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Les festivals de l’été –
NABUCCO pour célébrer un quart de siècle à Sanxay

par Aurélie Mazenq 13 août 2025
par Aurélie Mazenq 13 août 2025

© JMPiqué

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Nabucco, Soirées lyriques de Sanxay, samedi 9 août 2025. 

Pour marquer son 25ᵉ anniversaire, le festival des Soirées Lyriques de Sanxay a choisi un monument du répertoire : Nabucco de Verdi. Une œuvre au succès populaire indéniable, truffée d’airs célèbres que le public fredonne parfois ou reconnaît avec un sourire complice. Dans les ruines du théâtre gallo-romain, ce pari un peu fou (né le 10 août 2000 avec Rigoletto) s’avère toujours gagnant : amener l’opéra à tous, dans un lieu patrimonial, en plein cœur d’un village rural de 550 habitants.

Un anniversaire au parfum d’humanité

Avant le lever de rideau, Dominique Hummel, président du festival, et Christophe Blugeon, son fondateur et directeur artistique, ont salué le public fidèle (165 000 spectateurs en 25 ans) et surtout les plus de 200 bénévoles qui chaque été hébergent artistes et musiciens, gèrent stationnement, restauration, circulation, accueil… « Un festival à la campagne et surtout avec la campagne », ont-ils rappelé. Et c’est vrai : cette manifestation doit autant à la beauté du lieu qu’à l’énergie et à la générosité de ses habitants.

L’organisation est désormais bien rodée. Entre habitués qui viennent avec pique-nique et fauteuil, familles réunies pour une soirée d’été, buvettes, food-trucks et restauration sur place, tout est pensé pour conjuguer musique et convivialité. Une manière simple et joyeuse de vivre l’opéra.

Une vision scénique limpide et évocatrice

La mise en scène signée Andrea Tocchio, importée de Rome, privilégie la clarté narrative. Un vaste plateau tournant permet de passer sans rupture du temple de Salomon aux appartements royaux, puis aux jardins suspendus de Babylone. L’espace est habilement transformé par un jeu précis de lumières qui délimitent les lieux et façonnent l’atmosphère, tandis que quelques accessoires (vasques embrasées, médaillon doré à l’effigie de Baal, palmiers) viennent enrichir l’image. L’ensemble, d’un classicisme assumé, ne cherche pas la relecture mais la lisibilité, laissant au spectateur la liberté de se projeter dans le temps de l’action.
Visuellement, certains tableaux frappent par leur beauté, notamment l’ouverture de l’acte III, où Abigaille, trônant fièrement au sommet de l’escalier, domine les jardins suspendus. Ce choix esthétique, cohérent avec l’optique du festival, sert la compréhension de l’œuvre et confirme sa vocation : partager la musique et la rendre accessible à tous.

La générosité d’un plateau au service de l’opéra

Nabucco est un opéra où le chœur ne se contente pas d’accompagner l’action : il l’oriente, arbitre les conflits et incarne la voix collective d’un peuple. Aux Soirées Lyriques de Sanxay, la formation dirigée par Stefano Visconti s’acquitte de cette mission avec sérieux. Les voix se mêlent dans un ensemble solide dans les passages les plus amples, même si certains moments plus délicats appellent davantage de précision et de souplesse. Le célèbre « Va, pensiero » repris à demi-mot par certains spectateurs, a cristallisé ce moment de communion où la salle et la scène respirent à l’unisson.

Côté solistes, Ariunbaatar Ganbaatar incarne un Nabucco magistral : autoritaire et tranchant dans les premiers actes, il est bouleversant de sincérité dans son repentir. Sa projection, les nuances transmises et sa couleur vocale laissent entrevoir un grand baryton verdien en devenir !

Nabucco à l'Opéra de Las Palmas en 2004

Face à lui, Ewa Vesin affronte avec intelligence les redoutables exigences du rôle d’Abigaille : graves solides, médium charnu, attaques franches et une autorité scénique naturelle, même si quelques aigus se révèlent plus fragiles. Dmitry Ulyanov campe un Zaccaria prophétique, doté de graves abyssaux mais moins précis dans le haut de sa tessiture. Marie-Andrée Bouchard-Lesieur (Fenena) séduit par sa technique maîtrisée et sa présence noble, mais son rôle trop bref laisse un goût de « trop peu ». Son amant à la scène, Klodjan Kaçani (Ismaele) possède un timbre solaire et lumineux, mais peine parfois à dominer l’orchestre et les ensembles. Andreea Soare, Adrien Mathonat et Alfred Bironien complètent la distribution avec efficacité.

À la tête de l’Orchestre des Soirées Lyriques de Sanxay, Valerio Galli opte pour des tempi plutôt lents, ce qui fragmente parfois le flux dramatique et amoindrit la tension, notamment au finale de l’acte I. Mais il retrouve ampleur et éclat dans les scènes de Babylone, offrant alors toute la splendeur de la musique de Verdi.

Lors de cette soirée anniversaire, le festival a levé le voile sur un programme résolument tourné vers l’avenir : La Flûte enchantée de Mozart pour l’été 2026, accompagnée d’une « petite flûte » spécialement imaginée pour le jeune public qui sera la première production maison attendue dès novembre 2025. Preuve que Sanxay ne se contente pas de regarder en arrière ! Car au-delà des voix, des décors et des lumières, le festival préserve ce qui fait son âme : ce moment unique où la musique rassemble, où un air de Verdi se partage sous les étoiles d’été.

Sanxay continue de faire vivre cette conviction simple et lumineuse : l’art appartient à ceux qui le vivent ensemble, dans un esprit de convivialité et de partage.

Les artistes

Nabucco : Ariunbaatar Ganbaatar
Zaccaria : Dmitry Ulyanov
Ismaele : Klodjan Kaçani
Le Grand Prêtre de Baal : Adrien Mathonat
Abdallo : Alfred Bironien
Abigaille : Ewa Vesin
Fenena : Marie-Andrée Bouchard-Lesieur
Anna : Andreea Soare

Orchestre et choeur des Soirées Lyriques de Sanxay 5Chef de chœur : Stefano Visconti), dir. Valerio Galli

Mise en scène, scénographie, créaton lumières : Andrea Tocchio
Création costumes : Anna Biagiotti (production de l’opéra de Rome)

Le programme

Nabucco

Dramma lirico en quatre parties de Giuseppe Verdi, livret de Temistocle Solera, créé à la Scala de Milan le 9 mars 1842.

Soirées lyriques de Sanxay, samedi 9 août 2025.

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Marie-Andrée Bouchard-LesieurEwa VesinValerio GalliDmitry UlyanovAriunbaatar GanbaatarAndrea Tocchio
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Aurélie Mazenq

Tombée depuis seulement quelques années dans la potion magique de l'art lyrique, Aurélie n'a, depuis lors, de cesse de rattraper le temps perdu en sillonnant les plaques-tournantes de l'Europe opératique... à la recherche des grandes voix de demain tout en se consolant par une collection impressionnante de vinyles de ne pas avoir pu entendre celles d'hier voire d'avant-hier...

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