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L’Université des amants : Luxembourg reprend la production de Cosi imaginée par Tcherniakov

par Nicolas Le Clerre 23 décembre 2024
par Nicolas Le Clerre 23 décembre 2024

© Philharmonie Luxembourg - Alfonso Salgueiro

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Luxembourg, Cosi fan tutte, 6 décembre 2024

Créée au festival d’Aix-en-Provence en 2023, puis reprise au Châtelet cette année, la mise en scène de Cosi fan tutte imaginée par Dmitri Tcherniakov arrive au Théâtre de la Ville de Luxembourg, précédée d’un tombereau de critiques sulfureuses et d’une réputation de spectacle raté. Si nos deux premiers chroniqueurs ont eu un avis réservé sur le spectacle, nous vous proposons ici une lecture sensiblement différente. Selon Nicolas Le Clerre, n’en déplaise aux amateurs de fêtes galantes rose dragée, Mozart s’accommode parfaitement de la cruauté et de la violence sordide de cette production clivante.

Love room

Cosi fan tutte occupe, dans la trilogie Da Ponte, une place particulière. Bien des dilettantes lui préfèrent en effet la succession des coups de théâtre des Nozze di Figaro ou les fulgurances solaires de la partition de Don Giovanni, mais c’est pourtant le libretto de L’école des amants (sous-titre donné par Lorenzo Da Ponte à Cosi fan tutte) qui fouille l’âme humaine de la façon la plus chirurgicale en plaçant les protagonistes du drame dans des situations de marivaudage d’une extrême cruauté.

La tradition tenace consistant à jouer Cosi en robes à panier et perruques poudrées a probablement contribué à affadir chez une grande partie du public une dramaturgie qui hante pourtant Dmitri Tcherniakov depuis des décennies. Réduite à l’anecdote de travestissements improbables – comment diable Fiordiligi et Dorabella peuvent-elles ne pas reconnaître leurs amants simplement grimés d’une paire de moustaches albanaises ? – cette histoire peut en effet paraître mièvre comme le sont habituellement les scènes galantes reproduites par de mauvais disciples de Watteau au fond des assiettes en porcelaine bon marché de nos grands-mères.

À toute cette imagerie désuète, Tcherniakov préfère l’élégance glacée d’une villa high tech baignée de lumière crue. Ce décor unique est celui d’une Love room où Alfonso et Despina, couple dysfonctionnel pour qui les coups et les insultes tiennent lieu de marques d’affection, reçoivent le temps d’un weekend des couples huppés qui cherchent à pimenter leur quotidien. La première bonne surprise de cette production est donc d’inverser le rapport d’âge auquel le spectateur est habitué. Pour Tcherniakov, Don Alfonso n’est pas un barbon philosophe à qui la maturité confère la connaissance insondable des cœurs amoureux ; plus jeune que Ferrando et Guglielmo, il est au contraire marqué du sceau d’une jeunesse vénale prête à exploiter le business du sexe sans aucun scrupule moral.

Pendant l’ouverture jouée à rideau ouvert, on assiste donc à l’installation dans la villa de deux couples aisés, fringants quinquagénaires vêtus avec élégance et qui ne voyagent jamais sans leurs bagages monogrammés. Au point de départ de l’histoire qui va nous être racontée, aucun des protagonistes ne se connait : c’est le pur hasard qui les réunit le temps de 48 heures pour un huis clos libertin dans une immense maison isolée. De ce hasard naît la désinhibition des comportements et la curiosité d’expérimenter une nouvelle sensualité. Flirter n’est pas bien grave lorsqu’on est certain de ne pas se recroiser…

Dmitri Tcherniakov n’a pas son pareil pour camper une atmosphère poisseuse, rendre le personnage d’Alfonso odieux et créer les conditions d’une expérience échangiste particulièrement perverse. Séquençant la partition de Mozart en moments qui sont autant d’étapes vers le drame final, il met en place un engrenage qui pousse inexorablement les épouses à céder aux avances de leurs séducteurs en toute connaissance de leur identité. Et c’est là que réside le coup de génie de cette production : une fois évacuée la problématique du travestissement qui rend habituellement improbable le chassé-croisé amoureux avec deux inconnus albanais, Cosi fan tutte se révèle d’une cruauté absolue si l’on accepte l’idée que l’échangisme se déroule à visages découverts, Ferrando, Guglielmo, Dorabella et Fiordiligi se trouvant confrontés à leurs désirs sans fards, dans l’incapacité de dire in fine : « Ce n’est pas ma faute : je ne savais pas ».

L’honnêteté pousse à reconnaître qu’à quelques moments, la mécanique diabolique de Tcherniakov se heurte au livret de Da Ponte et le final du premier acte tombe un peu à plat à force d’être trituré aux forceps. Mais dans l’ensemble, l’audace du parti pris fonctionne et il est particulièrement stimulant de se laisser conter une histoire totalement différente de celle à laquelle on est habitué.

