À la une
OPERAFEST 2025 – LISBONNE & OEIRAS : Amours interdites !
Retour gagnant de ROBERTO DEVEREUX à Naples après plus de...
CD – La poésie à fleur de lèvres : « Je te...
Les brèves de juillet –
Les festivals de l’été –Alessandro Scarlatti investit la chapelle de...
Les festivals de l’été –Le double et l’inceste : relire...
Les festivals de l’été –Le Corum de Montpellier en élévation...
Les festivals de l’été –Beaune : de la Résurrection du Christ...
Les festivals de l’été – Aix-en-Provence : Calisto sous naphtaline
Barcelone – Concert Asmik Grigorian/Matthias Goerne : sous le signe...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

Philharmonie de Paris : BEETHOVEN « au plus haut des cieux » avec l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique et Dinis Sousa

par Frédéric Meyer 27 mai 2024
par Frédéric Meyer 27 mai 2024
1 commentaire 3FacebookTwitterPinterestEmail
2,4K

On se faisait une joie de retrouver à la Philarmonie de Paris le chef John Eliot Gardiner et l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique, qu’il créa il y a plus de trente ans, avec au programme un cycle Beethoven. Mais pour les raisons que l’on sait, il reste remplacé à la tête de cet orchestre pendant une durée indéterminée.

Le concert Beethoven du 26 mai est consacré à la deuxième et à la neuvième symphonies. Pour l’occasion c’est Dinis Sousa, chef principal du Royal Northern Sinfonia,et chef associé du Monteverdi Choir, qui tient la baguette. IL est encore peu connu en France, même si les berlioziens ont pu faire sa connaissance lorsqu’il a dû remplacer Gardiner dans Les Troyens récemment donnés à La Côte-Saint André et Versailles.

Dinis Sousa - © Sim Canetty-Clarke

Pourtant, dès les premiers accords de la Deuxième Symphonie de Beethoven, on sent que quelque chose de magique va se passer. On a rarement entendu cette limpidité dans chacun des pupitres, que le jeune chef cisèle avec une étonnante précision d’horloger et qui nous laisse plein d’admiration. Phénomène rarement observé, le public applaudit à la fin du mouvement comme il le fera également pour les autres. Le larghetto est un miracle d’équilibre entre les cors, les clarinettes et les flûtes, souvent trop couverts par les cordes. Ici chaque instrument est parfaitement mis en valeur et on est sous le charme de la fusion entre le chef et son orchestre. Les deux derniers mouvements confirment cette impression de maîtrise totale de la partition. Plus de cinq rappels viennent saluer cette première partie !

Dans la Neuvième Symphonie, ce qui frappe d’emblée c’est la présence du Monteverdi Choir dont chaque membre impressionne par la noblesse de sa posture dès l’entrée des choristes sur scène
Si les deux premiers mouvements montrent à nouveau l’excellence de l’ensemble des musiciens de l’orchestre, l’adagio molto cantabile est un moment de beauté absolue. Voir l’expression de sérénité qui se dégagent des musiciens aux pupitres des cordes – certains ont même les larmes aux yeux ! – est quelque chose de rare et d’extraordinaire… Le chef et ses musiciens nous emmènent très haut… et nous nous surprenons à être nous-mêmes gagnés par les larmes à l’écoute de cette musique superbement interprétée !
Le tutti orchestral qui ouvre le dernier mouvement est magistral, laissant la place aux contrebasses introduisant le thème de l’Hymne à la joie avec un tempo idéal. Puis, après un nouveau tutti, dès ces premiers mots : « Freude ! », la basse William Thomas envahit la Philarmonie de sa voix belle et puissante. (Il a déjà chanté cette symphonie à Londres le 18 mai dernier, et avait également participé aux Troyens de La Côte-Saint-André  / Versailles dans lesquels il chantait Narbal).  Le ténor britannique Allan Clayton ne démérite pas face à ses partenaires ; il est connu pour le rôle de Peter Grimes qu’il a vaillamment chanté à Londres, Madrid et Paris en février 2023. Une mention à la mezzo Alice Coote, spécialisée dans les opéras de Haendel, dont Pascal Lelièvre avait apprécié la superbe Cassandre de Berlioz à La Côte-Saint-André.  La soprano Lucy Crowe fait quant à elle montre d’une aisance et puissance naturelle dans les aigus

Le quatuor vocal est parfait dans sa fusion avec le Monteverdi Choir, tout comme avec l’orchestre que le chef conduit à merveille. On ne peut qu’être impressionné et conquis par ce chœur, fondé il y a plus de 60 ans,  qui fait assurément partie des plus beaux au monde ; l’écouter mais également regarder l’expression de chacun des chanteurs est un bonheur permanent. Il recevra, pour sa puissance et son engagement total, une ovation plus que méritée.

