À la une
Se préparer au REQUIEM de Verdi / TEREZIN –Grand Amphithéâtre...
CRISE À LA FENICE : L’OPÉRA ITALIEN SOUS TENSION POLITIQUE
Les brèves d’octobre –
Quand la musique s’envole mais que la scène trébuche :...
La Chauve-Souris à Vienne –In memoriam KS Harald Serafin
Vienne : Une Nuit à VeniseJoyeux anniversaire, Johann !
À la Fenice, un Wozzeck d’autrefois, traduit en italien, anachronique…...
Il aurait 100 ans aujourd’hui : Luciano Berio
Mozart des grands soirs : Luxembourg fait un triomphe à Idomeneo
« Polimnia : l’opéra pour tous », un projet en...
Ça s’est passé il y a 300 ans : mort...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

THOMAS HAMPSON, un retour

par Marc Dumont 30 janvier 2022
par Marc Dumont 30 janvier 2022
© Jiyang Chen
0 commentaires 3FacebookTwitterPinterestEmail
2,1K

La curiosité était au rendez-vous ce vendredi à Strasbourg. Pour plusieurs raisons : c’était l’occasion d’entendre l’Orchestre National de Lyon sous la direction de son nouveau directeur, Nikolaj Szeps-Znaider dont les gazettes disent beaucoup de bien. Et de retrouver le grand Thomas Hampson.

La dernière fois que je l’avais entendu, c’était à l’automne 2017, à l’Opéra Bastille, dans le rôle de Danilo de La Veuve Joyeuse. Je n’avais pas été totalement convaincu par son interprétation, restant sur le beau souvenir de son enregistrement de 1994 aux côtés de Felicity Lott.

Disons d’emblée que ce fut lui qui donna à cette soirée son caractère exceptionnel. Car à 66 ans, le baryton américain a donné une interprétation absolument bouleversante des Quatre chants sérieux de Brahms.
Ce n’était pas gagné d’avance. Non pas en raison de sa voix, puissante, toujours aussi maitrisée et profonde – touchante. Mais à cause de l’arrangement que l’on doit à Detlev Glanert. A l’origine pour piano, l’œuvre en devient méconnaissable. Car le compositeur allemand contemporain n’a pas seulement orchestré la partition brahmsienne. Il l’a parsemée d’interludes purement instrumentaux d’un style très éloigné des couleurs brahmsiennes, donnant une impression d’étrange patchwork musical, où le romantisme est enchâssé dans un flot sonore beaucoup plus contemporain, à l’effectif orchestral fourni et jouant sur le tragique strident des cordes comme des tutti orchestraux. Cela donne une œuvre hybride où il est difficile de se repérer. Pas sûr que ces Quatre chants sérieux y gagnent en force dramatique, alors que les textes sont une réflexion sur la mort et la finitude [1].
Il s’agit d’un moment très particulier dans la vie de Brahms, une de ses toutes dernières œuvres, pour sa si chère amie Clara Schumann. Il puise les textes dans l’Ancien et le nouveau Testament et compose ce cycle au printemps 1896, après avoir été saisi par l’accident cérébral de Clara qui décède quelques jours plus tard. Cette œuvre sombre se termine par un éclat plus lumineux, regardant vers l’espérance de la foi.
Thomas Hampson en a donné une vision profonde, intériorisée. Ce spécialiste du lied, comme de tant de domaines, allant du romantisme lyrique à la comédie musicale de Cole Porter, nous a entraîné dans un implacable voyage introspectif. Il nous a happé par sa diction, son timbre, son charisme – nous interpellant par son interprétation humaine qui allait droit au cœur et à l’âme de chacun.

Le reste du programme, purement instrumental, était, en revanche, bien décevant. Le Prélude de Parsifal qui ouvrait ce programme consacré au « romantisme sacré » n’offrait guère de sortilèges wagnériens, mais mettait à nu le manque de cohésion des pupitres comme le manque de nuances de la direction. Cela se révéla très problématique dans une Septième symphonie de Dvorak menée à la serpe par Nikolaj Szeps-Znaider. La petite harmonie manquait de subtilité, les cuivres de nuances, l’ensemble de gradation dans les phrasés. Le chef, à l’origine un fabuleux violoniste, ne semble pas préoccupé par le moelleux des phrases lyriques de Dvorak, mais beaucoup plus par le clinquant d’un orchestre rendu trop agressif. Une Septième sans âme, à des années lumières du message musical distillé par Thomas Hampson.

—————————————-
[1] On peut en écouter ici l’interprétation de Matthias Goerne avec l’Orchestre de la RAI sous la direction de Semyon Bychkov, en concert en 2012.

Les artistes

Baryton : Thomas Hampson
Orchestre National de Lyon, direction : Nikolaj Szeps-Znaider

Le programme

Wagner, Prélude de Parsifal
Brahms/Glanert, Quatre chants sérieux
Dvorak, Symphonie n°7

Concert donné au palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg, le 20 janvier 2022

image_printImprimer
0 commentaires 3 FacebookTwitterPinterestEmail
Marc Dumont

Passionné par l’Histoire et la Musique, Marc Dumont a présenté des centaines de concerts et animé de multiples émissions à Radio France de 1985 à 2014. Il se consacre à des conférences et animations, rédige actuellement un livre où Musiques et Histoire se croisent sans cesse, et propose des « Invitations aux Voyages », qui sont des rencontres autour de deux invités, en vidéo.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Ariane et Barbe-Bleue à l’Opéra de Lorraine : Rééduque ton porc !
prochain post
Red Waters à Rennes – Un opéra entre deux eaux

Vous allez aussi aimer...

Quand la musique s’envole mais que la scène...

27 octobre 2025

La Chauve-Souris à Vienne –In memoriam KS Harald...

27 octobre 2025

Vienne : Une Nuit à VeniseJoyeux anniversaire, Johann !

27 octobre 2025

À la Fenice, un Wozzeck d’autrefois, traduit en...

25 octobre 2025

Mozart des grands soirs : Luxembourg fait un triomphe...

22 octobre 2025

Le Voyage de Komitas à Palaiseau : un...

19 octobre 2025

Fuoco di gioia 2025 au Festival Verdi de...

18 octobre 2025

JULIE M. ou l’insoumission baroque à l’Opéra de...

18 octobre 2025

Fuoco di gioia 2025: a “Festival Verdi”, un...

18 octobre 2025

KANDINSKY ET LA MUSIQUE DES COULEURS Philharmonie de...

17 octobre 2025

En bref

  • Les brèves d’octobre –

    27 octobre 2025
  • Les brèves de septembre –

    29 septembre 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Renza dans Polimnia: l’opera per tutti
  • Farquet dans Mairi, Marianna, Maria : les années grecques inconnues de la Callas : une image authentique de l’art de Maria Callas
  • Van de kerchove dans Aida revient à l’Opéra Bastille dans la mise en scène de Shirin Neshat
  • Sandra Bonazzi dans Fuoco di gioia 2025: a “Festival Verdi”, un eccellente concerto in nome della solidarietà
  • Renza dans Fuoco di gioia 2025: a “Festival Verdi”, un eccellente concerto in nome della solidarietà

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Quand la musique s’envole mais que...

27 octobre 2025

La Chauve-Souris à Vienne –In memoriam...

27 octobre 2025

Vienne : Une Nuit à VeniseJoyeux anniversaire,...

27 octobre 2025