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CD – Pene Pati : Serenata a Napoli, un captivant itinéraire en seize étapes

par Camillo Faverzani 29 septembre 2025
par Camillo Faverzani 29 septembre 2025
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Les artistes

Pene Pati, ténor

Il Pomo d’Oro
Direction : Antonello Paliotti

Le programme

Serenata a Napoli

E. DI CAPUA-A. MAZZUCCHI
’O sole mio

M.P. COSTA
Napulitanata

E. DI CAPUA-A. MAZZUCCHI
Maria, Marì

A.PALIOTTI
Variazioni sul basso di tarantella :
Preludio
Variazioni

M.P. COSTA
Era de Maggio

F.P. TOSTI
’A vucchella
Inquietudine

 E. CANNIO
’O surdato ’nnammurato

F. BUONGIOVANNI
Mandulinata a mare

M.P. COSTA
Serenata napoletana

F.P. TOSTI
Romance

S. GAMBARDELLA
’O marenariello

F.P. TOSTI
Marechiaro

 G. LAMA
Silenzio cantatore

A. PALIOTTI
Tarantella storta

G. LAMA
Reginella

 F. BUONGIOVANNI
Palomma ’e notte

 E.A. MARIO
Canzone appassiunata

A. PALIOTTI
Fronna e ballo del Pomo d’Oro :
Fronna d’o limone
Ballo

E. DI CAPUA-A. MAZZUCCHI
I’ te vurria vasà

L. DENZA
Funiculì, funiculà

1 CD Warner Classics, 2025. Enregistré à l’Auditorium Novecento de Naples et aux Studios Ferber de Paris en juillet et en octobre 2024. Notice de présentation en français, anglais et allemand. Durée totale : 69:16

Pour cette belle aventure, le ténor samoan s’engage dans une aventure philologique qui le rapproche des mélodies traditionnelles de ses origines.

Avouons, sans fausse pudeur, que nous avons eu quelque appréhension lorsque nous avons lu l’information de la publication imminente de ce recueil de chansons napolitaines, et que nous avons hésité longtemps avant de nous proposer pour rédiger le compte rendu. Était-ce le tribut à payer en retour d’un succès de plus en plus grandissant ? Un moyen commercial afin de pouvoir, par la suite, enregistrer d’autres albums opératiques, en attente de prochains chants de Noël ? Heureusement, ce n’est rien de tout cela !!! Respectant sa rigueur habituelle, Pene Pati s’engage dans une aventure philologique qui le rapproche des mélodies traditionnelles de ses ascendants samoans et, dans le respect de la cité parthénopéenne et de ses habitants, entreprend de nous raconter un pan de leur histoire en s’identifiant à eux jusque dans les modulations de leur langue. Le résultat n’était pas escompté mais, toutes proportions gardées, l’effet est comparable à celui de ses précédents enregistrements lyriques de 2022  et de 2024. Pour cela, il s’est entouré d’une équipe de premier ordre, Il Pomo d’Oro, et de spécialistes expérimentés, tel le chef Antonello Paliotti. Il y ajoute sa signature coutumière : un timbre unique et une aisance sans réserve.

Suivons-le donc dans ce captivant itinéraire en seize étapes. On commence par le plus connu, ’O sole mio, abordé piano, tout en douceur, à des années-lumière de l’habituelle déferlante de décibels que l’on a le plus souvent l’occasion d’entendre chez ses confrères.

Napulitanata répond à la perfection aux intentions du projet : raconter des histoires d’amour, de famille, de patrie… En diseur passionné, notre ténor nous dépeint ce portrait non dépourvu d’une certaine amertume. La rondeur des sonorités et la variation des teintes siéent alors à la sérénade à l’adresse de Maria, Marì. Cependant que dans le dialogue entre deux amoureux d’Era de Maggio l’interprète nous mène dans une atmosphère quasi-théâtrale. Sur des vers de D’Annunzio, ’A vucchella se singularise par une articulation exceptionnelle, ’O surdato ’nnammurato la relayant par la fluidité du propos.

