À la une
Les cadeaux de Parpignol pour les fêtes de Noël
Stiffelio triomphe à Plaisance et commence son voyage en terres...
Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo viaggio nelle...
LEONARDO SINI
Les brèves de décembre –
Partenope : Morricone, au-delà du cinéma, dans un opéra-oratorio pour...
Se préparer à Un ballo in maschera, Opéra de Paris...
PAATA BURCHULADZE : trois mois déjà…
Naples, Medea : de Cherubini à Lars von Trier
Il aurait 100 ans aujourd’hui : André Turp
La Chauve-Souris à Liège : Johann Strauss fête ses 200 ans...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vousConcert

La Côte-Saint-André : John, Béatrice et Bénédict

par Pascal Lelièvre 31 août 2022
par Pascal Lelièvre 31 août 2022

©Bruno Moussier/AIDA

©Bruno Moussier/AIDA

©Bruno Moussier/AIDA

©Bruno Moussier/AIDA

©Bruno Moussier/AIDA

0 commentaires 3FacebookTwitterPinterestEmail
1,9K

Après la brillantissime version discographique de Béatrice et Bénédict qu’il grava chez Erato/Warner Classics il y a trente ans déjà, nous étions particulièrement impatients de découvrir la lecture de John Nelson au concert – d’autant  que le chef américain vient tout juste de délivrer une mémorable interprétation de Roméo et Juliette à La Philharmonie de Paris (voyez ici notre compte rendu). Le concert de mardi soir n’a fait que confirmer, s’il en était besoin, les exceptionnelles affinités du chef avec l’œuvre de Berlioz.

Tout au long du concert, la musique coule de source, avec un naturel, une élégance de tous les instants. Et sans doute aussi une forme d’évidence, notamment dans le choix des tempi, en adéquation parfaite avec les différentes situations dramatiques. L’osmose avec l’Orchestre philharmonique de Strasbourg est totale, les différents pupitres rivalisant de finesse et de précision – de poésie également, notamment dans le sublime trio du second acte « Je vais, d’un cœur aimant », où le musiciens tissent, sous les voix des trois chanteuses, un tapis sonore d’une grande délicatesse et d’une rare beauté. Une mention spéciale aux chœurs (Chœur Spirito et Jeune Chœur symphonique) qui, précis et impliqués, ont vaillamment apporté leur part à la réussite d’ensemble du concert.

Pour que l’équilibre de l’œuvre soit préservé, Béatrice et Bénédict exige la présence de seconds rôles solides. Ceux réunis par le Festival remplissent parfaitement leur mission : les rôles de Pedro, Somarone et Claudio ne sont peut-être pas des plus gratifiants pour les interprètes, mais Paul Gay, Julien Véronèse et Jérôme Boutillier s’en emparent avec tout le talent qu’on leur connaît et campent, notamment grâce à une diction toujours très intelligible, des personnages tout à fait convaincants. La jeune mezzo écossaise Beth Taylor est absolument impeccable en Ursula, son chant raffiné se mêlant poétiquement à celui d’Héro dans le célèbre « Nuit paisible et sereine ». Une belle prestation, qui donne envie de réentendre la chanteuse dans un rôle plus important.

Le couple éponyme est incarné ce soir par deux chanteurs anglo-saxons (l’Américaine Sasha Cooke et l’Anglais Toby Spence), dont la prononciation du français s’est avérée tout à fait satisfaisante. Sasha Cooke, annoncée souffrante, commence timidement (duo du dédain avec Bénédict) mais gagne en assurance au fil de la soirée. Le timbre est très beau, et sa sensibilité lui permet de délivrer un émouvant «  Il m’en souvient » dont la seconde partie (« Oui, Bénédict, je t’aime ! ») impressionne par sa virtuosité bien maîtrisée.

© Stéphanie Girard

Toby Spence, en revanche, n’a pas été tout à fait à la hauteur des exigences du rôles de Bénédict. Si le français et le style n’appellent guère de reproches, les moyens ont semblé un peu ténus pour le trio (« Me marier ? Dieu me pardonne ! ») et son air du premier acte. Le second acte et notamment la scène finale le trouveront en revanche plus à son aise.

© Harcourt

Enfin, Vannina Santoni (Héro) offre peut-être la plus belle prestation vocale de la soirée, avec un chant soigné, maîtrisé (n’étaient quelques accrocs minimes et dans les vocalises a cappella qui terminent son air du premier acte), porté par une voix fraîche et bien projetée. Ses interventions dans le duo avec Ursula au premier acte et lors du trio du second ont été empreints de toute la poésie requise, grâce notamment à un legato maîtrisé et un sens des nuances très appréciable.

