À la une
Gracias a la vida, Anne-Lise Polchlopek – La chanteuse à...
Il aurait 100 ans aujourd’hui : JAMES KING
Ça s’est passé il y a 100 ANS : création de...
La Cité des compositrices fait chanter La Terre (et les...
Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une production inclusive et émancipatrice
Ni opéra, ni concert : le Stabat Mater de Pergolèse...
CD – Ernelinde, princesse de Norvège de Philidor – Éloge...
BENJAMIN APPL en concert à Genève : un récital à l’émotion...
Teatro regio de Turin – HAMLET ténor… et quel ténor...
Festival de Saint-Denis : « Nos esprits libres » par Il Caravaggio...
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs
Première Loge

Pour ne rien manquer de l'actualité lyrique, restons en contact !

Compte renduVu pour vous

Synesthésies au Musée d’Orsay – Promenades musicales de l’Académie Orsay-Royaumont

par Laurent Bury 6 mai 2022
par Laurent Bury 6 mai 2022
© BnF / Gallica
0 commentaires 1FacebookTwitterPinterestEmail
1,5K

Ce jeudi 5 mai, jour de nocturne, entre 18h et 20h, le Musée d’Orsay accueillait quelques-uns des lauréats de l’Académie Orsay-Royaumont pour quatre « Concerts devant les œuvres ». Autrement dit, ce n’est pas dans le cadre éminemment favorable de l’Auditorium, mais de manière bien moins confortable, dans les salles mêmes du musée, que quatre jeunes chanteurs étaient conviés à se produire, avec pour public les visiteurs « ordinaires » qui n’étaient pas venus pour écouter de la musique, mais dont la contemplation des œuvres d’art se trouvait soudain complétée par cette sérénade impromptue.

Évidemment, il faut composer avec le brouhaha des passants, avec les bavardages de gardiens parfois étrangement indifférents à la musique, et certains lieux se prêtent mieux que d’autres à ces « promenades musicales ».  Ainsi, la mezzo-soprano américaine Marie Engle et sa compatriote la pianiste Elenora Pertz doivent affronter une acoustique par trop réverbérante, parce que leur programme répond aux œuvres symbolistes de la salle 59. Difficile, dans ces conditions, de savourer les mille subtilités d’ « Asie », le premier volet de Shéhérazade, « L’invitation au voyage » s’accommodant un peu mieux de ce cadre inhabituel. Un tandem new-yorkais (le baryton Gregory Feldmann, le pianiste Nathaniel LaNasa) s’est installé dans la salle 30, et plus précisément devant Un coin d’appartement de Monet, en accord avec un programme privilégiant l’enfance (la toile représente le fils du peintre un peu perdu dans une pièce sombre) : bien qu’il ne parle apparemment pas le français, le baryton américain se lance avec aplomb dans trois extraits de La Courte paille de Poulenc. Dans cette salle pourtant un peu plus propice à la musique, l’intelligibilité du texte est meilleure dans les Deux épigrammes de Clément Marot, de Ravel, notamment parce qu’elles exigent moins d’éclats sonores. Ce joli programme est encadré de deux mélodies de Charles Ives, où l’interprète retrouve sa langue maternelle.

La salle 45 sert d’écrin à une équipe britannique. Accompagné par le pianiste Dylan Perez, le ténor Ted Black propose une sélection de pièces à la fois remarquablement originale et fort bien accordée aux splendides compositions décoratives d’Odilon Redon : deux pages de Correspondances de Dutilleux (2003) y côtoient le Ravel de « Manteau de fleurs », musique superbe sur un poème qui ressemble un peu à une caricature de Maeterlinck, « De rêve… » extrait des trop rarement données Proses lyriques de Debussy, partition digne de Pelléas sur un texte assez faible du compositeur lui-même, et « Jardin mouillé » de Roussel, toujours à redécouvrir. Ted Black interprète toutes ces mélodies françaises avec une diction tout à fait irréprochable et une intelligence du texte qui force l’admiration. Voilà un artiste plus que prometteur, à suivre assurément.

