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La Bohème revient à l’Opéra Bastille dans la conception spatiale de Claus Guth

par Camillo Faverzani 14 septembre 2025
par Camillo Faverzani 14 septembre 2025

© Monika Rittershaus – Opéra national de Paris

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La Bohème, Opéra Bastille, 12 septembre 2025

Une équipe de chanteurs bien rodés au service de ce troisième cycle de représentations

Un voyage hors du temps et de l’espace

La mise en scène de La Bohème par Claus Guth est bien connue du grand public, puisque, depuis sa création en décembre 2017, elle est déjà revenue à l’Opéra Bastille au printemps 2023, sans compter le cycle annulé en juin-juillet 2020. Elle fait partie de ces productions qui demandent au préalable la lecture du programme de salle pour trouver sa justification. C’est comme cela que – une fois n’est pas coutume – le réalisateur a entendu revenir à la source, au roman d’Henry Mürger Scène de la vie de bohème, nous dit la dramaturge Yvonne Gebauer. Cela dit, la production actuelle pousse encore un peu plus loin le flash-back narratif de 1845-1851, en nous proposant un voyage « hors du temps et de l’espace », un retour en arrière de plusieurs siècles, lorsque « des fragments du passé » surgissent dans « le vide d’une planète inhospitalière », prétexte à des « rêves hallucinatoires », à des « cauchemars cruels et sombres ». L’impression que nous avions eue lors des premières représentations, en 2017, est que le propos de Claus Guth ne fonctionne véritablement qu’au premier acte, le souvenir justifiant par la suite la réapparition, bien traditionnelle, des tables de café à la parisienne, chez Momus, au deuxième tableau, et de la neige à la barrière d’Enfer, au troisième. Tandis que plutôt gratuit nous semble le rideau de scène pailleté de l’acte IV, menant le Maître de cérémonie, le comédien Virgile Chorlet, à introduire Rodolfo et Marcello en crooners, faux micro à la main, débitant leur texte comme pour une chanson de variétés, l’expédient du travesti devenant alors une dernière ressource pour la caractérisation des quatre compagnons.

La progression entre les différents tableaux est ainsi guidée par des légendes d’introduction à chaque événement, non sans quelques contradictions, comme celle qui nous annonce la mort de Colline et Schaunard, et la survie dans les affres de Mimì, au début du dernier tableau, le retour des deux premiers étant donc difficilement crédible, même par la réminiscence, puisqu’ils sont finalement censés avoir survécu à la troisième.

Une Mimì lumineuse dès ses premières notes

Nicole Car retrouve l’héroïne qu’elle avait contribué à créer en 2017, aux côtés de Benjamin Bernheim. Dès les premières notes, sa Mimì se singularise par une luminosité sans réserve, portée à la fois par la beauté du timbre, la netteté de la ligne et la longueur du souffle. Des qualités qui ressortiront également dans le crescendo de l’acte III et dans le prodigieux finale qui suit. Elle oppose sa robe rouge de ville à la combinaison spatiale du Rodolfo de Charles Castronovo dont l’image projetée par l’énième recours à la reprise en direct n’est pas exempte de l’habituel décalage, donnant une impression gênante de playback et de chant pour soi-même, alors que son interlocutrice regarde par-delà la vitre qui les sépare de l’espace. Son poète, à la diction parfaite, fait état d’une grande maîtrise du legato et d’une savante gestion des écueils, malgré un léger embarras dans la partie haute du registre, perceptible tout au long de la soirée. Plus laborieuse à gérer est, en revanche, la conclusion de l’acte, les deux chanteurs, éloignés par les besoins de la mise en scène, parvenant difficilement à relayer leur issue. Plus fragrante, leur différence de style se perçoit davantage dans la scène finale où une Mimì candide, secondée également par sa robe blanche, donne la réplique à un Rodolfo quelque peu surfait, choix esthétique délibéré de la part du ténor américain.

Si cela pouvait plus facilement convenir chez Verdi, comme au printemps dernier dans Don Carlos, voire, en mars 2024, dans le Gabriele Adorno de Simon Boccanegra – déjà aux côtés de Nicole Car en Maria/Amelia et d’Étienne Dupuis en Paolo Albiani –, chez Puccini le contraste avec ses coéquipiers devient plus apparent et moins plausible.

Ovation pour Domingo Hindoyan

Très en voix, surtout à l’acte II, le baryton québécois retrouve son épouse à la ville au début du troisième tableau où l’aisance de l’un donne la réplique à l’expressivité de l’autre, aux multiples effets. À ses débuts à l’opéra national de Paris, Andrea Carroll campe une Musetta espiègle, aux notes filées étincelantes. Le numéro de chanteuse de cabaret que lui impose la mise en scène la faisant quelque peu ressembler à la Maddalena de Rigoletto dans la conception du même Claus Guth, reproposée à la saison dernière. Poncif ou manque d’inspiration ? Faisant lui aussi ses premières armes dans la maison, Alexandros Stavrakakis alterne Colline et Benoît, ce qui n’est pas sans créer quelque confusion à l’acte I. Son timbre caverneux s’adapte comme un gant à ses adieux à son vieux paletot, au dernier tableau. En prise de rôle, Xiaomeng Zhang défend son Schaunard avec conviction.

Relevons encore le numéro de danse des garçons de café de chez Momus, la liesse du chœur d’enfants de la même scène, ainsi que le chœur bien chantant qui le relaie, celui des femmes notamment. Et, en plus du Maître de cérémonie ci-dessus, le dédoublement des quatre acolytes par des figurants, ce qui n’est pas sans engendrer quelque malentendu, comme à l’acte II où l’on pourrait croire que Mimì s’expose à la séduction d’un tiers, ce Rodolfo bis étant bien peu ressemblant à l’original.

Déjà à la baguette du Rigoletto susmentionné, Domingo Hindoyan dirige avec sagesse et a l’immense mérite de ne jamais mettre ses interprètes en difficulté. Le public lui en sait gré qui l’accueille par une ovation à la tombée du rideau.

Les artistes

Rodolfo : Charles Castronovo
Schaunard : Xiaomeng Zhang
Benoît : Alexandros Stavrakakis
Mimì : Nicole Car
Marcello : Étienne Dupuis
Colline : Alexandros Stavrakakis
Alcindoro : Franck Léguerinel
Musetta : Andrea Carroll
Parpignol : Hyun-Jong Roh
Sergente : Andrés Prunell-Vulcano
Un doganiere : Olivier Ayault
Un venditore ambulante : Ook Chung
Le Maître de cérémonie : Virgile Chorlet (récitant)

Orchestre de l’Opéra national de Paris, dir. Domingo Hindoyan
Chœur de l’Opéra national de Paris, dir. Alessandro Di Stefano
Mise en scène : Claus Guth
Décors : Étienne Pluss
Costumes : Eva Desseker
Lumières : Fabrice Kebour
Vidéo : Arian Andiel
Chorégraphie : Teresa Rotemberg
Dramaturgie : Yvonne Gebauer

Le programme

La Bohème

Opéra en quatre tableaux de Giacomo Puccini, livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, créé au Teatro Regio de Turin le 1er février 1896.
Paris, Opéra Bastille, représentation du vendredi 12 septembre 2025.

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Claus GuthNicole CarCharles CastronovoDomingo HindoyanÉtienne Dupuis
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Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

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