Du décor élégant imaginé par Tcherniakov lui-même, on retiendra l’idée des deux chambres ouvertes sur le salon par d’immenses baies vitrées qui empêchent toute intimité. Encombrées de lits immenses, ces chambres sont à la fois des cellules où les amants se retrouvent prisonniers de leurs désirs et des vitrines derrière lesquelles la sexualité s’affiche sans filtre, dans un voyeurisme malaisant. Les lumières blafardes de Gleb Filshtinsky participent elles-aussi du malaise qui suinte à chaque instant : réverbérées par les immenses murs blancs de la villa, elles éclairent les visages sans aucune complaisance et plongent la Love room de Don Alfonso dans une atmosphère clinique qui fait de chaque protagoniste un cobaye de laboratoire manipulable à l’envi.

La garde-robe dessinée par Elena Zaytseva achève de donner à cette production une élégance empruntée aux magazines féminins les plus chics. Trenchcoat parfaitement coupé, tweed aux couleurs automnales et bijoux tapageurs contribuent efficacement à dessiner la sociologie de ces couples bourgeois tentés – à leurs risques et périls – par une expérience libertine.

On se gardera bien de divulgâcher le final du second acte et la morale amère que Tcherniakov tire des atermoiements amoureux de ces quinquagénaires venus pimenter la routine de leur sexualité conjugale dans le club échangiste de Don Alfonso. La violence du dernier tableau sera probablement insupportable à certains spectateurs mais sa radicalité fait sens au moment où le désir féminin et la perversité de certains hommes sont questionnés à la faveur du procès des agresseurs de Gisèle Pelicot.

Un remède au jeunisme

L’intérêt de cette production ne tient pas seulement à la direction d’acteurs de Dmitri Tcherniakov mais aussi à la manière dont a été pensée la distribution pour rendre crédible cette expérience libertine vécue par deux couples d’âge mur. Dans le programme de salle, le metteur en scène justifie en effet le parti pris consistant à confier les quatre rôles des amants à des chanteurs expérimentés. Plutôt que la performance vocale ou la pureté de la ligne de chant mozartienne, c’est bien l’authenticité dramatique qui a été recherchée, et force est d’admettre que la réalisation musicale du spectacle est de tout premier ordre.

Tcherniakov pouvait-il rêver meilleure Fiordiligi que la soprano suédoise Agneta Eichenholz déjà présente à Aix pour la création du spectacle en 2023 ? D’une élégance nordique impeccable et d’une sincérité de jeu bouleversante, l’artiste compose un personnage à fleur de peau, à la fois attachée aux valeurs conventionnelles de la bonne bourgeoisie et terrorisée par les démons de ses propres désirs. Vocalement, le portait de Fiordiligi est impeccable et le léger voile que les ans ont déposé sur la voix d’Agneta Eichenholz ajoute encore à l’authenticité de cette femme emportée dans un maelstrom émotionnel : la pulpe du timbre séduit dans les passages les plus hédonistes de la partition et la précision des vocalises ne fait jamais défaut dans les arie les plus virtuoses.

Par contraste, Claudia Mahnke est une Dorabella plus extravertie et à la libido plus aventureuse… Son grand mezzo-soprano dimensionné pour chanter certains rôles wagnériens ne fait qu’une bouchée de l’écriture mozartienne et séduit instantanément par la richesse mordorée de ses harmoniques. Qu’elle mêle sa voix à celle de sa partenaire dans le duo « Ah, guarda, sorella », ou qu’elle s’abandonne aux rythmes chaloupés de l’aria « Smanie implacabili », l’artiste ne se départit jamais d’une rythmique pointilleuse ni d’un phrasé capable de s’appuyer sur une belle longueur de souffle.

Russell Braun est un Guglielmo qui porte beau, convaincu d’être un quinqua irrésistible et taraudé par le démon de midi. Vocalement, il est exactement le baryton agile que réclame l’écriture de Mozart : le métal de la voix est brillant, les graves sont ronds et charmeurs… autant de qualités qui font mouche dans le duo « Il core vi dono » comme dans l’aria « Donne mie, le fatte a tanti ». Par comparaison, Charles Workman est un Ferrando plus fruste dont l’usure du timbre dérange d’abord avant qu’elle ne devienne la fêlure par laquelle le public est invité à entrer dans le drame de ce personnage d’homme accablé par les ans, incertain de son pouvoir de séduction et bouleversé par les conséquences de l’expérience échangiste dans laquelle l’entrainent un peu malgré lui Alfonso et Guglielmo. Le duo qu’il partage avec Agneta Eichenholz à la fin du second acte traduit très exactement l’ambivalence de sa performance : si le timbre du ténor a beaucoup perdu de son métal depuis le sublimissime Renaud (Armide, de Gluck) qu’il a gravé pour Archiv avec Marc Minkowski en 1999, le talent du tragédien est demeuré intact et donne du prix à chacune de ses interventions.

