L’actualité apportant chaque jour son lot de nouvelles tragiques, il pourrait paraître bien futile de vous souhaiter, de nous souhaiter une année riche en émotions musicales et artistiques… sauf à croire en une vertu pacificatrice de l’art ? Mozart et Schikaneder n’en étaient-ils pas persuadés, en faisant reculer Monostatos et ses sbires devant le charme envoûtant du glockenspiel de Papageno ? On aimerait, comme eux, pouvoir croire en une toute puissance de l’art et de la musique, qui parviendraient à tenir à distance la violence, l’extrémisme, la folie meurtrière…
Pamina : Dorothea Röschmann ; Papageno : Simon Keenlyside ; Monostatos; Adrian Thompson. Dir. : Colin Davis, mise en scène : David McVicar. (Royal House Opera, Covent Garden)
Quoi qu’il en soit, l’équipe de Première Loge souhaite à ses lecteurs et lectrices tous les bonheurs possibles pour 2024 ! Une année au cours de laquelle nous commémorerons plusieurs événements ou dates anniversaires : les 100 ans d’Intermezzo de Richard Strauss, les 200 ans de la Missa solemnis ou de la 9e symphonie de Beethoven, les 300 ans de Jules César et Tamerlano de Händel…
Il y a 100 ans naissaient par ailleurs la contralto autrichienne Hertha Törper, la délicieuse soprano française Liliane Berton, l’un des plus grands chefs français : Georges Prêtre…
Mais 2024 sera aussi et surtout l’occasion de célébrer Anton Bruckner (1824-1896), symphoniste de génie qui sollicita si souvent la voix (notamment dans sa musique sacrée), Gabriel Fauré et Giacomo Puccini, disparus à quelques jours d’intervalle en novembre 1924, ainsi que l’une des légendes du chant de la seconde moitié du XXe siècle : le ténor Carlo Bergonzi. Nos « vidéos du mois » rendront régulièrement hommage à ces artistes, et nous consacrerons chaque mois un dossier aux opéras composés par Puccini.
Autant de dates anniversaires qui, en tout cas, viendront rythmer l’année en rappelant à notre mémoire le souvenir d’artistes (chanteurs, compositeurs, librettistes, metteurs en scène) du passé. Première Loge reste ainsi fidèle à sa double vocation : rendre hommage aux créateurs et interprètes qui ont jadis donné à l’Opéra ses lettres de noblesse ; mettre en lumière celles et ceux qui le font vivre aujourd’hui.