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Anne-Lise Polchlopek, premier prix du Gala de la Voix de l’ENMP Cortot

par Camillo Faverzani 16 janvier 2025
par Camillo Faverzani 16 janvier 2025
© Camille Genty - ENMP Cortot
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Gala de la Voix de l’École normale de Musique : un concours pour les chanteurs de demain

  • Inna Kalugina : Prix du public – Minou Amir-Aslani
  • Inna Kalugina : Deuxième Prix – Minou Amir-Aslani
  • Anne-Lise Polchlopek : Premier Prix – Minou Amir-Aslani

La première édition du concours de l’École Normale de Musique de Paris s’est clôturée par un Gala de la Voix qui, dans l’écrin élégant de la Salle Cortot, a vu entrer en lice sept élèves de cette institution financée par des fonds privés, dont la Fondation Minou Amir-Aslani, marraine de la manifestation. Chacun chapeauté par son professeur de chant – parmi lesquels se démarquent des noms de prestige, tels que Francis Dudziak, Véronique Gens, Marie-Thérèse Keller et Jean-Philippe Lafont –, trois sopranos, une mezzo, un ténor, une basse et un baryton se sont relayés dans un concert d’une vingtaine de numéros, puisant dans un répertoire allant de Mozart aux contemporains, en cinq langues différentes (français, italien, allemand, anglais et russe). L’issue de la compétition devant leur décerner trois prix : deux prix du jury – présidé par Alain Lanceron et composé d’Edwin Crossley-Mercer, Sandrine Piau et Marcel Quillévéré – et un prix du public, votant ce soir même dans la salle. Sans enjeu véritable, l’attribution des récompenses ne laisse transparaître aucune rivalité entre ces jeunes artistes, dont certains ont déjà un pied dans la carrière et dont les programmes se révèlent très disparates et composites, certains morceaux étant forcément un atout majeur pour celle ou celui qui l’aborde.

C’est donc sans surprise qu’Inna Kalugina remporte le prix du public que lui remet maître Ardavan Amir-Aslani en personne. L’attente de Cio-Cio-San et le congé de la Wally lui valent donc un triomphe que confirme le deuxième prix du jury. Elle les rend de manière très intense, en variant savamment les teintes, malgré un vibrato sans doute un peu trop prononcé dans le second air. Fiordiligi quelque peu engorgée et à la diction perfectible, elle avait auparavant partagé la vedette avec Anne-Lise Polchlopek (dont le talent a déjà été apprécié par Première Loge Opéra à plusieurs reprises, en récital dans cette même salle ou à Orsay), Dorabella davantage rayonnante qui se voit honorer du premier prix du jury. Si elle puise dans des répertoires moins courus, ses personnages sont déjà très réfléchis, notamment la Sapho de Gounod, révélant un phrasé exemplaire et une maîtrise de la ligne sans faille. L’air de la vieille dame de Candide soulignant également un sens de l’humour et une verve de premier plan, dont elle sait jouer avec éclat.

Dans de telles conditions, le baryton Andrei Zhadov reste trop confiné dans son interprétation de deux mélodies de Tchaïkovski, malgré son beau grave, sa conviction, son sens du drame, une rondeur et des variations plaisantes. La basse Kitae Song se trouve confrontée à peu près au même problème, non tant à cause de ses choix de répertoire mais par manque d’expérience. Peu idiomatique, son Almaviva manque de naturel et de projection, et s’avère encore trop appliqué, voire scolaire. Par la suite, il donne la réplique, d’abord à la Papagena espiègle de Risa Ichikawa, ensuite au Nadir solaire de Fachu Luo, et gagne en assurance, partageant avec la première la joie de chanter et avec la second une sensible communauté d’esprit. Très accomplie dans la ligne, la soprano japonaise forme également un joli couple avec le ténor chinois, aussi bien dans le ravissant hymne de Bernstein que dans la déclaration de Danilo et Hanna. Pendant un certain temps, le concert semble d’ailleurs tourner autour de la jeune cantatrice, enchaînant ces deux duos et le brillant de l’air d’Oscar d’Un ballo in maschera, au jeu assez convenu mais aux trilles percutants, et la mélodie parisienne de Poulenc, gracieusement articulée. Son complice se distinguant à son tour par la longueur du souffle dans le Lied de Sou-Chong, passionné à souhait. Dommage qu’aucun de ces deux chanteurs talentueux n’ait reçu de distinction.

Très prometteuse, Margaux Loire surjoue quelque peu la Mimì puccinienne, pas toujours intelligible mais bien menée jusque dans le haut du registre, et fait état d’une exquise ductilité dans la drôlerie de Rose.

