À la une
Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de l’Opéra Bastille
Lyon, Peter Grimes : Chronique de l’homophobie ordinaire
CD- Rebelle : hommage à Célestine Galli-Marié
Le retour de Riccardo Muti à Turin pour la saison...
Faust version 1859 à Lille : plus intense, plus dramatique...
Ça s’est passé il y a 200 ANS : mort d’ANTONIO...
Milan : IL NOME DELLA ROSA – Le Moyen Âge d’Umberto...
Florence, 87e Festival del Maggio Musicale Fiorentino : le War...
Firenze, 87° Festival del Maggio Musicale Fiorentino: un War Requiem...
Le Freischütz en version de concert au TCE : point de...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

Concerts d’automne (2/3) – les Vêpres de Rachmaninov par l’ensemble La tempête : une immersion dans le Sacré

par Stéphane Lelièvre 17 octobre 2021
par Stéphane Lelièvre 17 octobre 2021
0 commentaires 5FacebookTwitterPinterestEmail
2,4K

Crédit photos : © Rémi Angeli

Bien sûr, il y a la performance musicale et vocale, remarquable : les quelque 30 chanteurs qui composent le chœur de La tempête font preuve d’une versatilité exceptionnelle, capables d’aborder avec le même bonheur la musique baroque, le romantisme allemand, la création contemporaine… ou le répertoire russe du début du XXe siècle, comme en témoigne le concert donné ce samedi 16 octobre en l’église Saint-Julien de Tours. L’exploit n’est pas mince, tant les Vêpres de Rachmaninov sont exigeantes stylistiquement et techniquement : l’écriture y est tantôt simple, limpide voire austère, tantôt ornée de vocalises jubilatoires ; les extrêmes des tessitures (celles des basses notamment, qui doivent impérativement posséder un extrême grave solide !) sont plus d’une fois sollicités ; on y entend des chœurs à 7, 8 voire 11 voix ; l’écriture musicale verticale y alterne avec des formes d’écritures contrapuntiques… Les choristes surmontent ces difficultés avec une aisance d’autant plus étonnante qu’ils sont souvent en mouvement, déambulant dans tout l’espace offert par l’église (disparaissant même parfois de la vue des spectateurs), la partition en mains éclairée par une simple liseuse ! Mais ce ne sont pas les prouesses techniques que l’on retiendra de ce concert, ni même la grande beauté des voix, pourtant réelle (en particulier chez les sopranos, d’une belle homogénéité et dotées de voix pures). En tout cas pas seulement…

« Notre projet vise à recréer un rituel imaginaire, mêlant les Vêpres de Rachmaninov aux chants byzantins orthodoxes, et se déployant aussi dans l’utilisation totale de l’espace par les chanteurs, proposant ainsi un voyage intense dans une des plus grandes œuvres de l’art vocal », déclare Simon-Pierre Bestion sur le site de la compagnie La tempête dont il est le directeur artistique. (Concernant le chant byzantin orthodoxe, il faut signaler les splendides interventions d’Adrian Sîrbu, tantôt pleines de recueillement, tantôt empreintes d’une ferveur communicative).

Et de fait, c’est bien à une sorte de rituel que le public a l’impression d’assister. Un rituel qui transcende de loin la seule musique et qui, au-delà des croyances ou convictions de chacun, donne le sentiment exaltant de tutoyer le Sacré. Pour ce faire, différents procédés sont mis en œuvre, au premier rang desquels figurent certains effets de spatialisation visuelle et sonore. Les choristes déambulent lentement, se regroupent sur ou autour de l’estrade en une sorte de communion spirituelle et musicale, forment des petits groupes dans le chœur, le narthex ou dans les bas-côtés… Cette spatialisation multiplie nécessairement les sources sonores, le chant surprenant l’oreille du spectateur par ses provenances variées, parfois inattendues, sans pour autant créer le moindre effet de théâtralité. Au contraire, l’impression produite est celle d’être cerné par, ou immergé dans le divin. L’éclairage extrêmement tamisé (sauf à la toute fin du concert, où les lumières des projecteurs évoquent l’éclairage vacillant des flammes de bougies) participe du recueillement général dans lequel est plongé le public, d’une attention et d’une qualité d’écoute exceptionnelles.

Un public qui, à la fin du concert, se lève spontanément, conscient d’avoir vécu un moment privilégié, et noie les artistes sous un flot d’applaudissements.

Les artistes

Adrian Sirbu  soliste pour le chant byzantin 
Édouard Monjanel, ténor
Mathilde Gatouillat, alto

La Tempête, dir.  Simon-Pierre Bestion 

Lumières : Marianne Pelcerf  

Le programme

Sergueï Rachmaninov

Vigiles nocturnes op. 37 (Vêpres)
Liturgie de Saint Jean Chrysostome op. 41 (extraits)

Hymnes de la liturgie grecque orthodoxe byzantine 

Église Saint-Julien (Tours) concert du 16 octobre 2021

image_printImprimer
La tempêteRachmaninov
0 commentaires 5 FacebookTwitterPinterestEmail
Stéphane Lelièvre

Stéphane Lelièvre est maître de conférences en littérature comparée, responsable de l’équipe « Littérature et Musique » du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne-Université. Il a publié plusieurs ouvrages et articles dans des revues comparatistes ou musicologiques et collabore fréquemment avec divers opéras pour la rédaction de programmes de salle (Opéra national de Paris, Opéra-Comique, Opéra national du Rhin,...) Il est co-fondateur et rédacteur en chef de Première Loge.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Concerts d’automne (1/3) : L’Orfeo de Monteverdi, ou quand le fils de Calliope fait escale en Touraine
prochain post
Concerts d’automne (3/3) – Lieder : Le Chant du Cygne de… Haydn !

Vous allez aussi aimer...

Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de l’Opéra Bastille

11 mai 2025

Lyon, Peter Grimes : Chronique de l’homophobie ordinaire

11 mai 2025

Faust version 1859 à Lille : plus intense,...

7 mai 2025

Milan : IL NOME DELLA ROSA – Le Moyen...

5 mai 2025

Florence, 87e Festival del Maggio Musicale Fiorentino :...

5 mai 2025

Firenze, 87° Festival del Maggio Musicale Fiorentino: un...

5 mai 2025

Le Freischütz en version de concert au TCE :...

5 mai 2025

Naples : Attila de chair et de feu !

3 mai 2025

La Fanciulla des grands espaces met dans le...

3 mai 2025

Barbe-bleue d’Offenbach : Opéra Junior assume à Montpellier

3 mai 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    5 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman
  • Stéphane Lelièvre dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Bernet Yannick dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Nouvelle distribution d’exception pour le Rigoletto de...

11 mai 2025

Lyon, Peter Grimes : Chronique de l’homophobie...

11 mai 2025

Faust version 1859 à Lille :...

7 mai 2025