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Desmarest et Campra : Iphigénie en Tauride, un opéra « à quatre mains » au TCE

par Pascal Lelièvre 11 janvier 2024
par Pascal Lelièvre 11 janvier 2024

© Cyprien Tollet / Théâtre des Champs-Elysées

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Mardi 9 janvier avait lieu le troisième volet de la « tétralogie baroque » proposée par Hervé Niquet avec le CMBV et le TCE, une tétralogie qui fait judicieusement alterner « tubes » et raretés. Il s’agissait ce soir de la troisième œuvre de la période « entre-deux » (après Lully – avant Rameau), avec l’équipe à laquelle nous sommes désormais bien habitués : l’Orchestre et le Chœur du Concert Spirituel, et de nombreux solistes vocaux qui avaient également participé à la Médée de Charpentier donnée en ces mêmes lieux en mars dernier. L’événement a attiré un public fidèle et curieux, emplissant la vaste salle du TCE à environ 75 %, un taux fort honorable pour une telle rareté !

L’œuvre, Iphigénie, présente la particularité d’avoir été écrite par deux musiciens : Henry Desmarest, qui en a commencé la composition, et André Campra, qui l’a achevée. Elle fut créée à l’Académie Royale de musique en 1704. C’est Campra qui composa le prologue. Il apporta également sa contribution aux scènes 1 et 5 de l’acte I et à la première scène de l’acte II. Il composa 3 des 6 scènes de l’acte III, 3 des 4 scènes de l’acte IV (dont la très belle deuxième scène). Quant à l’acte V, sa première scène est signée Desmaret et Campra, le reste étant entièrement de la main du compositeur aixois. Si l’on en croit les annotations figurant dans la partition, l’œuvre fit l’objet de nombreuses « retouches » (sauf bien sûr dans le Prologue et les trois quarts de l’acte V, composés par Campra), mais… « sans couture apparente », ni sur la musique, ni sur le livret !
Le livret, précisément (signé Joseph-François Duché de Vancy et Antoine Danchet), s’appuie sur Euripide tout en ajoutant un personnage (Électre). Il fait entendre des vers de bonne facture et présente une structure dramatique équilibrée et très efficace.

De la musique, plusieurs pages émergent : le monologue de Diane au prologue, l’entrée d’Oreste et Pylade et l’air de Diane au deuxième acte, l’air Electre et les interventions du chœur à l’acte III, les airs d’Iphigénie et les scènes Iphigénie / Oreste aux actes IV et V…  Globalement, la seconde partie du concert (celle qui correspond aux trois derniers actes) a paru beaucoup plus séduisante que la première, qui n’a pas tout à fait produit l’impression attendue… Est-ce parce que Campra y est plus présent, avec un langage peut-être plus chaleureux, et un charme peut-être plus immédiat dans les mélodies ? Toujours est-il que la musique de Desmarest nous a moins séduit que celle de Circé (redécouvert à Versailles en janvier 2022), même s’il est bien sûr difficile de se faire une idée précise de l’œuvre à partir d’une seule écoute.

Le chef et les forces du Concert spirituel manifestent toutes les qualités qui leur sont bien connues, avec un Hervé Niquet toujours aussi impliqué et énergique, et un orchestre dégageant une belle puissance dramatique – mais sans atteindre tout à fait à la flamboyance qui nous avait enthousiasmé dans la Médée de Charpentier. Côté vocal, le « trio de tête » se dégage très nettement de l’ensemble de la distribution. Véronique Gens passe superbement de l’autorité à la soumission dans le premier acte. Sa prestation est globalement excellente, notamment dans ses grandes scènes des actes IV et V, bien qu’elle ait paru légèrement en retrait en termes de projection ou d’interprétation au regard de ce qu’elle propose habituellement. Le rôle de Pylade, qui échoit à Reinoud Van Mechelen, spécialiste incontesté du haute-contre à la française[1], est très court : on ne peut que le regretter devant l’excellence de l’interprète, qui trouve néanmoins l’occasion de nous faire profiter d’aigus éclatants, et surtout d’une très belle harmonie avec l’Oreste de Thomas Dolié, récemment applaudi en Sparck dans Fantasio à l’Opéra-Comique. Le baryton français (qui remplaçait Tassis Christoyannis, initialement prévu) avait déjà excellé en Créon dans Médée. Ici encore, il se montre parfait d’autorité, de puissance, de timbre, et offre sans doute la plus belle prestation vocale de la soirée.

Le concert, au moment des saluts, est accueilli très favorablement par le public – mais avec un enthousiasme moindre, peut-être, que lors des soirées précédentes…

————————————————–

[1] Il y a consacré pas moins de 3 CD : son hommage à Jéliote, notamment, avait enthousiasmé Marc Dumont !

Les artistes

Iphigénie : Véronique Gens
Pylade : Reinoud Van Mechelen
Oreste : Thomas Dolié
Thoas : David Witczak
Electre : Olivia Doray
Diane : Floriane Hasler
L’Ordonnateur / L’Océan : Tomislav Lavoie
Un habitant de Délos / Triton / Le Grand Sacrificateur : Antonin Rondepierre
Isménide, Première habitante de Délos / Première nymphe / Première prêtresse : Jehanne Amzal
Deuxième habitante de Délos / Deuxième nymphe / Deuxième prêtresse : Marine Lafdal-Franc

Orchestre et Chœur Le Concert Spirituel, dir. Hervé Niquet

Le programme

Iphigénie en Tauride

Tragédie lyrique en cinq actes et un prologue d’Henry Desmarest et André Campra, livret de Joseph-François Duché de Vancy et Antoine Danchet, créée à l’Académie Royale de musique en 1704.
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, concert du mardi 9 janvier 2024

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David WitczakThomas DoliéFloriane HaslerVéronique GensHervé NiquetReinoud van MechelenOlivia Doray
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Pascal Lelièvre

Fils d'un explorateur danois et d'une soprano vénézuélienne, Pascal Lelièvre est styliste et comédien. Il fréquente assidûment les théâtres lyriques de France et du monde depuis avril 1976, et a rejoint l'équipe de Première Loge en janvier 2021.

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