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Festival de Saint-Denis : croquer la pomme avec Benjamin Appl !

par François Desbouvries 19 juin 2023
par François Desbouvries 19 juin 2023
© Lars Borges, Sony Classical
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1,9K

Ce dimanche 18 juin, Benjamin Appl a invité les amateurs de lieder et de mélodies à venir croquer la pomme avec lui à l’occasion d’un concert dont le programme a été conçu autour des notions de « fruit défendu », tentation et chute, interdit et désobéissance, Bien et Mal. La récolte, à l’issue du concert se révèle entre dense et extrêmement variée puisqu’au hasard des vergers visités, Benjamin Appl nous aura fait goûter des fruits anglais (Roger Quilter), français (Reynaldo Hahn, Gabriel Fauré, Francis Poulenc…), norvégien (Edvard Grieg), allemands (Franz Schubert, Robert Schumann, Hugo Wolf, Fanny Hensel, Kurt Weill…), autrichien (Gustav Mahler, Hanns Eisler), italien (Leonello Casucci) ou américain (Jake Heggie). Le baryton fait ainsi preuve d’un éclectisme étonnant, passant avec une facilité déconcertante de la chanson populaire aux lieder romantiques, de la musique contemporaine à l’impressionnisme français ou au quasi cabaret.

Nous aurons ainsi découvert Benjamin Appl dans un registre autre que le répertoire allemand, dans lequel, personnellement, nous le connaissons essentiellement. Nous aurons retrouvé, dans les langues anglaise et française, les mêmes qualités de clarté dans la diction qui rendent tous les textes d’une intelligibilité incroyable. « J’ai l’impression, quand je chante des lieder, de communiquer avec chaque personne de la salle… », avait confié le chanteur à Nicolas Matthieu lors d’une interview accordée en octobre 2022 pour Première Loge. C’est très exactement l’impression que nous aurons eue ce dimanche après-midi. En dépit de la taille (relativement grande) de la Maison d’éducation de la Légion d’honneur dans laquelle a eu lieu le concert, Benjamin Appl sait créer un lien immédiat et comme personnel avec l’auditeur, et établit une complicité qui donne cette précieuse et rare impression qu’il ne chante que pour vous seul.

Le récital fait l’objet d’une construction soigneusement pensée, qui prend corps par une mise en espace lors des pièces qui ouvrent et ferment le concert : Benjamin Appl commence par chanter a cappella, du haut d’une corniche située derrière les spectateurs, donnant l’impression que le chant provient du Paradis. Il regagnera cette place à la toute fin du cycle, mais cette fois ci le Paradis est définitivement fermé au commun des mortels, ce qu’une participation amicale de Dieu lui-même, qui ouvre brutalement une porte de la salle par un violent coup de vent (clin d’œil de la météo orageuse de ce jour…), nous rappelle cruellement !

© Festival de Saint-Denis-Christophe Fillieule

Vocalement, la prestation de Benjamin Appl est en tout point remarquable. On ne sait qu’admirer le plus, de la parfaite maîtrise du souffle et du chant legato, de l’expressivité, fruit non seulement d’une constante attention au texte, mais aussi de l’utilisation de moyens purement musicaux (effets de contraste, suavité de la nuance piano), de la puissance dramatique qu’il confère à certaines pages (saisissant Gretchen am Spinnrade !), de la maîtrise d’une tessiture très ample, les aigus étant particulièrement faciles. D’une manière générale, l’impression qui se dégage du chant de Benjamin Appl est celle d’une incroyable facilité, le baryton chantant tout simplement comme d’autres parlent…

Benjamin Appl était accompagné de son complice habituel James Baillieu, avec qui il a notamment enregistré une superbe Winterreise, chroniquée par Marc Dumont (Appassionato Première Loge). L’entente artistique entre les deux interprètes est totale, l’un comme l’autre relançant constamment le dialogue et apportant sa pierre à ce qui apparaît une véritable co-construction musicale bien plus qu’un simple accompagnement pianistique se superposant au chant.

Pour apprécier par vous-même l’originalité de ce programme et la qualité de cette interprétation, vous pouvez vous procurer le CD Forbidden Fruit, paru chez Alpha – Classics.

Les artistes

Benjamin Appl, baryton

James Baillieu, piano

Le programme

Forbidden fruit – Dans le jardin d’Eden

Anonyme
I will give my Love an Apple
Gabriel Fauré
In Paradisum (1888)
Hugo Wolf
Ganymed (1891)
An die Geliebte
(1888)
Und willst du deinen Liebsten sterben sehen
(1891)
Kurt Weill
Youkali (1935)
Francis Poulenc
L’Offrande (1926)
Couplets bachiques (1926)
Le Serpent
(1926)
Reynaldo Hahn
A Chloris (1913)
Richard Strauss
Das Rosenband (1898)
Roger Quilter
Now Sleeps the Crimson Petal (1947)
Claude Debussy
La Chevelure (1898)
Arnold Schönberg
Seit ich so viele Weiber sah (1901)
Edvard Grieg
To a Devil (1900)
Leonello Casucci
Just a Gigolo (1929)
Fanny Hensel
Die Nonne (1830)
Lothar Brühne
Kann denn Liebe Sünde sein (1938)
Jake Heggie
The Snake (1996)
Franz Schubert
Heidenröslein (1815)
Gretchen am Spinnrade
(1808)
Hanns Eisler
Ballade zum Paragraphen 218 (1930)
Robert Schumann
Lorelei (1843)
Frühlingsnacht
(1840)
Wer nie sein Brot mit Tränen ass
(1849)
Gustav Mahler
Urlicht (1895)

Récital donné à la Maison d’éducation de la Légion d’honneur (Festival de Saint-Denis) le dimanche 18 juin 2023.

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Benjamin ApplJames Baillieu
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François Desbouvries

Scientifique de formation et de profession (il est enseignant-chercheur en mathématiques appliquées), François Desbouvries n’en est pas moins passionné par l’art : la littérature, la peinture, et bien sûr... la musique en général, et l’opéra en particulier. Il fréquente assidûment les salles de concerts et d’opéras depuis une trentaine d’années, et n’a de cesse de faire partager sa passion, notamment via le site Première Loge dont il a rejoint l’équipe de rédaction en janvier 2020.

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