À la une
Dossier – Dans le labyrinthe des opéras de RIMSKY-KORSAKOV
À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
Job, le procès de Dieu : création d’un opéra engagé et...
Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »
La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de vous !
Brèves de juin –
Découvrez la saison 25-26 de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille dans la...
Dernière saison d’Alain Surrans à ANGERS-NANTES OPERA
Se préparer à SEMIRAMIDE – Opéra de Rouen, 10-14 juin...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Éditos

CENTENAIRE DE LA MORT DE PUCCINI
Quel hommage rendre au compositeur lucquois ?

par Stéphane Lelièvre 4 mars 2024
par Stéphane Lelièvre 4 mars 2024
© Stéphane Lelièvre / Première Loge
1 commentaire 12FacebookTwitterPinterestEmail
2,1K

Avec le centenaire de la mort de Puccini ressurgissent un débat et des questionnements pour le moins rebattus : faut-il saisir l’occasion de dates anniversaires pour rendre hommage à tel ou tel compositeur ? Célébrer un musicien aussi fameux, aussi présent sur les scènes lyriques que Giacomo Puccini a-t-il vraiment un sens ?

Selon nous, à ces deux questions, la réponse est oui.

D’abord parce qu’il est indispensable, plus que jamais, de se décentrer (le monde n’est pas fait que de lyricophiles avertis !) et de penser au grand public en général et aux jeunes générations en particulier, pas toujours familiers de la culture dite « classique » – une culture dont, au demeurant, la visibilité se fait chaque jour un peu plus discrète dans notre société… Rappeler l’importance du compositeur lucquois dans l’histoire de l’opéra et de la musique n’est pas anodin, et ce sera peut-être l’occasion de faire découvrir aux néophytes d’autres pages que les sempiternels « O mio babbino caro » ou « Nessun dorma », morceaux favoris des chanteurs amateurs tentant leur chance devant les jurys de The Voice ou La France a un incroyable talent.

Ensuite parce qu’il existe diverses façons de rendre hommage à un compositeur, dût-on le compter au nombre des plus célèbres musiciens du répertoire. Il est certain que programmer une énième reprise de La bohème ou Turandot ne présente que peu d’intérêt, sauf à proposer une lecture musicale ou scénique exceptionnelle… Sur ce plan-là, rares sont les théâtres aux programmations véritablement excitantes, à l’exception peut-être de la Turandot viennoise, qui a vu s’affronter en décembre dernier Asmik Grigorian et Jonas Kaufman dans les deux rôles principaux, dans une mise en scène signée Claus Guth. Une affiche très alléchante sur le papier, pour un spectacle auquel nous n’avons pu assister mais qui sera repris en juin.
Mais il existe bien sûr d’autres options, à commencer par la programmation d’œuvres rarement entendues : Le Villi, Edgar, La Rondine, La fanciulla del West, Il trittico et même Manon Lescaut sont extrêmement rares sur les scènes françaises – voire mondiales…
Edgar sera le grand absent de cette année du centenaire. En France, seul Lyon osera La fanciulla del West (en mars). Mais pour entendre La Rondine, il fallait se rendre cet automne à Zurich ou Turin, ou il faudra aller à New York en mars-avril, à Vienne ou encore à Milan en avril ; Le Villi, si l’on excepte les programmations des festivals, ne seront donnés qu’à Liège et Turin. Il trittico est un peu mieux servi : la production d’Amsterdam, en particulier (Barrie Kosky/ Lorenzo Viotti) est assez alléchante. Mais inexplicablement, Manon Lescaut, , véritable chef-d’œuvre du répertoire, si l’on excepte là encore la programmation des festivals, ne sera à l’affiche que du Teatro communale de Bologne ! Pour rappel, l’Opéra de Paris n’a jamais connu qu’une seule production de cette œuvre (Carsen, 1991), absente de l’affiche depuis presque 30 ans. Et faut-il rappeler que La Rondine ou Le Villi n’ont tout simplement jamais été joués sur la première scène nationale ?

