À la une
Les cadeaux de Parpignol pour les fêtes de Noël
Se préparer à La Passagère, Opéra national Capitole de Toulouse,...
Bruxelles, NormaVoyage immobile et bel canto sous tension, ou « En...
Ça s’est passé il y a 100 ans : création...
TCE : le triomphe des Tenebrae dans un Messie de belle...
Se préparer aux Vêpres siciliennes – Festival d’Aix-en-Provence, 16 juillet...
Festival d’Aix 2026 : entre classicisme et modernité
Les brèves de décembre –
Crémone, I puritani  : la jeunesse à l’assaut d’un chef-d’œuvre !
Ça s’est passé il y a 200 ans : création...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduRécital

Dans la forêt musicale viennoise 4

par Marc Dumont 17 février 2020
par Marc Dumont 17 février 2020
0 commentaires 0FacebookTwitterPinterestEmail
1,8K

Matthias Goerne et Christophe Eschenbach au Musikverein

Les concerts d’abonnement des Wiener Philharmoniker sont une des institutions viennoises. La bonne société de la ville s’y presse le samedi après-midi à 15h30 comme le dimanche matin à 11 heures (1). Le concert du dimanche 16 février était le troisième de la série que dirigeait Christophe Eschenbach, avec au programme Mahler et Brahms orchestré par Schönberg, ce qui offrait donc la possibilité d’entendre le fabuleux orchestre dans une branche capitale de son arbre généalogique et en ses murs – même si tous ses concerts ne se déroulent pas au mythique Musikverein, où les Wiener sont des prestataires parmi d’autres. (Ainsi, le mercredi précédent, ils se produisaient au Konzerthaus.)

L’agencement des cinq mélodies mahlériennes nous entraînait dans un climat intérieur où les cordes diaphanes, soyeuses, qui ouvrent et tapissent « Blick’ mir nicht in die Lieder », qui nimbent « Liebst du um Schönheit », semblaient ne produire qu’un seul souffle musical. Les cors subtils, sombres, qui répondent ou ponctuent, émeuvent par leur douceur mordorée. La fusion des timbres était totale (hautbois et cors ici, clarinette, flûte et basson là) ; l’accord avec le soliste fut parfait et Christophe Eschenbach n’y était pas pour rien.
Mahler nous bouleverse jusqu’au climax final d’un « Um Mitternacht » qui déchaîne une violence du son, du verbe et de la voix. Car c’est sur ce lied que se refermait le cycle, sur cette percée éclatante mais incertaine, vers une lumière hypothétique, « au delà de la vie et de la mort », comme le chantait, angoissé, Matthias Goerne. Intimité de ces Rückert Lieder, dessinés au fusain par Eschenbach, incarnés par le baryton qui vivait intensément chacune des cinq mélodies, dans une vision habitée, expressionniste et intime à la fois, d’une déchirante mélancolie viennoise.

La seconde partie proposait un tout autre monde – et une démonstration, une vraie leçon d’orchestre imparable, aux timbres jouissifs, pour une œuvre qu’affectionne Christophe Eschenbach (2). La transcription de  Schönberg, qui déploie un orchestre immense dans la lignée de ses Gurrelieder au romantisme exacerbé, est tardive : 1937. La légèreté n’est pas sa première qualité, particulièrement dans l’Andante con moto parfois lourdement martial… Et dire que Schönberg trouvait le piano trop fort dans l’équilibre original du quatuor !
Mais l’alchimie fut totale, celle que procurait l’orchestre en majesté qui feule, tempête, murmure et transcende cette partition dans cet espace unique, l’écrin du Musikverein, où tout s’entend. Après le coruscant final, « Rondo alla zingarese » spectaculaire, ce fut un triomphe total pour les musiciens comme pour le chef, amené à revenir saluer alors que sur la scène ne restent plus que deux instrumentistes.

Sentiment de vivre un moment particulièrement privilégié. Par une affiche qui tenait plus que ses promesses, par ces moments musicaux de luxe et de volupté sonore.

———————————

(1) On peut se procurer des places via une réservation qui s’ouvre le lundi précédent à 9h30 (par le site internet de l’Orchestre, par téléphone, ou dans la boutique qui se trouve sur le Ring : https:// www.wienerphilharmoniker.at )

(2) Il enregistra l’œuvre il y a vingt-cinq ans, pour RCA, avec le Symphonique de Houston – une version difficile à réécouter après les ineffables moirures des Wiener Philharmoniker.

Les artistes

Matthias Goerne, baryton

Orchestre Philharmonique de Vienne 
Direction musicale Christophe Eschenbach

Le programme
  • Cinq Lieder d’après Friedrich Ruckert de Gustav Mahler
  • Quatuor pour piano Opus 25 de Johannes Brahms arrangé pour grand orchestre par Arnold Schönberg

Concert du dimanche 16 février 2020

image_printImprimer
Matthias GoerneChristophe Eschenbach
0 commentaires 0 FacebookTwitterPinterestEmail
Marc Dumont

Passionné par l’Histoire et la Musique, Marc Dumont a présenté des centaines de concerts et animé de multiples émissions à Radio France de 1985 à 2014. Il se consacre à des conférences et animations, rédige actuellement un livre où Musiques et Histoire se croisent sans cesse, et propose des « Invitations aux Voyages », qui sont des rencontres autour de deux invités, en vidéo.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Kafka ou l’ombre du père
prochain post
Eugène Onéguine à Marseille : le parfum de la dame en noir…

Vous allez aussi aimer...

Bruxelles, NormaVoyage immobile et bel canto sous tension,...

14 décembre 2025

TCE : le triomphe des Tenebrae dans un Messie...

14 décembre 2025

Crémone, I puritani  : la jeunesse à l’assaut...

10 décembre 2025

« Gala lyrique à la française » salle Gaveau –...

9 décembre 2025

Au Maggio Musicale Fiorentino, la Passion selon saint...

8 décembre 2025

Al Maggio Musicale Fiorentino la Matthäus-Passion di Bach...

8 décembre 2025

Rome – Lohengrin, l’œuf et l’argent : la...

7 décembre 2025

Robinson, enfin !

5 décembre 2025

Cinéma – LUDOVIC – Le film évènement !

5 décembre 2025

Nice : en – bonne – Company de...

5 décembre 2025

En bref

  • Les brèves de décembre –

    11 décembre 2025
  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • meyer frederic dans Aux confins du sublime et de l’abject : le « Requiem de Terezin » (Grand Amphithéâtre de la Sorbonne)
  • meyer frederic dans Ça s’est passé il y a 100 ans : création de Wozzeck
  • Don Giovanni, de Mozart – À Dom e-mots dans KOSTAS SMORIGINAS
  • Josy Santos dans L’Opéra de Liège inscrit le CHAPEAU DE PAILLE DE FLORENCE à son répertoire
  • STEFANI dans Le Chœur de Paris chante Schubert et Pergolesi

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Bruxelles, NormaVoyage immobile et bel canto...

14 décembre 2025

TCE : le triomphe des Tenebrae dans...

14 décembre 2025

Crémone, I puritani  : la jeunesse...

10 décembre 2025