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L’OPÉRA, L’ART DE TOUS LES DANGERS ?

par Stéphane Lelièvre 29 janvier 2021
par Stéphane Lelièvre 29 janvier 2021
"Le Fantôme de l'Opéra", film de Rupert Julian (1925)
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1,7K

Alors que l’affaire du Tristan de Toulouse (janvier 2015) refait surface (un machiniste possiblement responsable d’un effroyable accident qui a failli coûter la vie au ténor Robert Dean Smith sera jugé très prochainement devant le tribunal correctionnel), Première Loge revient sur quelques accidents qui ont endeuillé le monde de l’Opéra… ou qui, moins tragiquement, ont procuré de grands frissons aux spectateurs comme aux artistes.

  • Le 15 novembre 1862, on répète La Muette de Portici salle Le Peletier. La grande ballerine Emma Livry interprète le rôle-titre. Hélas, elle s’approche un peu trop près de la rampe à gaz qui éclaire la scène, et sa robe s’enflamme. Grièvement brulée, elle mourra quelques jours plus tard.
  • Le 20 mai 1896, un contrepoids du lustre de l’Opéra Garnier de détache et tombe sur une spectatrice qui perdra la vie au cours de cet accident. L’événement inspirera Gaston Leroux : dans son Fantôme de l’Opéra (1910), c’est non pas un contrepoids mais tout le lustre du palais Garnier qui s’effondre sur les spectateurs !
  • Le jeudi 16 juillet 1992, à Séville (théâtre de la Maestranza ), lors d’une répétition d’ Otello de Verdi, un praticable, haut de sept mètres, sur lequel étaient installés les choristes de l’Opéra de Paris, s’effondre. Une choriste meurt sur le coup ; de nombreux autres choristes et ouvriers sont blessés. Ce drame a suscité une émotion immense et durable dans le milieu lyrique…

© Opéra de Paris

  • À l’Opéra de Paris Bastille, en 2002, en pleine représentation de Rusalka (mise en scène de Robert Carsen), l’immense mur blanc situé côté jardin bascule et s’effondre sur scène, à quelques mètres seulement des chanteurs, dans un fracas épouvantable auquel succèdent un long silence… puis un rapide baisser de rideau. Une annonce est faite quelques minutes plus tard pour prévenir qu’il n’y a eu aucun blessé… et le spectacle reprendra.
  • Le jeudi 4 février 2016 à 21H30, autre accident de même nature, toujours à l’Opéra Bastille, moins spectaculaire car s’étant passé pendant un entracte – mais tout aussi effrayant : lors du changement de décor à la fin du premier acte de Werther, un élément du décor (un mur de 750 kg) bascule vers l’arrière de la scène, blessant plusieurs machinistes – dont un grièvement.
  • Le jeudi 22 octobre 2020, à l’Opéra de Caen, pendant une représentation du Ballet Royal de la nuit, une structure métallique de 3 mètres de haut élevée sur roulettes, dans laquelle évoluaient quatre acrobates et un chanteur, s’est subitement écroulée sur les trente musiciens installés en contrebas. Quatre artistes sont blessés.
  • Le Mefistofele d’Orange programmé en juillet 2018 restera dans les annales pour un accident évité de justesse mais qui aurait pu tourner au tragique : la mise en scène impose à Faust et Mefistofele de monter dans une frêle nacelle qui doit s’élever peu à peu au-dessus du plateau. Très vite, la nacelle se met à pencher étrangement sur la gauche. Faust (Jean-François Borras) et Mefistofele (Erwin Schrott) se précipitent alors à droite pour rétablir l’équilibre. Jusque là, on pouvait encore croire à un effet de mise en scène. Mais la nacelle se met subitement à tanguer, tantôt à gauche, tantôt à droite. Jean-François Borras se cramponne à la barre qui se présente devant lui, tandis qu’Erwin Schrott se déplace sur la nacelle tant bien que mal de façon à essayer de maintenir l’équilibre, sous les cris de frayeur du public. Jusqu’à ce que la nacelle bascule de façon plus accentuée encore. Les chanteurs se retiennent comme ils peuvent, attendant patiemment et avec un incroyable sang-froid qu’on vienne les tirer de ce mauvais pas. Erwin Schrott trouve même le moyen de plaisanter, ce qui contribue à dédramatiser la situation et à calmer le public, extrêmement inquiet et se voyant déjà contraint d’assister à un dramatique accident en direct. Au bout d’un temps qui semble une éternité (aux spectateurs et surtout, sans doute, aux deux chanteurs !) , la nacelle est rééquilibrée et redescendue. Après avoir retrouvé le plancher des vaches, Erwin Schrott et Jean-François Borras courent tout autour de la scène, faisant une sorte de tour d’honneur sous les acclamations du public immensément soulagé.
  • Revenons enfin sur le drame survenu au Capitole de Toulouse le 28 janvier 2015, au cours duquel le ténor Robert Dean Smith a, par miracle, échappé au pire : pendant la mort d’Isolde, il gît sur le sol alors qu’un immense rocher de plus de deux tonnes descend lentement. Le rocher aurait dû s’arrêter à 60 cm de son corps… mais ce soir-là, il ne s’arrête pas. Robert Dean Smith a juste le temps de rouler sur lui-même pour l’éviter, tandis que le frein d’urgence est actionné in extremis. L’enquête montrera que le programme qui commande les décors de façon numérique a été saboté. Le machiniste aurait agi ainsi pour nuire à un de ses collègues. Il niera en bloc, restera employé municipal et deviendra même régisseur dans un autre théâtre toulousain. Il doit cependant être jugé très prochainement.

© Capitole de Toulouse / Patrice Nin

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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

1 commentaire

Thomas Maëstre 30 janvier 2021 - 23 h 34 min

Original et intéressant ! Mais est-ce que cela donne vraiment envie de retourner à l’Opéra ? 🙂

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