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Gabrielle Mouhlen : vivement la France !

par Hervé Casini 1 juillet 2020
par Hervé Casini 1 juillet 2020
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Gabrielle Mouhlen fait partie de ces artistes lyriques qui, loin de toute coterie et autre « circuit consacré », mènent une carrière internationale en interprétant les plus grands rôles du répertoire de soprano lirico-spinto (voire dramatique). Si les théâtres et les festivals italiens et allemands, en particulier, la programment régulièrement, les directeurs des salles françaises semblent curieusement la méconnaître et gagneraient pourtant à l’afficher dans quelques-uns de ses rôles fétiches !
Nous l’avons contactée alors qu’elle a repris le chemin des théâtres en Allemagne et qu’elle incarne une Abigaïlle à la coiffure particulièrement soignée dans Nabucco à l’Opéra de Coblence !

Avant tout, comment cette production de Nabucco s’est-elle déroulée ? Le contexte en était d’autant plus particulier que cette série de représentations était parmi les toutes premières à se dérouler dans le cadre de la saison d’un théâtre lyrique…
En fait, ce Nabucco s’est déroulé à l’extérieur, dans le cadre de la forteresse d’Ehrenbreitstein. Je me considère comme particulièrement privilégiée d’avoir pu faire partie de cette production puisque nous sommes parmi les tout premiers, pour ne pas dire les premiers, à avoir donné sur scène, après le confinement, une œuvre lyrique intégrale. Je m’étais déjà résignée à effacer ce spectacle de mon agenda et la surprise a donc été grande quand le théâtre m’a contactée pour la réouverture de la saison d’été ! Je tiens à souligner ici que l’Opéra de Coblence s’est beaucoup battu pour pouvoir réaliser ce spectacle et je remercie la surintendance pour sa grande détermination.
La mise en scène était quelque peu différente de celle initialement prévue. L’orchestre était placé derrière la scène et l’ensemble de l’espace scénique était constitué d’un grand escalier pour permettre aux artistes de se mouvoir en respectant les distances de rigueur. Nous avons d’ailleurs fait les répétitions en nous repérant par des carrés dessinés au sol afin de s’habituer à ces distances. Quant au chœur, il était positionné sur les murs, des figurants évoluant, masqués, au milieu de nous.

Abigaïlle à Coblence (juillet 2020)

À la lecture de votre biographie, on pourrait être surpris de lire qu’après des études musicales en qualité de flûtiste, on trouve assez vite sur votre parcours les grands rôles du répertoire de soprano lirico-spinto (voire dramatique…) : de La Traviata à Turandot en passant par Le Trouvère, Attila, Aïda, Tosca, Nabucco et Macbeth ! Pouvez-nous faire un rapide « flash-back » sur les grandes étapes de votre carrière d’artiste et l’évolution de votre voix ?
Mon parcours a été long et lent. J’avais une voix naturelle, dotée d’aigus très faciles. Lorsque j’ai décidé de mettre de côté la flûte traversière pour me consacrer à l’étude du chant, je chantais déjà pratiquement tout : musique sacrée, musique de chambre, musique contemporaine, opéra. Après l’obtention de mon diplôme au Conservatoire, j’ai remporté une bourse d’études pour me spécialiser dans le mélodrame italien, en Italie.

C’est pendant ces années que j’ai trouvé ma véritable voix. Au début, j’ai eu du mal à me construire une carrière mais cela a finalement été pour un bien : cela m’a permis de trouver ma « vocalité » authentique et de développer ce qui est devenu ensuite mon répertoire. J’ai eu ainsi le temps d’étudier, de mieux comprendre, de mieux me connaître et d’acquérir la maturité et l’expérience.

Depuis la fin de l’année dernière jusqu’à cet été, des rôles aussi redoutables que Turandot, Abigaïlle, Aïda, Élisabeth de Valois, Lady Macbeth puis, de nouveau Abigaïlle auraient normalement dû se succéder d’un mois à l’autre !! Mais comment faites-vous pour conserver un tel rythme ?
Technique, expérience, résistance physique et mentale et beaucoup d’amour pour ce que je fais !
Les rôles que j’ai chantés pendant cette période et ceux qui, malheureusement, seront annulés, sont tous des emplois qui font partie de mon répertoire de prédilection. Vous les qualifiez de « rôles redoutables » – et sur de nombreux aspects sans doute le sont-ils – mais ce sont des rôles parfaitement adaptés à ma structure vocale, à mon caractère et à mon tempérament ! C’est vrai que j’ai dû travailler beaucoup car ce sont des emplois qui ne sont pas sans risque pour qui ne dispose pas de la maîtrise complète de son instrument.