Autre option : proposer au sein de la programmation annuelle une sorte de « festival » qui soit consacré au compositeur et qui permette d’avoir un aperçu plus moins complet de son œuvre et d’apprécier l’évolution de son écriture musicale au fil des ans. C’est nous semble-t-il la seule option rendant intéressante la présence de reprises d’œuvres (ou de spectacles) bien connus. Mais là encore, les théâtres, et plus particulièrement les théâtres français, se montrent bien frileux… à l’exception de Bologne qui affiche lors de sa future saison Manon Lescaut, Il trittico et Tosca, de la Deutsche Oper de Berlin (qui, outre des reprises de Tosca, La bohème, Turandot, Madama Butterfly, a proposé cet automne une nouvelle production d’Il trittico), et surtout Turin, qui ose en une seule et même saison quatre des cinq ouvrages pucciniens les moins souvent joués : La rondine, Le villi, La fanciulla del west, et Il trittico dans la bouleversante production de Tobias Kratzer déjà applaudie à Bruxelles.

Enfin, on ne peut que déplorer la rareté d’événements culturels autres que purement musicaux liés à cette date anniversaire : l’Opéra de Paris aurait pu par exemple, dans le petit musée du Palais Garnier, proposer une exposition sur les différentes productions pucciniennes liées à la première scène nationale ! Ç’aurait été une belle occasion de voir des photographies, peut-être des costumes, des maquettes de décor, de productions ayant marqué leur temps – et d’apprécier ainsi l’évolution des goûts et des esthétiques : La bohème de Samaritani en 73 (dans laquelle chanta Ileana Cotrubas), ou celle de Jonathan Miller ; la Butterfly de Lavelli (1978), ou celle de Samaritani (1983, avec Raina Kabaivanska) ; la Manon Lescaut de Carsen ; la Turandot de Margarita Wallmann et Seiji Ozawa (1981), avec Montserrat Caballé ; la Tosca de Zeffirelli et Callas (1965), ou celle de Jean-Claude Auvray (1982) dans laquelle chantèrent rien moins que Gwyneth Jones, Hildegard Behrens, Raina Kaibavanska, Luciano Pavarotti et Sherill Milnes !

Autant d’occasions manquées… mais celles et ceux qui peuvent se permettre de voyager n’hésiteront pas à se rendre à Turin, Bologne, Vienne, Amsterdam… sans parler des festivals, celui de Torre del Lago notamment, sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.

image_printImprimer
puccini
1 commentaire 12 FacebookTwitterPinterestEmail
Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

1 commentaire

Hervé Casini 4 mars 2024 - 23 h 31 min

Il y aura une autre production de La Rondine cet été en France, dans un festival situé dans les lieux mêmes du dernier acte de l’ouvrage avec une fort belle distribution de jeunes chanteurs italiens et français…
Nous en reparlons très bientôt !!!

Répondre

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
MANON LESCAUT, Puccini (1893) – dossier
prochain post
DIRECTIONS D’OPÉRAS : reconduction à Paris ; appels à candidature à Angers-Nantes et à l’Opéra du Rhin

Vous allez aussi aimer...

Les années 2020 : sombre époque pour les...

5 mars 2025

Tous nos vœux pour cette nouvelle année !

1 janvier 2025

LES IDÉES CADEAUX DE PARPIGNOL POUR VOS FÊTES !

22 décembre 2024

Édito de septembre –De la bonne « tenue » (?)...

1 septembre 2024

Édito de juillet – La Culture, éternelle cinquième...

3 juillet 2024

Édito de juin – Le Festival d’Aix sauvé...

26 mai 2024

Édito de mai – Facilité, sensiblerie, vulgarité : PUCCINI...

7 mai 2024

Édito de février – Culture, éducation, enseignement :...

5 février 2024

Pour une année 2024 qui mette à l’honneur...

1 janvier 2024

Χρόνια πολλά, Μαρία ! / Bon anniversaire, Maria !

2 décembre 2023

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • cecile PABA ROLLAND dans Il trovatore à Marseille : Le chant de l’Extrémo
  • Stéphane Lelièvre dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • Alessandro dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • antonio meneghello dans GEORGE GAGNIDZE : « Mi accosto a Verdi con la massima venerazione e rispetto… »
  • Giancarlo Arnaboldi dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Les années 2020 : sombre époque...

5 mars 2025

Tous nos vœux pour cette nouvelle...

1 janvier 2025

LES IDÉES CADEAUX DE PARPIGNOL POUR...

22 décembre 2024