Si l’amour est une constante de ces canzoni, la mer de la baie de Naples lui sert régulièrement de décor. La nostalgie se dissimulant dans la fuite se retrouve dans la justesse de l’accent de Mandulinata a mare, de même que la savante restitution du texte de Serenata napoletana sait consciencieusement doser regret, remords et vraisemblablement esprit de revanche. La maîtrise du souffle caractérise la brève péripétie de ’O marenariello, ce jeune marin dont l’épopée se résout encore à une affaire sentimentale. Portée par un phrasé prodigieux, cette autre sérénade qu’est Marechiaro plane vers les parties les plus hautes du registre, sans renoncer toutefois à une certaine morbidezza. Un legato ensorcelant seconde le glissement de la barcarole de Silenzio cantatore vers le silence du titre.

Mais c’est sans doute dans la valse de Reginella que l’authenticité de l’accent, dans sa double acception linguistique et musicale, fait un sort à la mélancolie de la séparation et des souvenances. Un bijou !!! Derrière l’envol du papillon, Palomma ’e notte cache le récit d’une vie, porté par l’ampleur remarquable de la ligne. Presque un tango, Canzone appassiunata enrichit son rythme endiablé d’une expressivité unique. L’amour impossible de I’ te vurria vasà recouvre sa juste intonation, avant de conclure par la pièce fondatrice de la chanson napolitaine : ce Funiculì, funiculà à la luminosité éblouissante. Mais pouvait-il en être autrement avec Pene Pati. Il souhaitait nous faire croire qu’il est devenu napolitain ? Pari gagné. Nous ne saurions lui reprocher une double consonne de trop, ou de moins, telle voyelle pas suffisamment ouverte : les ténors l’ayant précédé dans ce genre d’opération, même les italophones, n’ont guère fait mieux. Ce n’est d’ailleurs pas chez les chanteurs d’opéra qu’il faudra rechercher la diction la mieux accomplie du chant napolitain…

Soutien sans faille de cet immense artiste, Antonello Paliotti dirige délicieusement son Pomo d’Oro dont l’accompagnement très ciselé se distingue d’entrée de jeu dans le dialogue entre la mandoline et les autres instruments de ’O sole mio, puis dans les morceaux purement orchestraux, telles ces variations de tarentelle de Paliotti lui-même. Si, comme ce dernier nous l’explique dans la plaquette de présentation, « les traditions orales s’avèrent plus marquées dans les morceaux instrumentaux », c’est néanmoins un raffinement sans ambages qui, dans ces pages, nourrit la performance des violons et de la guitare. Inquietudine de Francesco Paolo Tosti s’étale sur une palette chromatique bigarrée, tandis que Romance, du même compositeur, se déploie dans une rondeur absolument envoûtante. Toujours de Paliotti, Tarantella storta est portée par une dextérité d’exécution que l’on retrouve dans les castagnettes à la cadence effrénée de la Fronna d’o limone et du bal.

Un programme similaire sera donné lors du concert du 11 mai au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, alors que le spectateur français pourra retrouver Pene Pati à la scène dans Werther, à l’Opéra Comique, du 19 au 29 janvier, et dans Lucia di Lammermoor, au Théâtre du Capitole de Toulouse, du 20 au 24 février, dans le personnage d’Edgardo qu’il n’a plus incarné depuis sa prise de rôle, justement à Naples, en janvier 2022. Deux autres concerts sont aussi prévus en mars, à l’Opéra national du Rhin-Strasbourg et à l’Opéra national de Bordeaux, ce dernier proposant un avant-goût de nos chansons.

Des rendez-vous à ne pas manquer, comme l’invitation à l’écoute à laquelle nous convie ce précieux cd.

——————————————–

Retrouvez ici Pene Pati en interview !

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Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

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