À la une
Saison d’été du Maggio Musicale Fiorentino : un rafraichissant  Élixir...
Stagione estiva del Maggio Musicale Fiorentino: un fresco Elisir d’amore...
Les festivals de l’été –La Biche aux neuf bijoux et...
Ils auraient 100 ans aujourd’hui : Charles Chaynes, Mattiwilda Dobbs,...
Les festivals de l’été – Munich : Káťa Kabanová, une soirée...
Barcelone : Asmik Grigorian sur pointes reprend les chaussons de RUSALKA
Les festivals de l’été –Le Trouvère aux Chorégies d’Orange :...
Ça s’est passé il y a 200 ANS : création de...
Les festivals de l’été – Munich : un Cosi pour la...
Les festivals de l’été – Munich : des Noces de Figaro...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

ProductionCompte rendu

Un Élixir d’Amour d’après Donizetti : opéra participatif au Théâtre des Champs-Élysées

par Fanny Bousquet Balian 3 février 2021
par Fanny Bousquet Balian 3 février 2021
0 commentaires 2FacebookTwitterPinterestEmail
1,9K

Crédits photos : © Alessia Santambrogio

Dirigé par Marc Leroy-Calatayud, l’Elixir d’Amour de Donizetti est donné dans une version française d’Henri Tresbel à destination du jeune public au Théâtre des Champs-Elysées. Il sera diffusé sur la plateforme éducative de France Télévision « Lumni » à partir du début du mois de mars, si ce n’est un peu avant. Grâce au travail d’artiste du metteur en scène Manuel Renga et du scénographe Aurelio Colombo, chaque scène est à la fois un divertissement et un tableau. Les spectateurs sont plongés dans un univers doux et sucré qui n’est pas sans rappeler celui de Charlie et la chocolaterie de Roald Dahl. Le spectacle fera l’objet d’un DVD qui sera commercialisé dans le cours de l’année.

À plusieurs reprises au cours de l’opéra bouffe, le chef d’orchestre se tourne, face caméra, pour diriger les parties que le public est invité à chanter : tel est le concept de l’opéra participatif. La visée du spectacle est donc clairement pédagogique, elle relève de l’otium, du loisir studieux. En effet, par le biais du chant et de la distraction créée par les rebondissements de l’intrigue, l’élève s’instruit et prend connaissance d’un chef-d’œuvre de Donizetti. Par ailleurs, l’image élitiste et poussiéreuse de l’opéra est balayée dans cette mise en scène théâtrale et dynamique que l’on regarde, à l’instar d’un vaudeville, le sourire aux lèvres. Alternant des passages chantés et parlés, il est remarquable de constater que les paroles de chaque personnage sont perçues distinctement par l’auditoire, dès lors, il n’est pas besoin de sous-titres pour suivre cette captivante et rocambolesque histoire d’amour,  dans laquelle le comique se déploie avec légèreté et naturel.

Le rôle d’Adina est interprété admirablement par Norma Nahoum, sa voix de soprano léger est claire et juste. Elle ne semble pas contrainte lorsqu’elle s’élance. Ni les circonvolutions de notes de la partition, ni l’exigence d’articulation ne représentent un obstacle vocal, au contraire, c’est avec une étonnante facilité que Norma Nahoum réalise et incarne son rôle. Ses vocalises semblent voltiger avec légèreté dans les airs, et évoquent avec douceur la frivolité du personnage. Nemorino est son amoureux transi. Il est interprété par le jeune ténor Sahy Ratia. C’est un réel comédien qui chante et joue à la fois. À travers des paroles prononcées distinctement et intelligibles pour l’auditoire, il laisse percer un ton tour à tour rieur ou désespéré. De l’aspect théâtral très développé du personnage résulte souvent sur le plan vocal une nasalisation des sons. Toutefois, cette couleur de voix fait nettement transparaître le tempérament du personnage balloté par les aléas de l’intrigue. Ainsi, quitte à faire moins porter sa voix, le ténor privilégie la cohérence de sa voix et de son personnage afin de se faire comprendre de ses auditeurs et de susciter l’empathie.

L’orchestre joue avec beaucoup d’entrain et contribue au dynamisme comique de l’opéra bouffe même si, par moments il est à la limite de couvrir les voix.