En Don Alfonso, le choix de Georg Nigl pourrait surprendre : on entend traditionnellement dans ce rôle des timbres plus graves et des artistes chenus. En adéquation avec le personnage de proxénète toxique imaginé par Dmitri Tcherniakov, le baryton viennois possède un timbre plus clair qui confère à Alfonso une jeunesse et une causticité tout à fait inhabituelles. Dans les ensembles, l’équilibre des voix s’en trouve totalement bouleversé et on se surprend à écouter d’une oreille nouvelle la participation d’Alfonso au terzettino « Soave sia il vento ». Despina voit elle aussi son caractère vocal remis en cause par les choix radicaux de la mise en scène : là où l’on entend d’ordinaire une voix piquante de soubrette, Nicole Chevalier compose un personnage de femme brisée, prisonnière d’addictions et désireuse de reprendre en main une vie qu’elle s’est laissé confisquer par un homme qui l’aime mal. Vocalement, la soprano américaine tient la dragée haute à Dorabella et Fiordiligi et son aria « Una donna a quindici anni » est l’une des plus applaudie de la soirée tant elle parvient à l’investir d’un sous-texte bouleversant sans déroger à l’élégance de la ligne mozartienne.

Peu sollicité dans la partition de Cosi fan tutte, le VOLT Kamerkoor n’intervient que depuis la coulisse mais délivre une exécution soignée du chœur militaire du premier acte.

En fosse, les forces de l’Orchestre Luxembourg Philharmonic sont placées sous la direction de Fabio Biondi que le Théâtre de la Ville avait déjà invité en 2023 à diriger La Clemenza di Tito. Approfondissant avec les musiciens le travail entamé la saison dernière, le chef italien insuffle dès les premières mesures de l’ouverture une énergie tellurique à ce Cosi fan tutte décoiffant. Sous la baguette de Fabio Biondi, la musique de Mozart confirme en effet que c’est bien à une tempête d’émotions que le spectateur va assister. Jamais cependant le chef n’impose de tempi irraisonnables : sa battue est toujours respectueuse des chanteurs et l’équilibre fosse / plateau n’est jamais pris en défaut.

Goûter à la musique de Mozart servie par les musiciens de la philharmonie luxembourgeoise est une gourmandise : les pupitres de cordes sont tous excellents, d’une rigueur viennoise, mais ce sont surtout les bois et les vents qui suscitent l’admiration par leur musicalité et leur délicatesse si caractéristiquement mozartiennes.

Toujours assez réservé dans la manifestation de ses goûts, le public du Théâtre de la Ville de Luxembourg n’a accordé qu’un accueil poli à cette soirée lyrique ponctuée de quelques sifflets lorsque Dmitri Tcherniakov s’est lui-même présenté au rideau au moment des saluts. Par l’audace de ses partis pris et par la qualité de son exécution musicale, cette soirée de décembre au Grand-Duché n’avait pourtant rien d’indigne. L’intimité que les musiciens de la Philharmonie entretiennent avec Mozart donne même diablement envie de les réentendre très vite sous la direction de Fabio Biondi dans Don Giovanni ou Le Nozze di Figaro.

Les artistes

Fiordiligi : Agneta Eichenholz
Dorabella : Claudia Mahnke
Ferrando: Charles Workman
Guglielmo: Russell Braun
Don Alfonso: Georg Nigl
Despina: Nicole Chevalier

VOLT Kamerkoor
Chef de chœur : Jan Schweiger
Orchestre Luxembourg Philharmonic, dir. Fabio Biondi
Mise en scène, scénographie : Dmitri Tcherniakov
Costumes : Elena Zaytseva
Lumière : Gleb Filshtinsky
Chef de chant : Luca Quintavalle
Assistant à la mise en scène : Joël Lauwers
Assistante aux décors : Ekaterina Mochenova

Le programme

Così fan tutte

Dramma giocoso en deux actes de Wolfgang Amadeus Mozart, livret de Lorenzo da Ponte, créé au Burgtheater à Vienne le 26 janvier 1790.
Théâtre de la Ville de Luxembourg, représentation du vendredi 6 décembre 2024.

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Charles WorkmanGeorg NiglFabio BiondiNicole ChevalierDmitri TcherniakovAgneta EichenholzClaudia MahnkeRussell Braun
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Nicolas Le Clerre

C’est un Barbier de Séville donné à l’Opéra National de Lorraine qui décida de la passion de Nicolas Le Clerre pour l’art lyrique, alors qu’il était élève en khâgne à Nancy. Son goût du beau chant le conduisit depuis à fréquenter les maisons d'Opéra en Région et à Paris, le San Carlo de Naples, la Semperoper de Dresde ou encore le Metropolitan Opera de New-York. Collectionneur compulsif de disques, admirateur idolâtre de l’art de Maria Callas, Nicolas Le Clerre est par ailleurs professeur d’Histoire-Géographie, Président de la Société philomathique de Verdun, membre de l'Académie nationale de Metz et Conservateur des Antiquités et Objets d'Art de la Meuse.

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