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Le Requiem Allemand de Brahms à la Philharmonie : ”Heureux ceux qui meurent”.

par Ivar kjellberg 4 février 2024
par Ivar kjellberg 4 février 2024
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Au cours de cette soirée à la Philharmonie de Paris,  le programme se déroule comme une communion : à la douce tristesse de la Symphonie Inachevée de Schubert, suivent la résignation et la douceur de l’espoir en la vie qui continue avec le Requiem allemand de Brahms.

La soirée s’ouvre avec la Symphonie Inachevée de Schubert, œuvre attribuée à une période de remise en question dans la vie de son auteur, et dotée d’une structure peu commune pour ce type d’ouvrage. Si la question subsiste sur la raison pour laquelle Schubert ne l’a pas terminée, les deux mouvements qui la composent se suffisent en eux-mêmes et forment un tout cohérent, dont l’ambition permet d’entendre les derniers accords comme le parfait achèvement de l’œuvre.

Sous la direction de Philippe Herreweghe, la symphonie de Schubert fait la part belle aux instruments à vent et aux cuivres : leur expressivité et la ligne mélodique, tenues sans être trop accentuées, font ressortir la douce mélancolie de l’œuvre. Avec de surcroît un motif mélodique tout en tension et rendu délicatement par les violons. Partition étrange et dont la sérénité du début est progressivement obscurcie par de brefs éclats de doute et de pensées sombres qui disparaissent aussitôt ; le chef d’orchestre belge parvient à en extraire toute la délicatesse, et privilégie l’atmosphère mélancolique qui la caractérise.

S’ensuit le fameux Requiem allemand de Johannes Brahms, marqué par plusieurs deuils et qui mettra plus de dix ans à terminer cette œuvre. Brahms s’affranchira des éclats dramatiques et du pathos propres aux messes de Requiem catholiques dans une volonté de rendre hommage et réconfort à l’Humain, en lui reconnaissant ses pertes et ses espoirs, et en mettant en lumière et en musique des passages de la Bible jamais associés à ce style d’œuvre.

Sur les sept parties constituant cette “messe protestante” tirant sur le style romantique, Philippe Herreweghe parvient à diriger l’orchestre de sorte que ce dernier ne fasse plus qu’un avec le formidable Collegium Vocale Gent.  Il réussit à maintenir ce subtile équilibre vocal tout le long de cette deuxième partie de soirée.

Si le chœur intervient sur chacune des sept parties constituant le Requiem, il brille particulièrement sur la seconde : “Car toute chair est comme l’herbe”, où sur un rythme de marche, il est mené vers d’éclatants crescendos par Herreweghe.  Mais c’est surtout dans le dialogue avec la soprano Regula Mühlemann, avec le plus bel air du programme (“Ihr habt nun Traurigkeit” / “Vous avez maintenant de la tristesse”), où ce fameux équilibre entre chœur et soliste, et entre l’orchestre et les chanteurs est parfaitement rendu. Regula Mühlemann, que l’on a pu applaudir récemment en tant que Pamina dans La Flûte enchantée mis en scène par Cédric Klapisch au Théâtre des Champs-Elysées, a apporté sa voix comme une promesse de pardon en contrepoint aux courtes mais puissantes interventions du baryton Florian Boesch, incarnant l’angoisse et le doute face à la mort.

Point de jugement dernier ou de vision de l’enfer dans ce Requiem, mais douleur, doute, réconfort et paix, avec un finale (“Heureux les morts”) en écho splendide à celui de la Symphonie Inachevée, comme un appel à la sérénité et à la paix intérieure.

Les artistes

Regula Mühlemann, soprano
Florian Boesch, baryton

Orchestre des Champs-Elysées, dir. Philippe Herreweghe
Collegium Vocale Gent

Le programme

Franz Schubert
Symphonie n° 8 « Inachevée »

Johannes Brahms
Un Requiem allemand

Philharmonie de Paris, concert du vendredi 2 février 2024

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orchestre des champs-élyséesPhilippe HerrewegheRegula MülhemannFlorian Boeschcollegium vocale gant
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Ivar kjellberg

Habitué de longue date du TCE et pianiste amateur, Ivar Kjellberg est venu à l'art lyrique grâce à ses parents, qui faisaient sonner Wagner dans tout l'immeuble pour l'amuser. Grand fan des interprètes des années 70 et de l'opéra allemand, Ivar peut écouter en boucle les disques d'Edda Moser et d'Hermann Prey avant d'enchaîner... sur un bon Offenbach !

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