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Inquiétude à Angers Nantes Opéra

par Stéphane Lelièvre 3 décembre 2024
par Stéphane Lelièvre 3 décembre 2024
© Denis Pithon
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La Présidence d’ANGERS NANTES OPERA nous fait parvenir un communiqué, dans lequel Nicolas Dufetel (président) et Aymeric Seassau (vice-président) font part de leur inquiétude pour l’institution face aux orientations budgétaires récemment prises tant aux niveaux national que local. 

Adjoints à la culture des Maires de Nantes et d’Angers aux orientations politiques différentes, nous prenons la parole ensemble aujourd’hui pour dire notre inquiétude face à une situation qui pourrait affecter durablement la vie culturelle, mais aussi pour transmettre un message de confiance aux actrices et acteurs culturels dont l’activité est si essentielle à toute société démocratique.
Ensemble, comme Présidents d’Angers Nantes Opéra (ANO) ou comme Vice-Présidents de l’Orchestre National des Pays de la Loire (ONPL), nous administrons des outils culturels structurant un axe de coopération fondamental pour notre région.
Ensemble, avec les politiques publiques que nous avons la mission de mettre en mouvement, nous participons à cette vitalité culturelle.
Ensemble, nous avons transféré ces outils à nos métropoles respectives pour leur donner plus de force et souligner leur rôle majeur pour nos territoires.
Ensemble, avec le concours de l’État, nous avons su trouver une trajectoire nouvelle pour Angers Nantes Opéra, malgré les difficultés financières liées à la crise inflationniste.
Mais voilà que les exercices budgétaires en cours, au niveau national comme au niveau local, font peser des menaces sérieuses, notamment sur l’orchestre et sur l’opéra. La région et les départements annoncent des baisses significatives, notamment pour Angers Nantes Opéra et l’ONPL, pouvant mettre en danger leur activité. Nous ne nous y résignons pas. Nous espérons même que ces baisses seront contenues. À court terme, c’est l’accès à ces lieux pour nos milliers de jeunes, nos collégiens, nos lycéens qui est menacé, tout comme le rayonnement culturel de ces établissements sur un grand nombre de territoires au-delà de nos métropoles. À moyen terme, c’est mettre en danger la possibilité pour un public de tous âges et de tous milieux de se retrouver pour vivre ensemble des émotions artistiques, exigeantes et populaires à la fois.
Comment s’y résigner, alors qu’après les périodes de fermeture pendant la pandémie, le public revient en masse dans nos salles, au GrandThéâtre et au Centre de Congrès d’Angers comme au Théâtre Graslin et à la Cité des Congrès de Nantes ?
Comment s’y résigner alors que les formidables lancements de saison ont porté tant de beauté et d’espérance artistique ? Avec Carmina Burana par l’ONPL, fondé il y a plus de 50 ans à Fontevraud, mais qui sous d’autres formes existe depuis près de 150 ans — avec Il Piccolo Marat de Mascagni à Angers Nantes Opéra, permettant ainsi la découverte de cette partition si peu connue du vérisme italien, dont l’intrigue est basée sur l’histoire locale.
Comment s’y résigner après avoir eu la chance de goûter aux réussites grandioses et populaires de pièces du répertoire comme aux productions contemporaines ?
Nos outils communs permettent de partager avec le plus grand nombre la puissance et la beauté émotionnelle de partitions comme le rarissime Requiem de Berlioz, la mythique Cinquième Symphonie de Mahler, mais aussi des œuvres variées comme l’iconique Tosca de Puccini et des créations comme L’Annonce faite à Marie de Philippe Leroux d’après Claudel et Les Ailes du désir d’Othman Louati d’après Wim Wenders.
Comment s’y résigner alors que le public, en nombre, vient chanter ensemble à l’opéra, réunissant professionnels et amateurs de tous âges, dans les concerts populaires et participatifs et vibrer d’un seul cœur quand plus de 55 000 personnes partagent les retransmissions d’opéra sur écrans ?
Comment s’y résigner alors que des milliers de jeunes et étudiants ont participé, partout dans la région, à des actions de terrain permettant de construire ensemble l’avenir par l’éducation artistique culturelle ?
Comment s’y résigner alors que chaque saison, des dizaines de rencontres ont lieu avec les plus éloignés de la culture, que les musiciens viennent jouer pour les seniors, dans leurs résidences, mais aussi dans les hôpitaux ?
Comment s’y résigner alors que l’originalité de ces deux établissements, l’opéra sur ses deux salles, l’orchestre avec ses phalanges nantaises et angevines, forment un si beau trait d’union à l’image de notre région et un modèle de coopération au niveau national ?
Conscients de la nécessité d’interroger les modèles et de les faire évoluer dans un monde en changement, nous pensons aussi qu’il ne faut pas briser les digues, mais plutôt les aménager et garder le sens des politiques publiques vitales pour les arts et les lettres, afin de ne pas « tarir les sources mêmes de la vie publique », comme l’a dit Victor Hugo.
Parce qu’au fond, « le plus bel objet c’est la Loire sans doute » écrit La Fontaine. Ce fleuve majestueux, riche de nombreux affluents et confluences, qu’enjambent nos villes et fait rêver tant d’auteurs. C’est Gracq décrivant sa courbe comme un amoureux transi, tandis que l’Eugénie Grandet de Balzac déclame « J’ai fait le plus poétique voyage qui soit possible en France, je sentais mes pensées grandir avec ce fleuve qui, près de la mer, devient immense ». Après eux, nous savons combien les arts et la culture font grandir la pensée, combien ils ont plus que jamais besoin du soutien de l’ensemble des pouvoirs publics comme de l’ensemble des partenaires privés, combien ils structurent et mettent en récit nos territoires à l’évocation de la Loire qui nomme nos départements et notre région. « Le rassurant de l’équilibre, c’est que rien ne bouge. Le vrai de l’équilibre, c’est qu’il suffit d’un souffle pour faire tout bouger, » écrivait Julien Gracq dans le roman qui l’a révélé, Le Rivage des Syrtes.
Avant qu’un grand déséquilibre n’emporte des pans entiers de la vie culturelle comme un fleuve en crue, nous nous attachons au souffle qui peut faire tout bouger. L’équilibre précaire sur lequel repose toute la chaîne économique et humaine de la culture dans notre région est à ce prix.
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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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