Reste la question des dialogues, toujours délicate surtout dans le cadre d’une version de concert… Le choix a été fait de les supprimer et de les remplacer non par un résumé de  l’action, mais par un texte (fort bien dit par Éric Génovèse, un habitué des lieux puisqu’il occupait déjà la fonction de récitant l’an dernier dans Les Troyens à Carthage) permettant des transitions entre les différentes pages musicales. Certains s’en sont peut-être offusqués. Il nous a semblé au contraire que la solution proposée était fort habile : loin de constituer un crime de lèse-majesté envers Berlioz ou Shakespeare, elle a en outre présenté l’intérêt de concentrer l’attention du public sur la musique… un public au demeurant extrêmement attentif, et qui a très chaleureusement applaudi les artistes aux saluts finals !

© V. Lelièvre
Les artistes

Béatrice : Sasha Cooke
Héro : Vannina Santoni
Ursula : Beth Taylor
Bénédict : Toby Spence
Claudio : Jérôme Boutillier
Don Pedro : Paul Gay
Somarone : Julien Véronèse
Récitant : Éric Génovèse

Orchestre philharmonique de Strasbourg, Chœur Spirito, Jeune Chœur symphonique, dir. John Nelson.

 

Le programme

Béatrice et Bénédict

Opéra-comique en deux actes, livret du compositeur (d’après Shakespeare), créé le 9 août 1862 à Baden-Baden.

Concert du 30 août 2022, Château Louis XI (Festival de La Côte-Saint-André)

image_printImprimer
Sasha CookeBeth TaylorPaul GayJérôme BoutillierVannina SantoniToby SpenceJohn Nelson
0 commentaires 3 FacebookTwitterPinterestEmail
Pascal Lelièvre

Fils d'un explorateur danois et d'une soprano vénézuélienne, Pascal Lelièvre est styliste et comédien. Il fréquente assidûment les théâtres lyriques de France et du monde depuis avril 1976, et a rejoint l'équipe de Première Loge en janvier 2021.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Rencontres musicales de Vézelay – Carnet de bord J3 : un chemin de foi et d’espérance, de l’hommage à Joséphine Baker jusqu’aux polyphonies hongroises et de Poulenc
prochain post
IL TABARRO, Puccini (1918) – dossier

Vous allez aussi aimer...

Stiffelio triomphe à Plaisance et commence son voyage...

23 décembre 2025

Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo...

23 décembre 2025

Partenope : Morricone, au-delà du cinéma, dans un...

23 décembre 2025

Naples, Medea : de Cherubini à Lars von Trier

21 décembre 2025

La Chauve-Souris à Liège : Johann Strauss fête ses...

20 décembre 2025

Elena Stikhina et Adam Smith : nouvelle distribution pour...

20 décembre 2025

Ut Pictura Musica : la Bohème synesthésique de...

19 décembre 2025

Les Contes d’Hoffmann à Lyon : fantastique Michieletto

19 décembre 2025

Un Américain à Paris : Genève succombe au charme...

17 décembre 2025

Le Petit Faust, jeu télévisé déjanté à l’Athénée

16 décembre 2025

Humeurs

  • PAATA BURCHULADZE : trois mois déjà…

    21 décembre 2025

En bref

  • Les brèves de décembre –

    23 décembre 2025
  • Les brèves de novembre –

    20 novembre 2025

La vidéo du mois

Édito


  • Édito d’octobre –
    « O, mia musica, si bella e perduta… » : quand le cas Venezi révèle un malaise plus profond concernant les arts et la musique en Italie

    2 octobre 2025

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Alberto Sgarbi dans Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo viaggio nelle terre verdiane
  • Pasquale de rosa dans Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo viaggio nelle terre verdiane
  • Renza dans Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia il suo viaggio nelle terre verdiane
  • Curial dans Les Noces de Figaro à Garnier : un opéra déconstruit
  • Guermantes dans PAATA BURCHULADZE : trois mois déjà…

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

Stiffelio triomphe à Plaisance et commence...

23 décembre 2025

Stiffelio trionfa a Piacenza e inizia...

23 décembre 2025

Partenope : Morricone, au-delà du cinéma,...

23 décembre 2025