À la une
Le public s’enthousiasme pour RIGOLETTO aux Arènes de Vérone
Il pubblico si diverte con il Rigoletto dell’Arena di Verona
Se préparer à FLORA MIRABILIS – Opéra national de Grèce,...
Les brèves d’août –
Les festivals de l’été –À Bregenz, un FREISCHÜTZ version Fantasy...
LES DOSSIERS DE PREMIÈRE LOGE
OPERAFEST 2025 – LISBONNE & OEIRAS : Amours interdites !
Les festivals de l’été –Salzbourg : Schönberg – Webern –...
Les festivals de l’été –Vérone : reprise de la mise en...
Saison cinématographique 25/26 du Metropolitan Opera
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

Concert d’Angela Gheorghiu et de Jonathan Tetelman à la Philharmonie dans le cycle Les Grandes Voix

par Camillo Faverzani 30 janvier 2023
par Camillo Faverzani 30 janvier 2023
© D.R. (Les Grandes Voix)
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
2,K

Retour très attendu de la diva roumaine à Paris

Un partenaire à part entière

Si nos souvenirs sont bons, la dernière apparition d’Angela Gheorghiu sur une scène parisienne remonte au récital de juin 2018 à l’Opéra Garnier, précédé des glorieuses représentations d’Adriana Lecouvreur à Bastille, l’été 2015. Ce retour était donc d’autant plus attendu de ses fans qu’une si longue absence a dû leur sembler quelque peu injustifiée.

Suivant sa générosité coutumière – dont elle n’a pas toujours été payée de retour –, elle revient dans l’immense salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris en compagnie du jeune ténor Jonathan Tetelman, vraisemblablement afin de donner un petit coup de pousse à la carrière de ce dernier. Celui qui aurait pu être un humble support au concert de la diva se révèle, en fait, un partenaire à part entière, les deux interprètes partageant le plus harmonieusement du monde les douze morceaux du programme : quatre airs chacun(e), quatre duos. Équilibre que l’on retrouve également dans l’alternance des répertoires, italien et français, du moins pour ce qui est des extraits solistes, les duos étant tous dans la langue de Dante.

C’est dans son véritable répertoire qu’excelle la cantatrice

Devant visiblement lui permettre de se chauffer la voix, la cavatine de Tommaso Giordani est abordée par la cantatrice roumaine de manière assez anguleuse dans les passages les plus problématiques. Et sa Carmen, quoique très vériste, n’est pas exempte d’une certaine affectation qui ne sied guère au personnage. Son français est d’ailleurs perfectible, surtout dans l’aria de Chimène qu’elle investit d’une façon extrêmement intense, culminant dans un rubato magistral. Cependant, c’est dans son véritable répertoire qu’elle excelle, comme dans l’air de la Manon puccinienne, à la ligne somptueusement conduite et aux pianissimi particulièrement expressifs. Ainsi des duos. La voix se libère dans l’agitato d’Adriana et de Maurizio où la complicité entre les deux chanteurs se révèle être sans faille et ouvre le chemin menant du concert à l’opéra. Avant de s’épanouir dans la scène de l’église Sant’Andrea della Valle de Tosca. L’osmose entre les artistes est alors à son comble dans le largo sostenuto de La Bohème, dont on privilégie l’aspect intimiste, et le finale d’Andrea Chénier est passionnément vécu.

Espérons réentendre bientôt ce ténor à la scène

À ses débuts parisiens, son acolyte est un Comte de Saxe des plus solaires, dont le portamento se mesure à la jauge du souci qu’il étale afin de ne pas couvrir sa consœur. Lumineux dans un Cavaradossi au legato prodigieux, il sait savamment conjuguer phrasé et puissance. D’ailleurs, avec le ténor américain nous sommes aussitôt au théâtre, tant son engagement dans les personnages qu’il incarne est enflammé. Le volume déployé dans le récitatif de Macduff n’entache jamais l’intelligence du texte, énoncé dans une diction exemplaire, pour un air qui fait aussi la part belle aux effets vocaux. Si son français est excellent et sa présence magnétique, son Don José reste pour le moment quelque peu en devenir. Tandis que son Enzo de La Gioconda, plutôt contenu, se singularise surtout dans le haut du registre et son Werther grâce à un accent opulent.

Dans la salle, nous avons aperçu Alexander Neef, le directeur général de l’Opéra national de Paris. Espérons qu’il a été convaincu par le concert de ce soir et que nous aurons bientôt l’occasion de réentendre Jonathan Tetelman à la scène. Ce n’est pas la première fois que Première Loge apprécie ce remarquable ténor : son Stiffelio strasbourgeois avait bouleversé Stéphane Lelièvre en 2021. En mai dernier, il nous avait fasciné dans I due Foscari à Florence ; et son album récemment paru chez Deutsche Grammophon a très bien été accueilli par la critique. 

