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CD – Andrè Schuen : MOZART, un arc dramatique à l’esthétique affirmée

par Camillo Faverzani 19 octobre 2025
par Camillo Faverzani 19 octobre 2025
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Les artistes

Andrè Schuen, baryton
Nikola Hillebrand, soprano
Avi Avital, mandoline
Daniel Heide, piano

Mozartemuorchester Salzburg, dir. Roberto González-Monjas

Le programme

Mozart

  • Le nozze di Figaro
    « Non più andrai, farfallone amoroso » (Figaro)
    « Tutto è disposto: l’ora / Aprite un  po’ quegli occhi » (Figaro)
    « Crudel! Perché finora // Signor, la donna ognora » (Almaviva, Susanna)
    « Hai già vinta la causa! Cosa sento! / Vedrò, mentr’io sospiro » (Almaviva)
  • Abendempfindung K. 523
  • Mentre ti lascio, o figlia K. 513
  • Der ihr des unermesslichen Weltalls Schöpfer ehrt K. 619
  • Die Zauberflöte
    « Bei Männern, welche Liebe fühlen // Die süßen Triebe mitzüfuhlen » (Pamina, Papageno)
    « Der Vogelfänger bin ich ja » (Papageno)
  • Don Giovanni
    « Madamina, il catalogo è questo » (Leporello)
    « Deh, vieni alla finestra, o mio tesoro! » (Don Giovanni)
    « Quel casinetto è mio: soli saremo // Là ci darem la mano » (Don Giovanni, Zerlina)
    « Fin ch’han dal vino » (Don Giovanni)
  • Rivolgete a lui lo sguardo K. 584
  • Das Traumbild K. 530
  • Komm, liebe Zither, komm K. 351

1 CD Deutsche Grammophon, 2025. Enregistré au Mozarteum de Salzbourg en novembre-décembre 2024. Notice de présentation en anglais et en allemand. Durée totale : 66:19

 

Un rêve enfin réalisé que cet hommage au compositeur salzbourgeois dont le répertoire constitue la clef de voûte de la carrière du baryton Andrè Schuen.

Plutôt rare en France, même si son Don Giovanni a fait les beaux soirs du Festival d’Aix-en-Provence en juillet dernier (voyez ici et là), Andrè Schuen nous revient grâce à cet enregistrement entièrement consacré à Mozart. Après une riche discographie majoritairement axée sur le lied, avec une nette prédilection pour Schubert, non sans quelques incursions chez Liszt, Richard Strauss et Hugo Wolf, notre baryton devait bien cet hommage à son compositeur fétiche dont l’œuvre constitue la clef de voûte de sa carrière depuis une bonne quinzaine d’années, malgré un répertoire qui ne semble pas connaître de limites.

Comme l’interprète nous le narre lui-même dans la plaquette d’accompagnement du cd, cet achèvement naît tout naturellement dans le prolongement d’un concert donné au Mozarteum en novembre 2024. Rêve enfin réalisé, son programme s’agence suivant surtout un parcours personnel, dans le souci de favoriser bien des transitions et de dessiner un arc dramatique à l’esthétique affirmée. Ajoutons néanmoins qu’il se penche essentiellement sur les cinq dernières années de la production du compositeur salzbourgeois, à l’exception de Komm, liebe Zither, lied datant de 1780. La première partie suivant même un ordre chronologique presque scrupuleux, de 1786 à 1791, des Nozze di Figaro à Die Zauberflöte.

Bien évidemment, il aborde les deux facettes, germanique et italienne, du catalogue mozartien. Originaire de Haut-Adige, terre de frontière par excellence, le chanteur a eu le privilège d’être bercé dans un contexte linguistique au moins bilingue, voire trilingue, qu’il sait magnifiquement mettre à profit dans les différents titres ici abordés. En effet, au-delà de la beauté d’un timbre ensorcelant, de l’ampleur des moyens et de la séduction de l’accent, c’est la plus grande aisance dans les deux idiomes qui ressort de ce témoignage.

Suivons-le donc dans cet itinéraire qu’ouvre un Figaro capiteux, à l’élocution tout particulièrement virile dans un propos guerrier qui invite narquoisement à l’épopée. Le récitatif de l’acte IV déploie alors toute la dimension théâtrale du moment, avant un air du désabusement au portamento sublime, soutenu par un legato magistral et par un phrasé des plus intenses. Serviteur et maître à la fois dans le récitatif de l’acte III, il sera également un Almaviva menaçant et indigné à l’envi, non dépourvu cependant d’ironie, impressionnant dans le foisonnement du crescendo.

Le piano d’abord retenu de Daniel Heide seconde la morbidezza et le velours d’un chant à la lune très concerné qui n’est qu’une méditation sur la mort (Abendempfindung). Tandis que l’air de concert Mentre ti lascio, o figlia se distingue par une intelligence du texte, une longueur du souffle et une science du clair-obscur au service d’un lyrisme sans réserve. La netteté de la touche de son acolyte de toujours soutient ainsi la cantate Der ihr des unermesslichen Weltalls Schöpfer ehrt, prière à l’adresse du créateur plus qu’œcuménique, d’une actualité saisissante, mentionnant à la fois le Dieu des chrétiens, Jéhovah, Fu et Brahma, invitation à la paix (« Zerbrechet dieses Wahnes Bande / Zerreißet dieses Vorurteiles Schleier ») qui étale une palette chromatique extrêmement variée. La gravité de l’intonation se déverse alors dans la fraîcheur de cette antienne à tout amour désintéressé qu’est le duo entre Pamina et Papageno, étayé par la bonne entente avec la soprano Nikola Hillebrand. Elle sera, par la suite, une Susanna gracieusement lyrique (Paris l’a tout récemment applaudie dans ce même rôle) et une Zerlina juvénile et quelque peu naïve, les deux succombant aux sollicitations très séduisantes de leurs suborneurs. Un certain intimisme qui caractérise les lieder en allemand se retrouve un peu plus loin dans Das Traumbild, vision de rêve et ode à sa bien-aimée, intériorisées à souhait.

De par sa ductilité, l’air de présentation de l’oiseleur s’inscrit dans la filiation de Figaro, alors que le catalogue de Leporello enchaîne tel un défi – la manière dont est prononcé le vocatif « Madamina » !!! – à la diction mordante et aux harmoniques opulentes. Destiné initialement au Guglielmo de Così fan tutte, l’air de concert Rivolgete a lui lo sguardo associe la fluidité de la ligne et une ironie à toute épreuve, comme cela sied au brillant du morceau.

Retour vers le séducteur pour la sérénade à la mandoline, accompagnée par Avi Avital en guest star très complice, précédée justement de cet hymne à la cithare (Komm, liebe Zither, komm) qui n’est autre qu’une déclaration d’amour joliment nuancée. Et au libertin de clore cet attachant périple par les pyrotechnies d’une chanson à boire singulièrement fougueuse.

Une grande complicité se dégage du Mozartemuorchester de Salzbourg que dirige d’une belle plasticité Roberto González-Monjas.

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Roberto González-MonjasAndrè SchuenNikola HillebradAvi AvitalDaniel Heide
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Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

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