« Tous les hommes deviennent frères là où les douces ailes [de la Joie] reposent ! […] Soyez unis, millions d’hommes ! qu’un seul baiser enlace l’univers ! » font partie des derniers mots de cette ultime symphonie beethovenienne qui fera se lever, chose rare, le public de la Philharmonie, criant à son tour sa joie pendant près de quinze minutes. Incontestablement, Dinis Sousa fait partie des grands chefs avec lesquels il faudra compter dans les années à venir.
De retour dans la rue, on a le sentiment d’être en fait… redescendu sur terre, mais l’on reste encore pourtant longtemps sur son nuage en se répétant la chance que l’on a eue d’avoir pu participer à ces instants rares de communion, que seule la musique peut apporter.

Les artistes
Dinis Sousa , direction
Lucy Crowe , soprano
Alice Coote , mezzo-soprano
Allan Clayton , ténor
William Thomas , basse
 
Monteverdi Choir
Orchestre Révolutionnaire et Romantique
 
Le programme

Symphonies n° 2 et 9 de Beethoven

Philharmonie de Paris, dimanche 26 mai 2024.

image_printImprimer
William ThomasAllan ClaytonLucy CroweDinis SousaAlice Coote
1 commentaire 3 FacebookTwitterPinterestEmail
Frédéric Meyer

1 commentaire

LAVIGNE Jean-François 28 mai 2024 - 15 h 00 min

J’ai hâte d’être au 29, où je serai à la Philharmonie pour les Symphonies 5 et 7 de Beethoven par ces mêmes interprètes ! La critique lucide autant que vibrante de M. Meyer augmente mon impatience…

Répondre

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
86e Festival del Maggio Musicale Fiorentino : un beau succès pour TOSCA dans la lecture proposée par Daniele Gatti
prochain post
Beethoven wars : un pari gagné ou une menace fantôme ?

Vous allez aussi aimer...

Retour gagnant de ROBERTO DEVEREUX à Naples après...

17 juillet 2025

Les festivals de l’été –Alessandro Scarlatti investit la...

15 juillet 2025

Les festivals de l’été –Le double et l’inceste...

14 juillet 2025

Les festivals de l’été –Le Corum de Montpellier...

14 juillet 2025

Les festivals de l’été –Beaune : de la Résurrection...

14 juillet 2025

Les festivals de l’été – Aix-en-Provence : Calisto sous...

13 juillet 2025

Barcelone – Concert Asmik Grigorian/Matthias Goerne : sous...

12 juillet 2025

Les festivals de l’été –Louise prostrée au festival...

11 juillet 2025

Saison d’été du Maggio Musicale Fiorentino : un...

11 juillet 2025

Stagione estiva del Maggio Musicale Fiorentino: un fresco...

11 juillet 2025

Annonces

OPERAFEST LISBOA & OEIRAS 2025

En bref

  • Les brèves de juillet –

    17 juillet 2025
  • Brèves de juin –

    13 juin 2025

Humeurs

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Transon dans Les festivals de l’été –
    Le double et l’inceste : relire le Don Giovanni à Aix, deuxième point de vue
  • Marc Dumont dans Les festivals de l’été –
    Le double et l’inceste : relire le Don Giovanni à Aix, deuxième point de vue
  • Lecaillon Gérard dans Denise SCHARLEY
  • Tchétérian dans Les festivals de l’été –
    Le double et l’inceste : relire le Don Giovanni à Aix, deuxième point de vue
  • Peter Nikolič dans Les festivals de l’été –
    À Aix-en-Provence , un DON GIOVANNI sans séduction

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Retour gagnant de ROBERTO DEVEREUX à...

17 juillet 2025

Les festivals de l’été –Alessandro Scarlatti...

15 juillet 2025

Les festivals de l’été –Le double...

14 juillet 2025