Turandot : « In questa reggia » et la scène des énigmes à l’Opéra de Macédoine (2016)

Dans votre vaste répertoire (romantique, post-romantique, verdien, puccinien, “Jeune École”…), quelles sont les héroïnes que vous préférez et pourquoi ?
Je mets Tosca en tête de toutes. Je ne crois pas connaître de personnage qui soit plus proche de moi. Norma la suit de près…
En ce qui concerne Abigaille et Lady Macbeth, ce sont mes « anti »-héroïnes préférées mais pour d’autres raisons. Avec elles, je m’amuse vraiment énormément ! Leur univers est tellement étranger au mien que pour comprendre et interpréter ces personnages si peu recommandables, je dois extraire tout le « mauvais côté » de ma personne ! Pouvoir être sur la scène quelqu’un qui serait inacceptable dans la vie quotidienne permet d’avoir un grand sens de la Liberté !

En 2014, vous avez débuté, à Utrecht, dans le répertoire wagnérien, avec Sieglinde de La Walkyrie puis, en 2019, vous avez chanté Lisa dans La Dame de pique à Essen : un répertoire que vous n’aviez encore jamais affronté. Pour quelle raison ?
Tout simplement parce que j’ai vécu pendant presque vingt ans en Italie, où l’on m’a proposé davantage les titres du mélodrame italien ! Cela fait peu de temps que je travaille en Allemagne où, là, m’ont été également offerts des ouvrages étrangers à mon répertoire habituel. C’est pour moi un enrichissement majeur de pouvoir approfondir le grand répertoire allemand ou le raffinement mélancolique de la langue et de la musique russe. Il existe tant de merveilleuses musiques dans le monde que ce serait dommage de se limiter à un seul type de répertoire !

Quand les passionnés d’opéra auront-ils le bonheur de vous applaudir en France ?
Je chanterai, le 4 septembre prochain, pour un concert de Gala à l’Opéra de Nice, aux côtés de deux collègues particulièrement appréciés : le baryton Giuseppe Altomare et le ténor Luciano Ganci.

Quels seront vos projets au lendemain de ce confinement ? Quels sont les rôles que vous aimeriez aborder ?
De nombreux théâtres ont déjà modifié leur programmation jusqu’en décembre, avec un répertoire plus limité, mieux adapté aux consignes que nous devons désormais suivre. J’espère que pour l’an prochain, nous pourrons revenir à la programmation normale. Dans ce cas, il est prévu que je chante au Printemps, Lady Macbeth, Desdemona , Giovanna d’Arco et le Requiem de Verdi. C’est difficile à dire mais je regarde l’avenir avec beaucoup de confiance. En ce moment, je pensais être à la maison alors qu’au contraire, je suis en train de chanter l’un de mes rôles préférés !

 

Propos recueillis par Hervé Casini en juillet 2020

Questions Quizzz...

Quelle est la chose que vous aimez le plus dans votre profession ?
La période des répétitions au cours de laquelle se construit le spectacle.

Et celle qui vous plaît le moins ?
La journée de  la première pendant laquelle on reste seul en attendant de pouvoir enfin entrer sur scène.

Qu’auriez-vous pu faire si vous n’aviez pas chanté ?
Enfant, je rêvais de devenir vétérinaire ! Au lieu de quoi, la musique m’a emportée dans un tout autre univers.

Une activité favorite quand vous ne chantez pas ?
Profiter de la Nature, des forêts, de la montagne et de la mer !

Y a-t-il une cause qui vous tient particulièrement à cœur ?
La liberté.

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Gabrielle Mouhleninterviews
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Hervé Casini

Hervé Casini est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, docteur en littérature française à Aix-Marseille Université et Secrétaire Général du Museon Arlaten (Musée d’ethnographie provençale). Collaborateur de diverses revues (Revue Marseille, Opérette-Théâtre Musical, Résonances Lyriques…), il anime un séminaire consacré au « Voyage lyrique à travers l’Europe (XIXe-XXe siècle) à l’Université d’Aix-Marseille et est régulièrement amené à collaborer avec des théâtres et associations lyriques dans le cadre de conférences et colloques.

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