Comme la Barcarolle de Giulietta avait ouvert le bal, à sept voix, le toast d’Alfredo et de Violetta le conclut, dans la bonne entente, d’où ressortent néanmoins respectivement la douceur d’Anne-Lise Polchlopek, et la vaillance de Fachu Luo et de Margaux Loire.

Zoé Hoybel accompagne judicieusement au piano, sans jamais mettre en difficulté les chanteurs.

Public reconnaissant et participatif.

 

Les artistes

Risa Ichikawa, soprano
Inna Kalugina, soprano
Margaux Loire, soprano
Fachu Luo, ténor
Anne-Lise Polchlopek, mezzosoprano
Kitae Song, basse
Andrei Zhadov, baryton

Zoé Hoybel, piano

Le programme

Jacques Offenbach – Les Contes d’Hoffmann, « Belle nuit, ô nuit d’amour » (Giulietta, Nicklausse) ensemble

Piotr Ilitch Tchaïkovski – « Octeto » (op. 6, n° 5) Andrei Zhadov

Piotr Ilitch Tchaïkovski – « Blagaslavlaïou vass Liéssa » (op. 47, n° 5) Andrei Zhadov

Wolfgang Amadeus Mozart – Così fan tutte, « Ah, guarda, sorella » (Fiordiligi, Dorabella) Anne-Lise Polchlopek, Inna Kalugina

Wolfgang Amadeus Mozart – Le nozze di Figaro, « Hai già vinta la causa! » (Conte) Kitae Song

Wolfgang Amadeus Mozart – Die Zauberflöte, « Pa­ – Pa -­ Pa­ – Pa­ – Pa­ – Pa­ Papagena! // Pa – Pa – Pa – Pa – Pa­ – Pa­ Papageno » (Papageno, Papagena) Kitae Song, Risa Ichikawa

Giacomo Puccini – La Bohème, « Mi chiamano Mimì » (Mimì) Margaux Loire

Giacomo Puccini – Madama Butterfly, « Un bel dì vedremo  » (Cio-Cio-San) Inna Kalugina

Georges Bizet – Les Pêcheurs de perles, « Au fond du temple saint » (Zurga, Nadir) Kitae Song, Fachu Luo

Charles Gounod – Sapho, « Où suis-je ?… Ô ma lyre éternelle » (Sapho) Anne-Lise Polchlopek

Leonard Bernstein – Candide, « I am easily assimilated » (The Old Lady) Anne-Lise Polchlopek

Leonard Bernstein – Candide, « Oh, happy we! » (Candide, Cunegonde) Fachu Luo, Risa Ichikawa

Giuseppe Verdi – Un ballo in maschera, « Saper vorreste » (Oscar) Risa Ichikawa

Francis Poulenc – Voyage à Paris, Risa Ichikawa

Franz Lehár – Die lustige Witwe, « Lippen Schweigen » (Danilo, Hanna) Fachu Luo, Risa Ichikawa

Franz Lehár – Das Land des Lächelns, « Dein ist mein ganzes herz » (Sou-Chong) Fachu Luo

Aimé Maillart – Les Dragons de Villars, « Il m’aime, il m‘aime, espoir charmant » (Rosa) Margaux Loire

Alfredo Catalani – La Wally, « Ebben ne andrò lontana » (Wally) Inna Kalugina

Giuseppe Verdi – La traviata, « Libiamo ne’ lieti calici » (Alfredo, Violetta) ensemble

 

Paris, Salle Cortot, mardi 14 janvier 2025

 

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Anne-Lise Polchlopek
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Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

3 commentaires

Jun Yu 16 janvier 2025 - 21 h 00 min

Dommage que parmi les professeurs cités n’est nullement mentionné le grand Vladimir Chernov à la carrière brillante, et professeur par ailleurs de la soprano ayant raflé deux prix ce soir-là.

Répondre
FAVERZANI 17 janvier 2025 - 13 h 46 min

Oui, désolé : mea culpa !!! Cela m’a échappé. Il faut ajouter Vladimir Chernov, grand interprète et grand professeur. Avec mes excuses pour cet oubli

Répondre
Veronique 18 janvier 2025 - 21 h 05 min

Dans l’ensemble, les résultats du classement étaient prévisibles. Même si l’interprétation et l’expression scénique sont importantes, j’ai ressenti que ce qui compte le plus pour un chanteur, c’est avant tout la manière dont la voix résonne dans la salle de spectacle. Ceux qui n’ont pas été récompensés semblaient manquer de projection vocale suffisante pour vraiment capter l’attention du public et du jury.

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