Frédéric Chaslin et le Belgian National Orchestra ne sont pas là que pour servir nos deux chanteurs. La direction limpide du chef sait mettre en valeur la variété des couleurs, notamment dans les crescendi de Respighi et de Lalo, enjoué le premier, épique le second. Saluons, en passant, le choix de pièces moins fréquentées, comme dans ces deux cas. Une mention particulière pour la flûte et les vents chez Bizet, pour les vents et les cordes dans une Danse des heures par ailleurs plutôt mesurée.

Bis à l’enseigne de la facilité : « O mio babbino caro » de Gianni Schicchi pour Angela Gheorghiu, dont on retrouve le soin pour la ligne de chant, « No puede ser » de La tabernera del puerto (Pablo Sorozábal) pour Jonathan Tetelman, renouant avec l’aigu, « Granada » pour les deux. Puisque cela plaît au public…

Les artistes

Angela Gheorghiu, soprano

Jonathan Tetelman, ténor

Frédéric Chaslin, direction

Belgian National Orchestra

Le programme

Ottorino Respighi – Burlesca P 59

Tommaso Giordani – « Caro mio ben » (Angela Gheorghiu)

Giuseppe Verdi – Macbeth, « O figli… Ah, la paterna mano » (Macduff) Jonathan Tetelman

Francesco Cilea – Adriana Lecouvreur, « Ma dunque, e vero? » (Adriana, Maurizio)

Georges Bizet – Carmen Suite n° 1, Prélude et Aragonaise

Carmen, « La fleur que tu m’avais jetée » (Don José) Jonathan Tetelman

« Habanera » (Carmen) Angela Gheorghiu

Giacomo Puccini – Tosca, « Mario Mario Mario! » (Tosca, Cavaradossi)

Amilcare Ponchielli – La Gioconda, Danse des heures

« Cielo e mar » (Enzo) Jonathan Tetelman

Giacomo Puccini – Manon Lescaut, « In quelle trine morbide » (Manon) Angela Gheorghiu

La Bohème, « O soave fanciulla » (Rodolfo, Mimlì) Jonathan Tetelman

Édouard Lalo – Roi d’Ys, Ouverture

Jules Massenet – Le Cid, « Pleurez, mes yeux » (Chimène) Angela Gheorghiu

Werther, « Pourquoi me réveiller » (Werther) Jonathan Tetelman

Umberto Giordano – Andrea Chénier, « Vicino a te » (Chénier, Maddalena)

 

Paris, Philharmonie-Grande salle Pierre Boulez, samedi 28 janvier 2023

image_printImprimer
angela gheorghiuJonathan TetelmanFrédéric Chaslin
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Camillo Faverzani

Professeur de littérature italienne à l’Université Paris 8, il anime le séminaire de recherche « L’Opéra narrateur » et dirige la collection « Sediziose voci. Studi sul melodramma » aux éditions LIM-Libreria musicale italiana de Lucques (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais sur l’histoire de l’opéra. Il collabore également avec des revues et des maisons d’opéra (« L’Avant-scène Opéra », Opéra National de Paris).

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Le Songe d’une nuit d’été selon Carsen : trente ans plus tard… prolonger le rêve !
prochain post
À voir en février

Vous allez aussi aimer...

Le public s’enthousiasme pour RIGOLETTO aux Arènes de...

24 août 2025

Il pubblico si diverte con il Rigoletto dell’Arena...

24 août 2025

Les festivals de l’été –À Bregenz, un FREISCHÜTZ...

17 août 2025

Les festivals de l’été –Salzbourg : Schönberg –...

16 août 2025

Les festivals de l’été –Vérone : reprise de la...

16 août 2025

Triplice anniversario all’Arena di Verona, con CARMEN di...

16 août 2025

À Prague, une MANON LESCAUT seule, perdue, abandonnée...

15 août 2025

Les festivals de l’été –Salzbourg : GIULIO CESARE,...

15 août 2025

Les festivals de l’été –NABUCCO pour célébrer un...

13 août 2025

Les festivals de l’été –Salzbourg : Hotel Metamorfosis,...

13 août 2025

Annonces

OPERAFEST LISBOA & OEIRAS 2025

En bref

  • Les brèves d’août –

    18 août 2025
  • Les brèves de juillet –

    17 juillet 2025

Humeurs

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito

  • Édito de mars –
    Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Roberto Menozzi dans Triplice anniversario all’Arena di Verona, con CARMEN di Georges Bizet nella leggendaria produzione di Franco Zeffirelli
  • Luciano barilli dans Les festivals de l’été –
    Vérone : reprise de la mise en scène légendaire de CARMEN par Franco Zeffirelli
  • Stéphane Lelièvre dans LINDA DI CHAMOUNIX, Donizetti (1842) – dossier
  • Philippe BAZERIES dans LINDA DI CHAMOUNIX, Donizetti (1842) – dossier
  • meyer dans « Déesse d’or, entends nos voix ! »
    LÉO DELIBES au-delà de Lakmé

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Le public s’enthousiasme pour RIGOLETTO aux...

24 août 2025

Il pubblico si diverte con il...

24 août 2025

Les festivals de l’été –À Bregenz,...

17 août 2025