À la une
Diva ma non troppo : le public du festival de Froville...
Dans le labyrinthe des opéras de RIMSKI-KORSAKOV
À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
Job, le procès de Dieu : création d’un opéra engagé et...
Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »
La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de vous !
Brèves de juin –
Découvrez la saison 25-26 de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille dans la...
Dernière saison d’Alain Surrans à ANGERS-NANTES OPERA
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

L’éclat du REQUIEM de Verdi sous la baguette de Michele Spotti

par Aurélie Mazenq 22 janvier 2025
par Aurélie Mazenq 22 janvier 2025

© Christian DRESSE

© Christian DRESSE

© Christian DRESSE

© Christian DRESSE

© Christian DRESSE

0 commentaires 7FacebookTwitterPinterestEmail
732

Dimanche 19 janvier, l’Opéra de Marseille a accueilli une interprétation remarquée du Requiem de Verdi, qui n’y avait pas été donné depuis 2009.  Michele Spotti, talentueux directeur musical de l’Opera de Marseille dirigeait pour la première fois cet ouvrage. Véritable chef-d’œuvre du répertoire sacré, cette œuvre illustre autant la ferveur religieuse que le théâtre dramatique si cher au compositeur italien.

Composé partiellement, d’abord pour Rossini, puis finalisé en hommage à Alessandro Manzoni, le Requiem de Verdi transcende sa vocation mémorielle pour devenir une œuvre profondément humaine. Michele Spotti, tout en respectant cette double dimension, a su insuffler une vision personnelle à cette fresque sonore. Il illustre à nouveau son aptitude à rassembler les équipes autour d’une œuvre dont il maîtrise pleinement les rouages et la dynamique. Le jeune chef italien chante chaque note, chaque mot du texte. Il vibre, respire et communique avec ses musiciens dans un enthousiasme clairement palpable.

La direction de Michele Spotti, à la tête d’un orchestre en grande forme et de chœurs parfois inégaux malgré un bel investissement, offre une dramaturgie soigneusement construite où les silences étaient aussi puissants que les déferlements orchestraux. La précision des cordes, le souffle puissant des cuivres et la gravité des percussions ont servi à merveille cette fresque dramatique. Sous sa baguette, une sensualité diffuse est nettement sensible. Le spectateur navigue constamment entre recueillement et éclat lumineux. Le contraste entre la sérénité apaisante de certains passages et l’opulence presque menaçante des chœurs et cuivres a été particulièrement saisissant.

© Christian Dresse

 

Le quatuor de solistes a livré une fort belle prestation, pleine de contrastes. Leur rôle est central tant dans la position occupée sur scène, entourés par l’orchestre, que dans l’équilibre de l’œuvre. La révélation attendue de la soirée, la soprano Angélique Boudeville, qui fut déjà il y a quelque temps une fort belle Mathilde sous la baguette du maestro italien, ne déçoit pas ! Sa voix, ample et expressive, a brillé notamment dans le Recordare ou le Libera me, conjuguant virtuosité et recueillement. Son timbre légèrement vibrant ajoutait une dimension théâtrale et poignante aux moments de tension.

La mezzo-soprano Anna Goryachova a offert une interprétation sincère et animée par une ferveur palpable. Si sa projection a parfois souffert face à la puissance de l’orchestre, elle a touché par son investissement, notamment dans les passages intimes comme le Recordare, où sa sensibilité a pris toute sa mesure.

Le ténor péruvien Iván Ayón-Rivas, solaire, chaud et lumineux dès son entrée fracassante lors du Kyrie, a illuminé des passages comme l’Ingemisco. Sa voix tendue et rayonnante a ouvert une brèche vers une possible rédemption. Sa prestation, marquée par une sensibilité enveloppante, a été l’un des moments forts de la soirée.

Enfin, la basse Simon Lim s’est distinguée par sa théâtralité et sa maîtrise impressionnante. Son timbre sombre et profond, appuyé par un sens aigu du phrasé, a offert des moments d’effroi dans des passages comme le Confutatis ou le Tuba mirum, où il a su conjuguer puissance et retenue noble et glaçante.

La soirée s’est achevée dans un silence recueilli, les dernières notes du Requiem aeternam restant suspendues dans l’air, avant que des applaudissements chaleureux ne viennent saluer une interprétation spirituelle et authentique. Michele Spotti a su imposer sa vision et son entrain avec une ferveur maîtrisée, rendant hommage à la mémoire de Verdi tout en inscrivant cette œuvre dans une humanité intemporelle.

Ce Requiem est, à chaque représentation, un véritable voyage spirituel, oscillant entre effroi et sérénité, ombre et lumière. Une captation réalisée pour Radio Classique permettra à de nombreux auditeurs de (re)vivre cette expérience unique le 9 février à 20h, ou en replay sur le site de la station. Une belle réussite signée par l’Opéra de Marseille !

————————————————————-

Pour retrouver Michele Spotti en interview, cliquez ici ou là !

Les artistes

Angélique Boudeville, soprano
Anna Goryachova, mezzo-soprano
Iván Ayón-Rivas, ténor
Simon Lim, basse

Orchestre et chœurs (chef des Chœurs Florent Mayet) de l’Opera de Marseille, dir. Michele Spotti

 

Le programme

Messa da requiem

Œuvre de Giuseppe Verdi, créée en l’église San Marco de Milan le 22 mai 1874.

Opéra de Marseille, concert du 19 janvier 2025

image_printImprimer
Angélique BoudevilleMichele SpottiIván Ayón RivasSimon Lim
0 commentaires 7 FacebookTwitterPinterestEmail
Aurélie Mazenq

Tombée depuis seulement quelques années dans la potion magique de l'art lyrique, Aurélie n'a, depuis lors, de cesse de rattraper le temps perdu en sillonnant les plaques-tournantes de l'Europe opératique... à la recherche des grandes voix de demain tout en se consolant par une collection impressionnante de vinyles de ne pas avoir pu entendre celles d'hier voire d'avant-hier...

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Florian Sempey est Don Giovanni au TCE : le monstre est lâché !
prochain post
Les Contes d’Hoffmann en thérapie à l’Opéra du Rhin

Vous allez aussi aimer...

Diva ma non troppo : le public du festival...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création d’un opéra...

14 juin 2025

Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »

13 juin 2025

La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de...

13 juin 2025

Brèves de juin –

13 juin 2025

Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille...

12 juin 2025

À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de...

9 juin 2025

Retour triomphal de Pretty Yende au Théâtre des...

9 juin 2025

Núria Rial et l’Accademia del Piacere donnent le...

9 juin 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • cecile PABA ROLLAND dans Il trovatore à Marseille : Le chant de l’Extrémo
  • Stéphane Lelièvre dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • Alessandro dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • antonio meneghello dans GEORGE GAGNIDZE : « Mi accosto a Verdi con la massima venerazione e rispetto… »
  • Giancarlo Arnaboldi dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Diva ma non troppo : le public...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des...

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création...

14 juin 2025