À la une
Les cadeaux de Parpignol pour les fêtes de Noël
Ça s’est passé il y a 100 ans : création du...
Stiffelio triomphe à Plaisance et commence son voyage en terres...
Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo viaggio nelle...
LEONARDO SINI
Les brèves de décembre –
Partenope : Morricone, au-delà du cinéma, dans un opéra-oratorio pour...
Se préparer à Un ballo in maschera, Opéra de Paris...
PAATA BURCHULADZE : trois mois déjà…
Naples, Medea : de Cherubini à Lars von Trier
Il aurait 100 ans aujourd’hui : André Turp
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

CDMédiathèque

Itinéraire d’une étoile filante – Ariel Daunizeau (CD Malibran)

par Laurent Bury 28 août 2022
par Laurent Bury 28 août 2022
0 commentaires 3FacebookTwitterPinterestEmail
2,4K
Les artistes

Ariel Daunizeau, soprano
Orchestres dirigés par Pierre Dervaux, Jean-Claude Hartemann et Robert Benedetti.
Monique Paubon, Jeanine Reiss, piano

Le programme

Extraits d’opéras : Thaïs, Madame Butterfly, Les Noces de Figaro, La Chauve-Souris, La Vie de bohème, Mireille, Hérodiade. 
Mélodies : L’Invitation au voyage, Extase, lamento, Chanson triste, Ave Maria.

1 CD Malibran (enregistrements : 1965-1970)

 

C’était au temps où la télévision française s’intéressait assez à l’art lyrique pour réaliser ses propres films d’opéra, ou pour proposer des émissions qui faisaient le bonheur de nos arrière-grand-mères, dont l’ORTF confiait la présentation au compositeur Pierre Petit, par exemple. C’était au temps où l’Opéra de Paris avait sa propre troupe, réunissant majoritairement des artistes français et capables de tenir les grands rôles du répertoire. C’est à ce temps bien révolu que renvoie le nouveau disque du label Malibran, consacré à la soprano Ariel Daunizeau (1930-1994), dont la carrière fut trop tôt interrompue par une maladie qui l’obligea à se consacrer à l’enseignement. Engagée en 1965 par la première scène nationale, elle s’illustra surtout dans ce qui était alors encore le répertoire de l’Opéra-Comique : Thaïs, Bohème, Les Contes d’Hoffmann… Une plastique avantageuse lui avait permis de gagner d’abord sa vie en tant que mannequin, et il est certain que son physique fut un atout pour les opéras télévisés, tournés en studio, dont nous parlions plus haut. Mais ce que révèle le disque Malibran, c’est qu’Ariel Daunizeau avait aussi une voix tout à fait à la hauteur des exigences des grands rôles qui lui furent alors confiés en France et en Europe.

La plupart des extraits que l’on entend dans ce programme viennent de la télévision, sans laquelle il ne nous resterait sans doute aucun témoignage de l’art d’Ariel Daunizeau. Cela signifie hélas qu’il faut s’accommoder d’orchestres de seconde zone – mais aux couleurs typiquement françaises, dans les vents notamment – dirigés d’une baguette éléphantesque – c’est particulièrement sensible pour le premier air de la comtesse des Noces de Figaro, pour le duo de l’Oasis de Thaïs (Pierre Dervaux, pourtant…). Il faut aussi tolérer des partenaires médiocres : Jacques Mars est un Athanaël pataud, sans flamme, et Bernard Muracciole est un Jean poids-plume dans Hérodiade. Le mélomane d’aujourd’hui sera sans doute dépaysé par ces versions françaises systématiques, où brille la déclamation impeccable d’Ariel Daunizeau. Car c’était aussi le temps où l’on savait dire autant que chanter, avec une majesté du phrasé qui déconcerte un peu pour les « petites femmes » de Puccini, mais qui fait absolument merveille dans notre répertoire national.

Mireille convaincante, superbe Thaïs et belle Salomé, parfaitement à l’aise dans l’opérette, comme en témoigne la Czardas de La Chauve-Souris, Ariel Daunizeau montre aussi qu’elle était capable de servir admirablement l’univers de la mélodie. Le disque se termine sur un bouquet d’œuvres de Duparc dans lesquelles on est heureux d’entendre une grande voix d’opéra qui sait aussi alléger son émission dès qu’il le faut. Un conseil d’ami : si vous vous êtes laissé envoûter par la belle interprétation de la « Chanson triste », évitez la plage suivante, la dernière du disque. Cet « Ave Maria » de Gounod accompagné par un orgue Hammond, avec ses dernières notes dignes de Charly Oleg dans Tournez, manèges, dépare un programme qui laisse rêveur quant à la haute tenue de l’école de chant français à l’époque où la troupe de l’Opéra fut supprimée.

image_printImprimer
0 commentaires 3 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Bal tragique à Lisbonne
prochain post
Jonathan TETELMAN, Arias : un CD en forme de (séduisante) carte de visite

Vous allez aussi aimer...

CD – Lucia di Lammermoor : la confirmation...

18 décembre 2025

CD – Sisters – Karine Deshayes et Delphine...

8 décembre 2025

CD – Mademoiselle Hilaire. Lully – Lambert –...

8 décembre 2025

CONFIDENZE : Nicolò Balducci et Anna Paradiso redonnent...

29 novembre 2025

In Search of Youkali, mélodies de Kurt Weill...

28 novembre 2025

ARTEMISIA, par François Cardey et l’Ensemble Agamemnon –...

26 novembre 2025

CD – Au salon de JoséphineLes plaisirs de...

15 novembre 2025

CD – Psyché d’Ambroise Thomas ? Un joyau !

9 novembre 2025

CD – Die Nacht is vorgedrungen – Noël...

7 novembre 2025

CD – Véronique Gens, Les divas d’Offenbach

21 octobre 2025

Humeurs

  • PAATA BURCHULADZE : trois mois déjà…

    21 décembre 2025

En bref

  • Les brèves de décembre –

    23 décembre 2025
  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Renza dans Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo viaggio nelle terre verdiane
  • Curial dans Les Noces de Figaro à Garnier : un opéra déconstruit
  • Guermantes dans PAATA BURCHULADZE : trois mois déjà…
  • Cacoton dans FORTUNIO, Messager (1907) – dossier
  • Jean Leprince dans CD –  Tenebris d’Alexandre de Villeneuve. Un passionnant programme d’un compositeur sorti des ténèbres

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

CD – Lucia di Lammermoor :...

18 décembre 2025

CD – Sisters – Karine Deshayes...

8 décembre 2025

CD – Mademoiselle Hilaire. Lully –...

8 décembre 2025