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La Dame de pique vue par Alexander Titel : un spectacle d’anthologie

par Cartouche 12 juillet 2020
par Cartouche 12 juillet 2020
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Une splendide réalisation que cette Dame de pique moscovite (mise en scène par Alexander Titel), donnée ici en deux parties, où chacun des tableaux s’enchaine inexorablement à l’autre jusqu’au coup de pistolet final. Un décor unique de hautes colonnes blanches dessine une rotonde, ou les barreaux d’une cage, qui tourne, s’ouvre et se ferme, inscrit les personnages du drame dans une aire de jeu circulaire, roue de la fortune au sol brillant comme un miroir, celui des illusions d’Herman ou des eaux de la Neva charriant ses glaçons à la débâcle, images de ce fatum inexorable qui obsède tant le compositeur. Les reflets des bottes noires de militaires sanglés dans leurs uniformes gris ou bleu répondent à l’éclat glacé des quatre rangs de perles de la Comtesse, le teint blafard, raidie comme la justice sous son casque de mèches grises, au couvercle du piano noir de Pauline comme au lamé argent de sa robe. Des Pierrots inquiétants entravés dans leurs longues manches pour le divertissement du bal masqué. À peine un rayon de soleil dans les  Jardin d’Été de l’acte I : la scène baigne dans des camaïeux de bleus glacés ou de gris spectral et le corps d’Herman git à terre, abandonné de tous au dernier tableau. Glaçant.

Côté voix et direction d’acteurs, un pur plaisir, des premiers aux petits rôles, chez les hommes comme chez les femmes. Un Herman (Najmiddin Mavlyanov) à la tête de Byron, plein de vaillance, parfait dans l’accablement face à son destin comme dans la fièvre inquiète de la folie. Un Tomsky (Alexey Shishlyaev) cynique et sombre dans ses deux airs. Eletsky (Evgeny Kachurovsky), beau comme une médaille, à la ligne de chant superbe, touchant de sensibilité face aux rebuffades d’une Lisa un peu rêche, au vibrato parfois un peu gênant (Elena Guseva). La Comtesse (Elena Zaremba), fantasque et inquiétante, qui s’effondre comme un pantin dans sa chambre mais donne à Herman son baiser de mort dans la sienne à la caserne. Comme il le chante avant de tirer sa dernière carte : « Qu’y a-t-il de vrai ? La mort seule ! » Fatum, vous dis-je. Un seul bémol. La prise de son avantage les chanteurs parfois au détriment de l’orchestre,  aux tricotages de clarinette vénéneux à souhait.

Un spectacle d’anthologie.    

Les artistes

Herman   Najmiddin Mavlyanov
Liza   Elena Guseva
Comtesse   Elena Zaremba
Tomsky   Alexey Shishlyaev
Yeletsky   Evgeny Kachurovsky
Pauline   Ksenia Dudnikova
Chekalinsky   Sergey Balashov
Surin   Denis Makarov
Gouvernante   Veronika Vyatkina
Masha   Maria Makeeva
Chaplitsky   Sergey Nikolaev
Narumov   Maxim Osokin
Maître des Cérémonies   Kirill Zolochevsky

Orchestre, choeurs, ballet Stanislavsky and Nemirovich-Danchenko Moscow Music Theatre, dir. Alexander Lazarev

Mise en scène Alexander Titel

Le programme

La Dame de pique

Opéra en trois actes de Tchaïkovsky, livret de Modeste Tchaïkovsky (d’après Pouchkine), créé le 19 décembre 1890 à Saint-Pétersbourg (Théâtre Mariinski). 

Production du Théâtre académique musical de Moscou (2016)

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Alexander TitelTchaikovskyElena Zaremba
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Cartouche

Premier baryton de la troupe Eratori, dédiée à la défense de l’œuvre lyrique de Claude Terrasse, Cartouche est agrégé d’anglais et l’auteur d’une thèse sur les opéras de Benjamin Britten, de nombreux articles sur son oeuvre et celle de Ralph Vaughan Williams et du rapport texte et musique, XIXe-XXe. Il a échappé de peu au supplice de la roue et coule une retraite active après avoir officié à l’université de Caen.

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