À la une
Se préparer au TRITTICO – Opéra de Paris, 29 avril...
Ni veuve, ni franchement joyeuse : Strasbourg redécouvre la GIUDITTA de...
Brèves de mai –
Vézelay, « phare choral de l’Europe »
La dernière saison d’Alain Perroux à l’Opéra national du Rhin
Elle aurait 100 ans aujourd’hui : PATRICE MUNSEL
Une pléiade de stars pour le Concert des Ambassadeurs Rolex...
Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de l’Opéra Bastille
Lyon, Peter Grimes : Chronique de l’homophobie ordinaire
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduRécitalVu pour vous

RÉCITAL DE MARINA REBEKA à l’ambassade de Lettonie – « Formidable, c’est le mot ! »

par Laurent Bury 4 décembre 2022
par Laurent Bury 4 décembre 2022
© Tatyana Vlasova
0 commentaires 2FacebookTwitterPinterestEmail
3,5K

Dans Les Sept Boules de Cristal, Tintin et Haddock assistent à une soirée de music-hall au cours de laquelle Bianca Castafiore chante, inévitablement, l’air des Bijoux de Faust : la cravate du jeune reporter est comme balayée par le souffle renversant du Rossignol milanais, et le capitaine en perdrait son monocle. Ce samedi soir, à l’ambassade de Lettonie à Paris, on a également pu entendre Marguerite rire de se voir si belle en ce miroir, mais si la puissance vocale était au rendez-vous, c’est une véritable artiste qui se produisait en petit comité. Accompagnée par Mathieu Pordoy, Marina Rebeka a subjugué l’auditoire par la maîtrise confondante avec laquelle elle peut aujourd’hui aborder les répertoires les plus divers.

Après quelques mots d’accueil prononcés par son excellence Eduards Stiprais, Edgardo Vertanessian a présenté Prima Classic, le label qu’il a cofondé avec la soprano lettone, ce concert privé donné à Paris étant le premier d’une série qui a pour but d’attirer l’attention des mécènes, afin de favoriser la concrétisation de nombreux projets d’enregistrement (deux intégrales sont d’ores et déjà annoncées pour les années à venir, Norma et Anna Bolena).

À ce préambule faisait suite le concert proprement dit, ouvert par une pièce déjà entendue lors du récital donné à Paris en 2019 par Marina Rebeka : une superbe mélodie de son compatriote Jānis Ķepītis (1908-1989), « Burve », dont les courbes post-romantiques permettent à son organe de s’épanouir en toute liberté. Après ce torrent impétueux, on passe au répertoire français, où les exigences sont tout autres, et la soprano montre avec quel art elle peut aussi se faire actrice, incarnant toutes les facettes de Marguerite dans la chanson du roi de Thulé et dans l’air des Bijoux, dosant parfaitement sa voix dans les phrases en récitatif et riant véritablement dans les vocalises qui suivent.

Nouveau changement radical avec Puccini, où Marina Rebeka est successivement Mimì, dont elle chante l’air d’entrée avec pudeur, puis une Musetta pour qui le public a forcément les yeux et les oreilles de Marcello. Le programme officiel se termine dans un autre style encore, avec le boléro d’Hélène extrait des Vêpres siciliennes, exécuté avec un brio à couper le souffle. Un seul regret : lorsque l’on chante aussi bien le français, il est dommage d’avoir préféré la traduction italienne plutôt que la version originale de cet air.

Vient alors le moment des bis. Moment de surprise, car la soprano et son pianiste n’ont en apparence rien prévu, et Marina Rebeka, tout en humant le bouquet de roses rouges qui lui a été remis, demande au public dans quoi il souhaite l’entendre. L’un des auditeurs a l’excellente idée de suggérer Massenet. On s’attend à Thaïs, rôle dans lequel la chanteuse vient de triompher à Monte-Carlo et à Milan, mais non : une petite voix suggère « Pleurez, mes yeux ». Et là, nouvelle surprise : Marina Rebeka se lance dans cet air qu’elle avait gravé pour son disque Elle, mais qui, venant aussitôt après Verdi, sollicite cette fois toutes ses ressources dans le grave de sa tessiture. Et ce n’est pas fini, car l’artiste est prête pour un second bis. Face aux hésitations du public, elle tranche elle-même : retour à Puccini, avec Butterfly, et une interprétation vibrante d’ « Un bel dì vedremo ».

« Formidable, hein ? » dit Haddock dans Les Sept Boules de cristal. « Oui, c’est le mot », répond Tintin, formule que nous reprendrons ici, sans le double-sens d’Hergé, toutefois. Contrairement à la Castafiore, Marina Rebeka n’inspire aucune crainte, mais tous les espoirs.

Retrouvez Marina Rebaka en interview ici !

Les artistes

Marina Rebaka, piano
Mathieu Pordoy, piano

Le programme

 Jānis Ķepītis : « Burve »
Gounod, Faust (Ballade du Roi de Thulé et air des bijoux)
Puccini, La bohème (« Si, mi chiamano Mimi« , « Quando m’en vo« )
Verdi, I vespri siciliani (« Merce dilette amiche »)

Bis :
Massenet, Le Cid (« Pleurez mes yeux »)
Puccini, Madama Butterfly (« Un bel di« )

image_printImprimer
Marina Rebeka
0 commentaires 2 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
ARTAVAZD SARGSYAN : LA PASSION, LE TALENT… ET L’ÉCLECTISME !
prochain post
La Petite messe solennelle de Rossini à l’Opéra-Comédie de Montpellier

Vous allez aussi aimer...

Ni veuve, ni franchement joyeuse : Strasbourg redécouvre la...

15 mai 2025

Une pléiade de stars pour le Concert des...

12 mai 2025

Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza

12 mai 2025

Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de l’Opéra Bastille

11 mai 2025

Lyon, Peter Grimes : Chronique de l’homophobie ordinaire

11 mai 2025

Faust version 1859 à Lille : plus intense,...

7 mai 2025

Milan : IL NOME DELLA ROSA – Le Moyen...

5 mai 2025

Florence, 87e Festival del Maggio Musicale Fiorentino :...

5 mai 2025

Firenze, 87° Festival del Maggio Musicale Fiorentino: un...

5 mai 2025

Le Freischütz en version de concert au TCE :...

5 mai 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    15 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman
  • Stéphane Lelièvre dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Bernet Yannick dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Ni veuve, ni franchement joyeuse : Strasbourg...

15 mai 2025

Une pléiade de stars pour le...

12 mai 2025

Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son...

12 mai 2025