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MARIA CALLAS – 100 ans, 100 rôles
I. LES ANNÉES D’ÉTUDES (1938-1940)

par Stéphane Lelièvre 13 février 2023
par Stéphane Lelièvre 13 février 2023
© D.R.
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3,8K

À l’occasion du centenaire Callas, Première Loge évoque l’intégralité des rôles – ou partitions – abordés par Maria Callas au cours de sa carrière, de 1938 à 1969. Chaque rôle est illustré par un extrait audio et/ou vidéo, interprété par Callas (pas nécessairement l’année même où elle aborda l’œuvre) – ou par une autre chanteuse lorsqu’aucun enregistrement de Callas ne nous est parvenu. 

Voyez ici notre dossier consacré à la chanteuse, et nos « 10 raisons d’aimer Maria Callas » !

Légende :

_____________ : œuvres chantées intégralement, sur scène et parfois au disque

_____________ : œuvres chantées en extraits, sur scène (en récital) et/ou au disque

_____________ : œuvres chantées intégralement, au disque uniquement

ET AUSSI...

II. Premiers engagements professionnels

III. Les années de gloire

IV. L'incandescence tragique

V. Le crépuscule de la Divine

1938-1940 : les années d'études

Premier épisode de notre feuilleton consacré à Maria Callas, où l’on découvrira, grâce au témoignage de sa professeure Elvira de Hidalgo, que la jeune Maria était une travailleuse acharnée, et qu’elle était capable d’aborder les répertoires et les styles les plus divers, du grand opéra français au romantisme allemand via le vérisme italien !

Interview d'Elvira de Hidalgo (en français), L'invité du dimanche, 20 avril 1969

1938

1. Agathe
Weber, Le Freischütz (Athènes Parnassos Hall)
« Leise, leise… »

Il peut paraître surprenant de commencer cette liste des rôles de Callas par un extrait du Freischütz… C’est pourtant l’œuvre avec laquelle s’ouvrit son tout premier récital donné en tant qu’étudiante au Parnassos Hall d’Athènes. Elle retrouvera Weber l’année suivante pour un extrait d’Oberon.

"Leise, leise..." par Gundula Janowitz (1967)

2. La Reine de Saba
Gounod, La Reine de Saba (Athènes Parnassos Hall)
« Plus grand dans son obscurité »
Seconde rareté dans le répertoire callassien. Un air (ici interprété par Régine Crespin) qu’à notre connaissance la chanteuse n’abordera qu’à l’occasion de ce concert.

3.  Floria Tosca
Puccini, Tosca (Athènes Parnassos Hall)
« Vissi d’arte »

Dans son tout premier récital, Callas aborde Tosca,  un rôle qui, avec Norma, la suivra toute sa carrière.  Ce sera même avec ce rôle qu’elle apparaîtra une dernière fois sur scène dans un opéra donné intégralement, à Londres, pour une ultime représentation donnée le 5 juillet 1965. 

Écoutons-la dans le « Vissi d’arte » chanté en 1958 au Palais Garnier pour ses débuts (enfin !!) à l’Opéra de Paris.

1939

4. Santuzza
Mascagni, Cavalleria rusticana (Olympia Théâtre, Athènes)

Le 22 mai 1939, Callas chante le chef-d’œuvre de Mascagni aux côtés d’autres élèves du Conservatoire d’Athènes. Elle gravera le rôle en 1953 pour EMI sous la direction de Tullio Serafin

“Voi lo sapete, o mamma” (Choeurs et orchestre de la Scala, dir Tullio Serafin, 1953)

5. Giulietta
Offenbach, Les Contes d’Hoffmann (Parnassos Hall, Athènes)

Lors d’un nouveau récital donné au Parnassos Hall (le 22 mai), Callas interprète la Barcarolle des Contes d’Hoffmann. Il s’agira de sa seule incursion en terres offenbachiennes, même si bien plus tard (en 1957), l’Opéra de Dallas lui proposera d’interpréter les trois rôles féminins du chef-d’œuvre d’Offenbach – proposition qu’elle déclinera.

Anna Netrebko et Elina Garanca interprètent la Barcarolle des Contes d'Hoffmann

6. Reiza
Weber, Obéron (Athènes Parnassos Hall)
“Ocean!”
Après Le Freischütz, il s’agit de la deuxième incursion de Callas en terres romantiques allemandes. Mais si Callas ne chantera plus Agathe, cet air d’Oberon sera mis plusieurs fois au programme de ses récitals, et elle le gravera également en studio pour EMI en 1963.

"Ocean! thou mighty monster!" - 1963, Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire de Paris, dir. Nicola Rescigno.

