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L’ ESSENCE de l’art de Marina Rebeka

par Stéphane Lelièvre 17 novembre 2023
par Stéphane Lelièvre 17 novembre 2023
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1,9K
Les artistes

Marina Rebeka, soprano
Wrocław Opera Orchestra, dir. Marco Boemi

 

Le programme

Essence

Airs extraits de Madama Butterfly (Puccini), Mefistofele (Boito), Adriana Lecouvreur (Cilea), La Dame de Pique (Tchaïkovski), La rondine (Puccini), Tosca (Puccini), Andrea Chénier (Giordano), La bohème (Puccini), Pagliacci (Leoncavallo), Rusalka (Dvorak), Gianni Schicchi (Puccini), La Wally (Catalani).

1 CD Prima Classic, novembre 2023.

La critique compare parfois – à tort ? à raison ? – l’art de Marina Rebeka à celui de Maria Callas. Outre le fait que le bien fondé de telles comparaisons s’avère le plus souvent discutable, concernant Marina Rebeka, il faut avant tout remarquer que la chanteuse lettone ne cherche nullement à contrefaire son illustre devancière et respecte les moyens qui sont les siens sans chercher à leur faire subir le joug stérile de l’imitation. Si un parallèle devait être établi entre les deux chanteuses, ce serait d’une part dans l’extrême probité du chant, d’autre part dans l’éclectisme du répertoire abordé. Marina Rebeka est en effet l’une des très rares sopranos actuelles à aborder le répertoire qui fut celui de Callas dans toute sa diversité, du néo-classicisme de Spontini au bel canto rossinien, bellinien et Donizettien, Verdi, et jusqu’au répertoire italien fin de siècle – sans oublier de belles incursions dans le répertoire français, que Callas ne chanta guère que pour le disque en fin de carrière. De fait, les rôles ici gravés pour ce nouvel album Essence ont tous été abordés par Callas, soit sur scène (à l’opéra ou seulement au concert, telle Musette de Bohème), soit au disque, à l’exception de l’air de Magda (La Rondine), absent du célèbre récital Puccini de 1954, et, bien sûr, des airs de Lisa (La Dame de Pique) et de Rusalka – au demeurant deux des plus beaux extraits gravés sur ce CD.

Ce qui frappe avant tout dans ce disque consacré presque exclusivement à l’ottocento tardif, c’est l’utilisation, par Marina Rebeka, de la technique belcantiste dans un répertoire où tant de ses consœurs vont au contraire avoir recours à des procédés moins délicats – et parfois plus racoleurs. Ici, comme dans les œuvres du premier romantisme italien, tout est affaire de couleurs, de contrastes, de legato, de nuances, de chant sur le souffle, de technique… bref, de chant – la puissance dramatique des pages interprétées émanant toujours directement et exclusivement de la musique. Les graves ne sont pas poitrinés quand ils n’ont pas à l’être  (le « i nomi che mi dava / al suo venire » de Butterfly, trop souvent plombé par des effets appuyés hors de propos), et quand ils le sont (« Pietà di me ! » dans l’air de Mefistofele), c’est toujours à bon escient, à des fins expressives, et sans exagération. La nuance piano est superbe (délicate attaque d’ « Un bel di » de Butterfly ou du « Folle amore ! » de La rondine) ; le chant legato est toujours superbement maîtrisé (le « bel sogno di Doretta ») ; l’agilité n’est jamais prise en défaut (c’est bien le moins pour une belcantiste émérite, dont le concert avec Karine Deshayes au TCE en mars 2023 est encore dans toutes les mémoires) : ainsi les vocalises et les aigus du « Vola, vola via » de la scène de Marguerite se déploient avec naturel et facilité et contribuent, grâce à l’émotion qu’ils dégagent, à faire de cet air un avatar des « scènes de folie » romantiques. Enfin, si la chanteuse s’abandonne ici ou là à quelques effets expressifs, c’est toujours lorsque la page interprétée l’exige (la conclusion de « La mamma morta », par exemple), et sans jamais tomber dans ces excès qui dénaturent parfois l’esthétique de ces œuvres, qu’on a alors tôt fait de qualifier de « vulgaires » quand c’est la façon dont elles sont interprétées qui l’est.

L’art de Marina Rebeka, enfin, trouve un accompagnement de grande qualité en la prestation du  Wrocław Opera Orchestra, sous la houlette de Marco Boemi dont la direction manifeste les mêmes qualités de ferveur et de sobriété que celles entendues dans le chant de la soprano.

Une nouvelle très belle réussite à mettre au crédit de Marina Rebaka qui est assurément l’une des sopranos les plus attachantes et les plus talentueuses du moment !

—————————————————–

Retrouvez Marina Rebeka en interview ici !

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Marina Rebeka
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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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