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Les festivals de l’été –
Torre del lago, une Tosca un peu trop sage

par Stéphane Lelièvre 12 août 2024
par Stéphane Lelièvre 12 août 2024

© Giorgio Andreuccetti

© Julien Michot / Première Loge

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Une Tosca sage mais efficace à Torre del lago, portée par la belle direction de Daniele Callegari.

Infatigable Pier Luigi Pizzi qui, plus que nonagénaire, propose cette année pas moins de quatre mises en scène à Torre del lago (Edgar, Le Villi, Tosca, Turandot) ! Sa mise en scène de Tosca est fidèle à l’esthétique qui a assuré le succès du metteur en scène milanais : lignes épurées des décors, sobriété de la lecture, pertinence des références culturelles – présentes ici dans les sobres projections qui permettent, au-delà d’un dispositif scénique très simple, d’identifier ou de caractériser les différents lieux de l’action : une Pietà (en l’occurrence, celle de Michel-Ange à Saint-Pierre de Rome) pour l’église Sant’Andrea della Valle ; la Madeleine pénitente du Titien (pour le portrait de l’Attavanti peint par Mario) ; une grande fresque pour le palais Farnèse ; la statue de Saint Michel Archange pour le Château Saint-Ange. La sobriété à l’œuvre dans les décors se retrouve dans une direction d’acteurs efficace qui ne s’éloigne guère d’une honnête tradition avec, au final, une lecture qui nous aura paru un peu trop sage pour une œuvre aussi violente que Tosca – en dépit de quelques tableaux très réussis : le Te Deum, le supplice de Mario (ayant lieu dans une salle souterraine), le suicide de Tosca sous le regard de Saint Michel rengainant son épée, semblant, par ce geste, annoncer la fin de la tragédie (tout comme il symbolisait  la fin d’une épidémie de peste lorsque la statue en bronze de Peter Anton von Verschaffelt fut inaugurée en 1752). À noter que dans les spectacles précédemment donnés à Torre del lago dans cette même production, les costumes portés par les interprètes situaient l’action au début du XXe siècle. Pier Luigi Pizzi a revu sa copie (à la demande du Festival ?) et ce sont cette fois-ci des costumes 1800 que portent les chanteurs, respectant ainsi scrupuleusement le cadre historique de l’action.

Le caractère trop « sage » de la soirée s’explique peut-être également par l’incarnation de l’héroïne par Erika Grimaldi, chanteuse honnête et possédant peu ou prou les moyens vocaux du personnage, mais peut-être pas la flamboyance qui fait les grandes titulaires du rôles : manque peut-être un slancio plus affirmé dans les passages les plus lyriques ou les plus dramatiques du rôle, un aigu plus libre et plus soutenu également… Alejandro Roy (Mario) commence la soirée un peu timidement : la voix, irrégulièrement soutenue, semble avoir besoin de se chauffer, mais elle gagne progressivement en assurance et le ténor espagnol délivrera au dernier acte un « E lucevan le stelle » de fort belle facture. Dalibor Jenis est un Scarpia sombre à souhait, évitant tout excès dans sa caractérisation vocale ou scénique mais n’en délivrant pas moins un portrait détestable du chef de la police romaine.
De la solide équipe de comprimari, enfin, se détachent les excellents Angelotti et Spoletta  d’Alessandro Abis et Luigi Morassi ainsi que le Sciarrone de Gianluca Failla, mais aussi le berger d’une musicalité parfaite de Francesca Presepi.

On sait le chef Daniele Callegari particulièrement à l’aise avec le répertoire italien du tournant du siècle : à la tête d’un orchestre et de chœurs parfaitement impliqués, il prouve une nouvelle fois ses affinités avec ce répertoire, offrant une direction précise et dramatique à souhait, attentive à l’implacable progression du drame comme à l’équilibre entre la fosse et le plateau.

Retrouvez le chef Daniele Callegari en interview ici !

Les artistes

Floria Tosca : Erika Grimaldi
Mario Cavaradossi : Alejandro Roy
Il Barone Scarpia : Dalibor Jenis
Cesare Angelotti : Alessandro Abis
Il Sagrestano : Andrea Concetti
Spoletta : Luigi Morassi
Sciarrone : Gianluca Failla
Un Carceriere : Alessandro Ceccarini
Un Pastorello : Francesca Presepi

ORCHESTRA E CORO DEL FESTIVAL PUCCINI, dir. Daniele Callegari
Maestro del Coro : Roberto Ardigò
Coro delle Voci Bianche del Festival Puccini, dir. Chiara Mariani

Mise en scène, décors et costumes : Pier Luigi Pizzi
Lumières : Massimo Gasparon
Video : Matteo Letizi

Le programme

Tosca

Opéra en trois actes de Giacomo Puccini, livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après la pièce de Victorien Sardou, créé au Teatro Constanzi à Rome le 14 janvier 1900.
Festival de Torre del lago, représentation du vendredi 9 août 2024

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Pier Luigi PizziDaniele CallegariDalibor JenisErika GrimaldiAlejandro RoyAlessandro AbisLuigi Morassi
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Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

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