Quatrième quart d’heure de musique dans la salle 72 : devant les Femmes au jardin, quatre panneaux pour paravent de Bonnard, la mezzo Anne-Lise Polchlopek soutenue par le pianiste Nicolas Royez distille admirablement les Chansons de Bilitis, susurre voluptueusement « Je te veux » et a le bon goût de choisir pour conclure une mélodie de Cécile Chaminade jadis révélée par Anne-Sofie von Otter. L’œil écoute, l’oreille regarde, certes, mais le mélomane n’en guette pas moins l’occasion de retrouver ces lauréats dans des conditions plus habituelles…

Les artistes

Chanteurs :
Marie Engle, mezzo-soprano
Gregory Feldmann
, baryton
Ted Black
, ténor
Anne-Lise Polchlopek
, mezzo-soprano

Pianistes :
Elenora Pertz
Nathaniel LaNasa
Dylan Perez
Nicolas Royez 

 

Le programme

Mélodies de Ravel, Duparc, Poulenc, Ives, Dutilleux, Roussel, Debussy, Chaminade.

image_printImprimer
Anne-Lise PolchlopekTed BlackGregory FeldmannMarie Engle
0 commentaires 1 FacebookTwitterPinterestEmail
Laurent Bury

Une fois hors d'un charnier natal assez septentrional, Laurent Bury a longtemps habité sous les vastes portiques du 123, rue Saint-Jacques, du 45, rue d'Ulm et du 1, rue Victor Cousin (et même ensuite du 86, rue Pasteur, 60007). Longtemps, il s'est couché de bonne heure aussitôt après les spectacles que, de 2011 à 2020, il allait voir pour un autre site opératique. Papillon inconstant, farfallone amoroso, il vole désormais entre divers sites, et a même parfois l'honneur de prêter sa plume aux volumes de L'Avant-Scène Opéra.

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Sauvegarder mes informations pour la prochaine fois.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

post précédent
Une Jenůfa toute féminine à Genève
prochain post
À voir en mai…

Vous allez aussi aimer...

La Cité des compositrices fait chanter La Terre...

21 mai 2025

Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une production inclusive...

19 mai 2025

Ni opéra, ni concert : le Stabat Mater...

19 mai 2025

BENJAMIN APPL en concert à Genève : un récital...

18 mai 2025

Teatro regio de Turin – HAMLET ténor… et...

17 mai 2025

Festival de Saint-Denis : « Nos esprits libres » par...

17 mai 2025

Un Paradis de Schumann onirique à la Seine...

16 mai 2025

Ni veuve, ni franchement joyeuse : Strasbourg redécouvre la...

15 mai 2025

Une pléiade de stars pour le Concert des...

12 mai 2025

Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza

12 mai 2025

En bref

  • Brèves de mai –

    15 mai 2025
  • Les brèves de mars –

    14 mars 2025
  • Les brèves de février

    25 février 2025
  • Sauvons l’Avant-Scène Opéra !

    18 février 2025
  • L’Avant-Scène Opéra, c’est fini…

    7 février 2025

Humeurs

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

Édito

  • Les années 2020 : sombre époque pour les arts, la culture, l’humanisme…

    5 mars 2025

La vidéo du mois

PODCASTS

PREMIÈRE LOGE, l’art lyrique dans un fauteuil · Adriana Gonzàlez & Iñaki Encina Oyón – Mélodies Dussaut & Covatti

Suivez-nous…

Suivez-nous…

Commentaires récents

  • Nanou dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Kan Jean-Paul dans Samson et Dalila à Saint-Étienne, la bande-son de Gaza
  • Norbert RIVIERE dans GIOVANNI PACINI : un musicien dont l’œuvre reste encore à redécouvrir…
  • Hervé Casini dans Asmik Grigorian, Carlo Rizzi, Christof Loy : triple triomphe pour le TRITTICO de l’Opéra Bastille
  • Hervé Casini dans Berliner Philharmoniker: memorabile Madama Butterfly di Kirill Petrenko, Eleonora Buratto e Jonathan Tetelman

Première loge

Facebook Twitter Linkedin Youtube Email Soundcloud

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Login/Register

Keep me signed in until I sign out

Forgot your password?

Rechercher

Archives

  • Facebook
  • Twitter
  • Youtube
  • Email
Première Loge
  • Accueil
  • À Voir
  • Avant-concerts
  • Vu pour vous
  • Artistes
  • Œuvres
  • Médiathèque
  • Humeurs

A découvrirx

La Cité des compositrices fait chanter...

21 mai 2025

Fidelio à l’Opéra de Bordeaux, une...

19 mai 2025

Ni opéra, ni concert : le...

19 mai 2025