7. Aida
Verdi, Aida (Athènes Parnassos Hall)

Trois extraits, trois facettes du génie de Callas : en 1950, Callas, disposant de moyens phénoménaux et dans une forme absolument éblouissante, participe, à Mexico, à une soirée électrisante entre toutes et couronne le finale du II d’un contre-mi bémol chanté à pleine voix ! Cinq ans plus tard, elle grave le rôle dans son intégralité sous la baguette de Serafin, avec un parfait équilibre entre beauté vocale et émotion. Son adieu à la vie, dans le duo final chanté avecRichard Tucker, est particulièrement émouvant. Enfin en 1964, alors que ses moyens vocaux ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, elle décide sur un coup de tête de graver le « Ritorna vincitore » du premier acte après en avoir entendu l’interprétation de Régine Crespin et Georges prêtre – qu’elle juge parfaitement inadaptée. La voix est déchirée, le vibrato plus vraiment contrôlé, mais Callas, survoltée, délivre une interprétation bouleversante et hautement tragique de cette page !

Finale de l'Acte II, Mexico, 1950 (dir. Guido Picco)
Duo final ("O terra, addio"), avec Richard Tucker (dir. T. Serafin) - 1955
Duo final ("O terra, addio"), avec Richard Tucker (dir. T. Serafin) - 1955

8. Thaïs
Massenet, Thaïs (Athènes Parnassos Hall, 23 mai)
« Dis-moi que je suis belle »

Une curiosité – et une rareté – dans le répertoire de Callas qui, à notre connaissance, n’interprétera plus jamais – du moins en public –  cet air, ici chanté par Marina Rebeka. 

9.  Amelia
Verdi, Un bal masqué (Olympia théâtre, Athènes)
“Morro, ma prima in grazia”

Dès 1939, lors d’un concert donné dans la cadre de ses études, Callas aborde le rôle d’Amelia ans Un ballo in maschera, dont elle chantera tout le troisième acte.
Elle gravera le rôle dans son intégralité pour EMI en 1956, et surtout l’interprétera sur scène à la Scala en 1957 : une soirée de légende, où Callas, dans une forme éblouissante, est entourée de partenaire (presque) tous à sa hauteur (Gavazzeni, di Stefano, Bastianini).

1940

10. Norma
Bellini, Norma (Odéon Concert Hall, Athènes)

Dès 1940, toujours à l’occasion d’un concert donné à Athènes alors qu’elle est encore étudiante, Callas aborde “le rôle des rôles” en chantant avec une collègue le “Mira, o Norma” du second acte. Norma ne la quittera plus : avec Tosca, ce rôle l’accompagnera toute sa carrière, de sa première incarnation scénique en 1948 à Florence aux ultimes et tristes représentations parisiennes : le 29 mai 1965, épuisée, elle abandonnera la représentation au milieu du second acte et ne chantera plus d’opéra intégral sur scène. Comme si avec Norma, Callas perdait toutes ses raisons de chanter…

Écoutons-là dans le splendide “Casta diva” filmé à Rome en 1957 – plutôt que dans sa très belle prestation parisienne de 1958, hélas gâchée par l’ahurissant décalage du chœur, rivé à sa partition et incapable de chanter en mesure la mélodie pourtant très simple qui sépare les deux couplets de l’aria !
Et retrouvons-la également dans le début de l’acte II, chanté à Rome  en 1955 : elle y délivre un bouleversant “Teneri figli”, chanté sur le souffle, où sa voix, mouillée de larmes, prête à se briser sur un sanglot, semble porter en elle tout le désespoir du monde.

“Casta diva”, Rome, 1957
"Teneri figli", Rome, 1955

11. Gioconda
Ponchielli, La Gioconda (Radio station, Athènes)
“Suicido!”

Au cours du même concert donné à l’Odeon Concert Hall, Callas chante un duo extrait de La Gioconda. C’est la première fois qu’elle aborde le chef-d’œuvre de Ponchielli, avec lequel elle remportera son premier grand succès international sept ans plus tard, le 3 août 1947, aux Arènes de Vérone. Callas gravera l’œuvre deux fois au disque : un première fois pour Cetra en 1952, une seconde en 1959, pour Emi. C’est de ce dernier enregistrement qu’est tiré le “Suicido !” ci-dessous – un air que Callas conservera jusque dans ses ultimes tours de chant : elle  le chantait encore à Paris, quatre ans avant sa disparition, dans un récital donné au Théâtre des Champs-Élysées le 8 décembre 1973.

“Suicido ”, 1959

12. Suor Angelica
Puccini, Suor Angelica (Odeon Concert Hall, Athènes)
“Senza mamma”

De Suor Angelica, Callas possédait tout à la fois la force et la fragilité, le lyrisme éperdu, la révolte désespérée… Pourtant, elle ne chanta le rôle intégralement qu’en cette unique occasion, à l’Odeon Concert Hall d’Athènes en 1940, alors qu’elle suivait toujours l’enseignement d’Elvira de Hildalgo. Elle intégrera cependant le célèbre “Senza mamma” à sa galerie d’héroïnes pucciniennes dans l’album gravé pour EMI en 1954.

"Senza mamma", 1954
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Maria Callas
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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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