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Les festivals de l’été –
Ouverture du FESTIVAL INTERNATIONAL DE BEAUNE : Purcell par les Gabrieli Consort and Players

par Sabine Teulon Lardic 11 juillet 2023
par Sabine Teulon Lardic 11 juillet 2023
© Sabine Teulon-Lardic
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L’ouverture du 41e Festival international de Beaune est placée sous les auspices d’Henry Purcell. Les Gabrieli Consort and Players font vibrer les voutes de la basilique Notre-Dame : Hail, Bright Cecilia ! De beaux présages pour les douze soirées échelonnées en juillet.

Atout Purcell

En ouverture de la 41e édition du Festival international d’opéra baroque et romantique de Beaune, choisir un concert dédié à Purcell outrepasse la reconnaissance du génie de l’Orpheus britannique. Depuis des décennies, les Gabrieli Choir, Consort and Players sont les passeurs expérimentés de son œuvre, sous la direction de Paul McCreesh, notamment au festival de Beaune.  

Par ailleurs, ce soir, les anthems des Funérailles et l’Ode à Sainte Cécile symbolisent l’hommage rendu à Kader Assissi, feu le directeur du Festival. Est-ce pour ces raisons que la première partie est d’une beauté crépusculaire dans l’enchaînement de pièces conduisant aux Funeral sentences ? L’émotion saisit l’auditoire dès la déploration de Let mine eyes run down with tears (Les larmes coulent de mes yeux nuit et jour). Soutenus par deux puissants théorbes et l’orgue, cinq chanteurs impriment élans et retombées au gré de leurs entrées en imitation. Puis, la musique des funérailles de la Reine Mary, O dive custos, isole deux soprani aériennes (Mhairi Lawson, Zoe Brookshaw) sur des entrelacs italianisants avant de chuter sur une figuration de la mort (chromatisme descendant). La manière dont Paul McCreesh sculpte sons et nuances dans les deux Funeral sentences est un miracle en actes, d’autant qu’il dirige le concert sans partition. Les solistes chanteurs et les trois instruments sont ici rejoints par le chœur : Purcell joue sur leurs entrées différées ou leur réunion pour dynamiser la quête de réconfort religieux que porte le texte. Cependant, cette première partie trouve une autre issue que celle funèbre : l’exultant Alleluia, délivré par le contre-ténor Tim Mead, est un pur ravissement tant la flexibilité des mélismes, conduits d’un seul souffle, survole les cimes.

L’Ode à Sainte Cécile, patronne des musiciens

Lorsque Henry Purcell s’éteint précocement, le 20 novembre 1695, c’est veille de Cecilia’s Day, la patronne que les britanniques honorent avec faste. Hail, Bright Cecilia ! (Z. 328), troisième ode à Sainte-Cécile de Purcell, date de 1692. L’ampleur chorale et instrumentale est à son apogée. Aussi, les instrumentistes remplissent à présent le chœur de la Basilique, en sus des chanteurs surélevés au fond : un véritable tableau baroque de Sainte-Cécile ! Dès lors, la « Wondrous Machine », tel que le livret anglais de Nicholas Bray décrit la puissance musicale, est en marche. Six solistes et le chœur livrent les numéros vocaux, tandis que l’Ouverture triomphale (en 6 volets) est scandée par les joyeux éclats de trompettes et timbales. La dynamique vibrionnante du Gabrieli Choir éclate dans le chœur initial d’acclamations (Hail, Bright Cecilia !), et plus tard dans l’exaltant « L’âme du monde ! » (Soul of the World). Sous la plume de Purcell et du librettiste, les effets descriptifs valorisent tour à tour « L’Orgue, instrument noble », « Le violon aérien », « la viole charmeuse », « la flûte langoureuse », « les trompettes martiales », soit un terrain de jeu(x) pour d’excellents instrumentistes. Parmi les airs solistes, nous élisons « Wondrous Machine » (sur basso ostinato), scandé par l’impressionnante basse Ashley Riches, ainsi que la « Nature’s Voice » transmise par le timbre céleste de Jeremy Budd (ténor).

L’ensemble est magnifié par l’acoustique romane qui ménage les vides et les pleins, sans réverbération. Aussi, l’auditoire, qui remplit les travées de l’édifice roman, acclame les musiciens. Lors de la sortie, les illuminations sur la façade de la Basilique ne sont pas de trop pour prolonger l’enchantement de la soirée.

Pour les 4 week-ends du Festival en juillet, consulter : https://www.festivalbeaune.com/programmation-2023/

Les artistes

Gabrieli Consort, Choir and Players, dir. Paul McCreesh

Solistes chanteurs : Mhairi Lawson, Zoe Brookshaw, Lauren Lodge Campbell (soprani), Tim Mead (contre-tenor), Jeremy Budd, Matthew Long (ténors), Bob Davies, Ashley Riches (basses).

Le programme

Henry Purcell
Let mine eyes run down with tears Z. 24 ; O dive custos Z. 504 ; Funeral sentences Z. 17, Z. 2 ; Alleluia ; Hail, Bright Cecilia ! Z. 328.
Festival international Opéra baroque & romantique de Beaune, représentation du vendredi 7 juillet 2023.

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Tim MeadGabrieli ConsortPaul McCreeshMhairi LawsonZoe BrookshawJeremy BuddAshley Riches
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Sabine Teulon Lardic

Sabine Teulon Lardic est chercheure à l'université de Montpellier 3. Spécialiste de l'opéra-comique du XIXe siècle et des spectacles lyriques dans les Théâtres de plein air (XIXe-XXIe siècles), elle a collaboré aux volumes collectifs de Carmen Abroad (Cambridge Press), The Oxford Handbook of the Operatic Canon (Oxford Press), Histoire de l'opéra français, t.3 (Fayard, 2022). Elle signe également des articles pour les programmes de salle (Opéra-Comique, Opéra de Montpellier) ou la collection CD du Palazzetto Bru Zane.

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