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CD – La Fille de Madame Angot : Inc’oyable ? Me’veilleuse !

par Laurent Bury 21 octobre 2021
par Laurent Bury 21 octobre 2021
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Dernier né de la série « Opéra Français » du Palazzetto Bru Zane, La Fille de Madame Angot sort demain, le 22 octobre. Quand on sait à quel point Alexandre Dratwicki est attaché aux « r » roulés dans le répertoire français, il y a un certain piquant à ce que l’institution dont il est le directeur artistique se soit intéressée à une œuvre qui met à l’honneur l’élision des « r » adoptée par les cercles à la mode sous le Directoire, où « les conspi’ateu’s » portent « pe’’uque blonde et collet noi’ ».

Il était temps

La Fille de Madame Angot comptait déjà au moins deux intégrales au disque, l’une de 1958 affichant Gabriel Bacquier en Pitou et Suzanne Lafaye en Mlle Lange, l’autre datant de 1973, avec Mady Mesplé dans le rôle-titre, sans oublier une sélection d’extraits dirigée en 1957 par Jésus Etcheverry avec, outre Claudine Collart et Henry Legay, deux sociétaires de la Comédie-Française, Mathilde Casadesus en Amaranthe et Jacques Charon en Trénitz. Autrement dit, un demi-siècle s’étant écoulé depuis le dernier enregistrement, il n’était donc pas superflu de se pencher à nouveau sur la partition la plus célèbre de Charles Lecocq, avec un soin musicologique qui ne lui avait été jamais accordé : retour à l’orchestration originale, celle de la création mondiale à Bruxelles de décembre 1872, moins lourde que la version parisienne de février 1873, sans oublier d’inclure à la fin du second CD la variante parisienne pour deux morceaux, dont le fameux « duo patriotique » entre Lange et Pitou. Surnommé le « Meyerbeer de la Renaissance », Lecocq s’y révèle fin musicien, habile à choisir les timbres instrumentaux et à mener des ensembles dans la meilleure tradition de l’opéra-comique. Les dialogues ont été raccourcis : il y aurait eu la place d’en conserver plus, puisque les deux galettes ne durent que 110 minutes au total, mais sans doute ne fallait-il pas trop exiger d’artistes n’ayant jamais tenu en scène les rôles qu’ils interprètent ici.

Un cast typiquement PBZ

À la tête de l’Orchestre de chambre de Paris, Sébastien Rouland ne précipite jamais les tempos, soucieux à juste titre de mettre en valeur l’élégance de cette œuvre qu’on regrette de ne pas avoir revu dans la capitale depuis plusieurs décennies. Par rapport au concert de juin, les micros restituent toute la présence souhaitable au Chœur du Concert Spirituel, relégués en fond de scène au Théâtre des Champs-Elysées. Autour d’Anne-Catherine Gillet, Clairette irréprochable et pétillante d’esprit, dont c’est sauf erreur la première collaboration avec le Palazzetto Bru Zane, la distribution aligne toute une série d’habitués. Cela fait ainsi quelque temps que Véronique Gens s’encanaille délicieusement dans des productions estampillées PBZ : qui d’autre qu’elle pour aussi noblement incarner Mademoiselle Lange ? Face à ces dames, deux ténors qui, eux aussi, participent de plus en plus fréquemment aux recréations d’opéra français menées par le PBZ, aux voix idéalement contrastées, le très éthéré Artavazd Sargsyan en Pomponnet et le nerveux Mathias Vidal en Pitou. Mathieu Lécroart est un Larivaudière plein de verve, excellent acteur dans le texte parlé. Avec le PBZ, Ingrid Perruche est abonnée aux rôles de caractère et c’est logiquement à sa truculence qu’échoient les fameux couplets du premier acte retraçant l’histoire de Madame Angot. Flannan Obé marque de sa personnalité l’Incroyable Trénitz, Antoine Philippot et David Witczak assurant les divers seconds rôles masculins.

La preuve est faite que, non content de nous révéler bien des trésors en premier enregistrement mondial, le Palazzetto Bru Zane est aussi capable de nous offrir de nouvelles gravures d’œuvres bien connues, mais où notre époque peut, d’un regard neuf, dissiper le spectre de la ringardise. Incroyable ? Merveilleux !

Les artistes

Clairette Angot : Anne-Catherine Gillet
Mademoiselle Lange : Véronique Gens
Amaranthe, Babette, Javotte : Ingrid Perruche 
Ange Pitou : Mathias Vidal
Pomponnet : Artavazd Sargsyan
Larivaudière : Mathieu Lécroart
Trénitz : Flannan Obé
Louchard : Antoine Philippot
Cadet, un Incroyable, un Officier : David Witczak

Orchestre de Chambre de Paris, Chœur du Concert Spirituel, dir. Sébastien Rouland.

Le programme

La Fille de Madame Angot

Opéra-comique en trois actes de Charles Lecocq, livret de Clairville, Paul Siraudin et Victor Koning, créé le 4 décembre 1872 aux Fantaisies-Parisiennes de Bruxelles. 

2CD + un livre de 180 pages, Palazzetto Bru Zane, octobre 2021.

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Mathias VidalPalazzetto Bru ZaneAnne-Catherine GilletLecocq
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Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

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