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Une sympathique Renarde de retour à Paris

par Frédéric Meyer 16 janvier 2025
par Frédéric Meyer 16 janvier 2025
© Vincent Pontet / Opéra national de Paris
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La Petite Renarde rusée, créée en 1924, est le septième opéra de Leoš Janáček et se situe entre Katja Kabanova et L’Affaire Makropoulos. Comme souvent chez Janáček, il s’agit d’une œuvre courte qui déploie tout au long des trois actes une orchestration flamboyante propre au compositeur. L’histoire, plutôt inhabituelle pour un opéra, met en scène, à la manière d’un conte fantastique, animaux dotés de la parole et humains : c’est celle d’une renarde capturée afin de devenir un animal domestique, mais qui s’enfuira pour tomber amoureuse d’un renard, lui donner des enfants avant d’être tuée par un chasseur. Tout au long de l’action apparaissent des animaux de toutes sortes : moustique, poules, pivert, chien, blaireau, grenouille….

Il s’agit ici de la reprise du célèbre spectacle conçu par André Engel il y a déjà presque 20 ans (en 2008) : nous ne sommes toujours pas convaincu par les costumes ou les décors, assez laids – et peu respectueux du livret, malgré les nombreux changements de tableaux ponctués par un rideau de scène sur lesquels sont dessinés des personnages de BD évoquant l’action.

La Renarde est chantée par Elena Tsallagova, soprano russe, habituée des scènes parisiennes depuis une quinzaine d’années. Issue de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris, elle avait fortement impressionné en Mélisande en 2012. La Renarde est un rôle qu’elle maîtrise parfaitement, pour l’avoir déjà interprété dans cette même mise en scène lors de son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris en 2008. Son timbre est toujours aussi chaud et très expressif. Très à l’aise dans ce rôle grâce à son étendue vocale extraordinaire, elle parcourt les trois actes, vocalement difficiles, ponctués de  moments de grande virtuosité, avec une facilité déconcertante. Dommage qu’elle soit affublée d’un costume informe et que lui soit imposé un jeu de scène incompréhensible. Triomphe mérité au rideau final.
Il en est de même pour le rôle du Garde-Chasse, chanté par Milan Siljanov. La voix est puissante et profonde, même si là encore il est manifestement handicapé par une direction d’acteur hasardeuse.
Le ténor Eric Huchet interprète ici deux rôles, celui très réjouissant du moustique mais surtout celui du Maître d’école. Il y fait montre dans son long monologue du deuxième d’un grand lyrisme tout en nuances. La voix est fort belle avec par moments des baisses de puissance sans doute causées par l’espèce de boîte, perdue sur l’immense plateau de Bastille, dans laquelle il est enfermé.
À ses côtés, on retrouve avec plaisir la basse Frédéric Caton, qu’on voit régulièrement sur les scènes parisiennes. Il interprète ici avec talent le rôle court du prêtre. Le Renard est chanté par Paula Murrihy, mezzo irlandaise. On la voit assez rarement à Paris où elle a fait ses débuts en 2014 dans la Passion selon Saint Matthieu. Elle forme ici un charmant duo avec La Renarde : la voix est belle, par moments un rien métallique et pas toujours assez puissante pour vraiment emplir le plateau de Bastille. La puissance est d’ailleurs le problème principal pour certains des rôles de cet opéra foisonnant, notamment ceux des nombreux animaux. Il est dommage que même du septième rang on entende à peine certaines voix…

Le grand triomphateur de cette soirée est une fois encore l’orchestre, merveilleusement dirigé par Juraj Valčuha, directeur de l’Opéra symphonique de Houston et dont c’étaient  les débuts à l’Opéra de Paris. Mention spéciale pour tous les excellents pupitres de vent, bois et cuivres, très nombreux dans la fosse, mais ô combien nécessaires dans toute l’œuvre de Janacek et qui lui apportent cette pâte orchestrale immédiatement reconnaissable.

Au final, une soirée sympathique – même si l’œuvre reste en-deçà des chefs-d’œuvre absolus de Janacek tels que Jenufa, Katja Kabanova ou Makropoulos.

Les artistes

La Renarde : Elena Tsallagova
Le Renard : Paula Murrihy
Le Garde-Chasse : Milan Siljanov
L’instituteur, le moustique : Eric Huchet
Le prêtre : Frédéric Caton
Le Vagabond : Tadeas Hosza
Le Chien : Maia Warenberg
L’aubergiste : Se-Jin Hwang
La femme de l’aubergiste : Anne-Sophie Ducret
Le Coq / le Geai : Rocio Ruiz Cobarro
La Poule huppée : Irina Kopylova
Le Pivert : Marie-Cécile Chevassus
Le Blaireau : Slawomir Szychowiak
Sa femme Sova / la Chouette : Marie Gautrot

Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris, Prague Philarmonic children’s Choir, dir. Juraj Valčuha

Le programme

La Petite Renarde rusée

Opéra en 3 actes de Leoš Janáček, livret du compositeur d’après Liška Bystrouška de  Rudolf Těsnohlídek, créé à Brno en 1924.

Opéra de Paris Bastille, représentation du mercredi 15 janvier 2025.

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Elena TsallagovaEric HuchetMilan SiljanovJuraj Valchua
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Frédéric Meyer

4 commentaires

Gérald 16 janvier 2025 - 18 h 59 min

Toujours un plaisir de lire ces critiques très constructives et très bien écrites.

Répondre
LAVIGNE Jean-François 16 janvier 2025 - 19 h 25 min

Excellente idée que cette présentation à l’Opéra Bastille d’une œuvre très rarement jouée chez nous et connue surtout au disque (opéra et suite d’orchestre). Votre critique, constructive et vivante, donne envie d’aller voir ! Je considère juste que cette « Petite renarde rusée » fait aussi partie des chefs-d’œuvre de Janacek, au même titre que ceux que vous citez. Pourquoi chef-d’oeuvre devrait-il toujours rimer avec sombre drame ?😉

Répondre
Jean-Pierre Facchini 16 janvier 2025 - 19 h 51 min

Très intéressant
Je ne connais pas cet opera
Peut être un jour cette renarde poussera-t-elle la ruse jusqu’à descendre vers les rives de la Garonne. Gageons que ce sera pour notre plus grand plaisir.

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Alexandra Testé 16 janvier 2025 - 22 h 30 min

Pas d’accord avec ce papier. Si être génial, c’est être tragique, alors évidemment Katia Kabanova ou Jenufa sont géniales. Mais on peut écrire un chef-d’oeuvre dans le genre « léger » et c’est ce qu’a fait Janacek avec « La Petite Renarde rusée ». Quant à ce spectacle bien connu, sans être génial (loin de là), il vaut surtout selon moi pour… la beauté des décors et des costumes, pleins de poésie. On voit suffisamment de spectacles hideux pour ne pas apprécier la fraîcheur de celui-ci.

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