sérieux de Brahms.
Ce n’était pas gagné d’avance. Non pas en raison de sa voix, puissante, toujours aussi maitrisée et profonde – touchante. Mais à cause de l’arrangement que l’on doit à Detlev Glanert. A l’origine pour piano, l’œuvre en devient méconnaissable. Car le compositeur allemand contemporain n’a pas seulement orchestré la partition brahmsienne. Il l’a parsemée d’interludes purement instrumentaux d’un style très éloigné des couleurs brahmsiennes, donnant une impression d’étrange patchwork musical, où le romantisme est enchâssé dans un flot sonore beaucoup plus contemporain, à l’effectif orchestral fourni et jouant sur le tragique strident des cordes comme des tutti orchestraux. Cela donne une œuvre hybride où il est difficile de se repérer. Pas sûr que ces Quatre chants sérieux y gagnent en force dramatique, alors que les textes sont une réflexion sur la mort et la finitude [1].
Il s’agit d’un moment très particulier dans la vie de Brahms, une de ses toutes dernières œuvres, pour sa si chère amie Clara Schumann. Il puise les textes dans l’Ancien et le nouveau Testament et compose ce cycle au printemps 1896, après avoir été saisi par l’accident cérébral de Clara qui décède quelques jours plus tard. Cette œuvre sombre se termine par un éclat plus lumineux, regardant vers l’espérance de la foi.
Thomas Hampson en a donné une vision profonde, intériorisée. Ce spécialiste du lied, comme de tant de domaines, allant du romantisme lyrique à la comédie musicale de Cole Porter, nous a entraîné dans un implacable voyage introspectif. Il nous a happé par sa diction, son timbre, son charisme – nous interpellant par son interprétation humaine qui allait droit au cœur et à l’âme de chacun.

Le reste du programme, purement instrumental, était, en revanche, bien décevant. Le Prélude de Parsifal qui ouvrait ce programme consacré au « romantisme sacré » n’offrait guère de sortilèges wagnériens, mais mettait à nu le manque de cohésion des pupitres comme le manque de nuances de la direction. Cela se révéla très problématique dans une Septième symphonie de Dvorak menée à la serpe par Nikolaj Szeps-Znaider. La petite harmonie manquait de subtilité, les cuivres de nuances, l’ensemble de gradation dans les phrasés. Le chef, à l’origine un fabuleux violoniste, ne semble pas préoccupé par le moelleux des phrases lyriques de Dvorak, mais beaucoup plus par le clinquant d’un orchestre rendu trop agressif. Une Septième sans âme, à des années lumières du message musical distillé par Thomas Hampson.

—————————————-
[1] On peut en écouter ici l’interprétation de Matthias Goerne avec l’Orchestre de la RAI sous la direction de Semyon Bychkov, en concert en 2012.

Les artistes

Baryton : Thomas Hampson
Orchestre National de Lyon, direction : Nikolaj Szeps-Znaider

Le programme

Wagner, Prélude de Parsifal
Brahms/Glanert, Quatre chants sérieux
Dvorak, Symphonie n°7

Concert donné au palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg, le 20 janvier 2022

image_printImprimer
0 commentaires 3 FacebookTwitterPinterestEmail
Marc Dumont

Passionné par l’Histoire et la Musique, Marc Dumont a présenté des centaines de concerts et animé de multiples émissions à Radio France de 1985 à 2014. Il se consacre à des conférences et animations, rédige actuellement un livre où Musiques et Histoire se croisent sans cesse, et propose des « Invitations aux Voyages », qui sont des rencontres autour de deux invités, en vidéo.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Ariane et Barbe-Bleue à l’Opéra de Lorraine : Rééduque ton porc !
prochain post
Red Waters à Rennes – Un opéra entre deux eaux

Vous allez aussi aimer...

Une pléiade de stars pour le Concert des...

12 mai 2025

Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza

12 mai 2025

Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de l’Opéra Bastille

11 mai 2025

Lyon, Peter Grimes : Chronique de l’homophobie ordinaire

11 mai 2025

Faust version 1859 à Lille : plus intense,...

7 mai 2025

Milan : IL NOME DELLA ROSA – Le Moyen...

5 mai 2025

Florence, 87e Festival del Maggio Musicale Fiorentino :...

5 mai 2025

Firenze, 87° Festival del Maggio Musicale Fiorentino: un...

5 mai 2025

Le Freischütz en version de concert au TCE :...

5 mai 2025

Naples : Attila de chair et de feu !

3 mai 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    12 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman
  • Stéphane Lelièvre dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Bernet Yannick dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Une pléiade de stars pour le...

12 mai 2025

Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son...

12 mai 2025

Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de...

11 mai 2025