Belcore est fier, il demande la main d’Adina et attend leur mariage d’un air ferme et confiant. Il est interprété par le baryton Jean-Christophe Lanièce d’une voix chaude et retentissante qui séduit le public. Aucun effort n’est perçu dans sa voix parfaitement timbrée, qui se laisse aller avec bonhomie aux jeux de l’amour et du hasard. Ses airs sont parfois teintés de dérision : des petites notes d’exagération comique transparaissent dans certains glissandos, effectués à bon escient selon le contexte et dont le baryton n’abuse pas. Les variations effectuées sur les points d’orgue témoignent non seulement d’une grande maîtrise vocale mais aussi d’une appropriation du rôle toute personnelle tout à fait louable. Finalement éconduit au terme de l’opéra, Belcore reste magnanime jusque dans sa voix : le soutien infaillible de son timbre en témoigne.

Mais que serait l’élixir d’amour qui bouleverse l’issue de l’histoire sans le charlatan qui le concocte ? Dulcamara est le personnage central du spectacle, il est interprété par Thibault de Damas avec une voix de baryton-basse sonore et bien timbrée. Il parvient à vaincre et à renverser la pesanteur parfois associée à sa tessiture par son jeu d’acteur et le respect scrupuleux de sa ligne rythmique. Il convainc tout à la fois Nemorino de lui acheter son prétendu élixir d’amour – et ce, à deux reprises – et le public. En quelque sorte, sa prestation vocale exemplaire rachète le charlatanisme de son rôle.

Le spectacle, enlevé et tout en rebondissements à la fois dramaturgiques et musicaux s’avère un vrai bijou de divertissement. Il rend hommage au genre de l’opéra bouffe grâce à une mise en scène qui enchante les petits et les grands et qui démocratise l’art lyrique.

Et puisque le Théâtre des Champs-Elysées fait très bien les choses, parents et enseignants peuvent trouver un livret d’apprentissage des chants ici  et des ateliers chants là !

Les artistes

Adina   Norma Nahoun |
Nemorino   Sahy Ratia |
Belcore   Jean-Christophe Lanièce 
Dulcamara   Thibault de Damas |
Comédiens  Raffaella Gardon, Julien Chaudet, Romain Valembois |

Les Frivolités Parisiennes, dir.  Marc Leroy-Calatayud 
Mise en scène   Manuel Renga 

Le programme

Un élixir d’amour

D’après l’œuvre de Gaetano Donizetti. Livret adapté et traduit en français par Henri Tresbel.

Captation du lundi 1er février 2021.

image_printImprimer
0 commentaires 2 FacebookTwitterPinterestEmail
Fanny Bousquet Balian

Fanny Bousquet l'opéra au sein du chœur d'enfants de l'opéra de Nice sous la direction de Philippe Négrel. Elle intègre ensuite les classes de chant maîtrisien et de chant lyrique soliste du conservatoire de Nice. Après trois années de classes préparatoires littéraires, elle consacre son mémoire de Master à la question de l'altérité à travers la voix dans l'opéra Turandot. Elle est licenciée d'arménien et mène une activité de journaliste culturelle, particulièrement sensible à la notion d'orientalisme.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
À Tours, un Don Pasquale à la distribution superlative
prochain post
Festival – PESARO 2021

Vous allez aussi aimer...

Saison d’été du Maggio Musicale Fiorentino : un...

11 juillet 2025

Stagione estiva del Maggio Musicale Fiorentino: un fresco...

11 juillet 2025

Les festivals de l’été –La Biche aux neuf...

11 juillet 2025

Les festivals de l’été – Munich : Káťa Kabanová,...

10 juillet 2025

Barcelone : Asmik Grigorian sur pointes reprend les chaussons...

10 juillet 2025

Les festivals de l’été –Le Trouvère aux Chorégies...

10 juillet 2025

Les festivals de l’été – Munich : un Cosi...

9 juillet 2025

Les festivals de l’été – Munich : des Noces...

9 juillet 2025

Les festivals de l’été – West side story...

8 juillet 2025

Les festivals de l’été – À Aix-en-Provence ,...

7 juillet 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    30 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Tulipe dans MOZART aux Chorégies d’Orange : une soirée d’ouverture placée sous le signe d’une noble sérénité
  • Paul dans NORMA revient à la Scala après une absence de presqu’un demi-siècle
  • Stéphane Lelièvre dans SCALA DE MILAN : découvrez la richissime saison 2025-2026 !
  • GUILLEMIN Katia dans SCALA DE MILAN : découvrez la richissime saison 2025-2026 !
  • Stéphane Lelièvre dans Royal House Opera : la saison 25-26 de Covent Garden

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Saison d’été du Maggio Musicale Fiorentino...

11 juillet 2025

Stagione estiva del Maggio Musicale Fiorentino:...

11 juillet 2025

Les festivals de l’été –La Biche...

11 juillet 2025