À la une
Diva ma non troppo : le public du festival de Froville...
Dans le labyrinthe des opéras de RIMSKI-KORSAKOV
À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires
Job, le procès de Dieu : création d’un opéra engagé et...
Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »
La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de vous !
Brèves de juin –
Découvrez la saison 25-26 de l’Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie
Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille dans la...
Dernière saison d’Alain Surrans à ANGERS-NANTES OPERA
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

À la Seine Musicale : un admirable Messie !

par Marc Dumont 9 décembre 2023
par Marc Dumont 9 décembre 2023
© Julien Benhamou
0 commentaires 2FacebookTwitterPinterestEmail
1,9K

Quelle soirée ! Venir entendre le Messie en concert est toujours source de joies musicales. Cette soirée n’en a pas manqué.

Puisque dans l’oratorio de Hændel le chœur est en première ligne, c’est lui qui mérita tous les éloges. Le chœur accentus n’est plus à recommander pour sa précision d’exécution, son homogénéité, son excellence. Avec ce Messie, la démonstration fut faite, une fois de plus, jusqu’aux fugues de With his stripes et de l’Amen final d’une clarté confondante.

© Alex Annen

Les quatre solistes étaient au diapason de cette réussite. Sandrine Piau souffrante, c’est la soprano Marie Lys qui la remplaçait. Elle connait parfaitement cette partition pour l’avoir déjà chantée et enregistrée[1]. Sa présence lumineuse, en robe blanche pailletée d’étoiles, tranchait sur les costumes noirs de tous les autres musiciens. Mais plus encore que son plaisir à être là, sa voix rayonnante, ses vocalises conduites avec grâce et poésie et son timbre splendide donnaient à toutes ses interventions le sentiment d’une évidence, tant dans la conduite d’un « Rejoice greatly » épanoui que dans la délicatessse du « I know that my redeemer liveth ».

© D. R.

On ne comptait pas les moments de pur bonheur vocal, comme avec « He shall feed his flock », ce duo avec les deux voix de Marie Lys et Paul-Antoine Benos-Djian. Le contre-ténor avait débuté avec un « But who may abide » à la ligne de chant sensible, avec quelques graves rauques, pour ensuite voler vers les sommets dans le bouleversant « He was despised ».

La basse Alex Rosen[2] n’est pas en reste, voix profonde, intelligence du texte et vocalises parfaites. Inquiet dans « The people that walk in darkness », imprécateur dans « Why do the nations », il réussit magistralement le grand air « The trumpet shall sound », soutenu et commenté par une trompette claire, véloce manquant peut-être légèrement de panache.

C’est sans doute le ténor qui faisait, sur scène, le plus d’impression par une carrure exceptionnelle, tant physique que vocale. Stuart Jackson incarne et vit son texte, le chante avec une voix profonde, jouant sur le mezza-voce ou impressionnante dans son « Thou shalt brake them » d’une imposante maîtrise, d’une autorité implacable, dont la violence se retrouvait à l’orchestre.

© Gerard Collett

Un orchestre – superlatif, lui aussi – qui manquait parfois de magie, tout en assurant un concert de très grande classe, où parfois se glissaient tel ou tel détail inattendu / in-entendu, comme ces moments où les cordes graves jouent col legno dans l’air « Why do the nations », commentant la brutalité du texte. Il y eut aussi les interventions subtiles de l’orgue positif en contrepoint du chœur « He shall purify », de l’air de basse « The people that walked »…

Hormis ces moments, on trouve dans l’ensemble de la direction de Laurence Equilbey, outre l’évidence d’une mise en place au cordeau, un penchant pour les contrastes abrupts. Ce n’est pas un hasard si l’on voit, à plusieurs reprises, la cheffe d’orchestre trépigner sur son estrade. Dès l’ouverture, le ton était donné, entre le drame et l’allant : la direction serait contrastée plus que nuancée, avec plus d’autorité que de tendresse : la Pifa manquait de mystère, l’orchestre de poésie dans « He shall feed his flock », alors que le chœur « Surely He hath borne our griefs » était asséné avec plus de hargne que de grandeur. 

© Julien Benhamou

Ce choix esthétique peut se discuter, mais l’ensemble du concert reflétait bien une très grande réussite, tant les beautés vocales nous subjuguaient[3].

—————————————————

[1] On la retrouve ainsi dans l’intégrale enregistrée par Château de Versailles Spectacle en 2022, dirigée par Franco Faggioli. D’ailleurs, elle chantera un autre Messie dirigé cette fois par Gaëtan Jarry, les 23 et 24 décembre à la Chapelle Royale – Première loge y sera également…

[2] Lui aussi est un habitué du Messie. Lui aussi fait partie de la distribution de l’intégrale Faggioli et sera des concerts de Noël à Versailles.

[3] Et pour  retrouver l’œuvre, dans une autre approche, la version de John Nelson vient de paraitre chez Erato et a reçu l’Appassionato de Première Loge.

Les artistes

Marie Lys soprano
Paul-Antoine Bénos-Djian contre-ténor
Stuart Jackson ténor
Alex Rosen basse

accentus, Insula orchestra, dir. Laurence Equilbey 

Le programme

The Messiah

Oratorio en trois parties de George Frederick Handel (1742), livret de Charles Jennens sur des textes tirés de la Bible

La Seine Musicale, concert du mardi 5 décembre 2023.

image_printImprimer
Laurence EquilbeyMarie LysPaul-Antoine Bénos-DjianAlex RosenStuart Jackson
0 commentaires 2 FacebookTwitterPinterestEmail
Marc Dumont

Passionné par l’Histoire et la Musique, Marc Dumont a présenté des centaines de concerts et animé de multiples émissions à Radio France de 1985 à 2014. Il se consacre à des conférences et animations, rédige actuellement un livre où Musiques et Histoire se croisent sans cesse, et propose des « Invitations aux Voyages », qui sont des rencontres autour de deux invités, en vidéo.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Concert gratuit : Antonio SIGNORELLO (ténor) et Atsuko NIEDA (piano) à l’Eglise Saint-Merry (Paris) ce dimanche 10 décembre
prochain post
Monsieur Choufleuri est resté à l’Opéra de Rennes le 6 décembre 2023 !

Vous allez aussi aimer...

Diva ma non troppo : le public du festival...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des vampires

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création d’un opéra...

14 juin 2025

Festival du Haut-Limousin « Par les soirs bleus d’été »

13 juin 2025

La traviata à Tours : Violetta, prenez soin de...

13 juin 2025

Brèves de juin –

13 juin 2025

Il barbiere di Siviglia revient à l’Opéra Bastille...

12 juin 2025

À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de...

9 juin 2025

Retour triomphal de Pretty Yende au Théâtre des...

9 juin 2025

Núria Rial et l’Accademia del Piacere donnent le...

9 juin 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • cecile PABA ROLLAND dans Il trovatore à Marseille : Le chant de l’Extrémo
  • Stéphane Lelièvre dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • Alessandro dans À Bruxelles, nouvel échec pour la thérapie de Don José ; nouveau succès pour la Carmen de Tcherniakov !
  • antonio meneghello dans GEORGE GAGNIDZE : « Mi accosto a Verdi con la massima venerazione e rispetto… »
  • Giancarlo Arnaboldi dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Diva ma non troppo : le public...

14 juin 2025

À Rouen, SEMIRAMIDE au pays des...

14 juin 2025

Job, le procès de Dieu : création...

14 juin 2025